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Frédéric Cluzel (directeur des relations sociales)
et Laurence Labbé-Schmitt (directrice du développement des ressources
humaines) chez Sanofi-aventis
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Sanofi-aventis est arrivé numéro un de notre classement général
des entreprises où il fait bon vivre. Selon vous, quel est le principal point
fort de la politique de ressources humaines dans le groupe ?
Frédéric Cluzel et Laurence Labbé-Schmitt. Il est difficile
de répondre de façon aussi générale. Notre vision de la gestion des ressources
humaines est liée à l'histoire du groupe. Notre Président, Jean-François
Dehecq utilise cette petite phrase : "Une entreprise est faite pour faire vivre
des femmes et des hommes. Et pour cela, il faut gagner de l'argent." Les personnes
passent en premier : le respect des relations humaines fait partie des valeurs
fondamentales de l'entreprise.
Vous êtes tout particulièrement distingué
pour votre politique de rémunération. Pensez-vous être au-dessus de la moyenne
sur ce point ?
Globalement, le niveau de rémunération se trouve au-dessus
de la médiane du marché. Ainsi, aucun salaire de base à l'embauche n'est
inférieur à 18.000 euros par an. Au bout d'un an, aucun salarié ne touche moins
de 20.000 euros. Enfin, sur les 30.000 personnes employées en France, seules 2.000
d'entre elles perçoivent un salaire annuel inférieur à 30.000 euros. Nous sommes
attentifs au pouvoir d'achat de nos collaborateurs.
"Nous soutenons 24 jeunes étudiants boursiers
de classes préparatoires" |
En ce qui concerne la participation
et l'intéressement,
nous distribuons entre 15 et 20 % de la masse salariale,
ce qui se traduit par 2 à 6 mois de salaire supplémentaire,
avec un mode de répartition favorable aux bas salaires.
En prévision des difficultés liées aux départs à la retraite,
un dispositif d'épargne Perco a également été mis en place,
en accord avec les syndicats. Enfin, nous innovons avec
un système d'épargne retraite-santé qui vise à anticiper
la hausse des coûts des soins et la baisse de revenu liées
à la retraite. Il s'agit d'une participation obligatoire
du salarié d'environ 20 euros par mois, complétée par un
abondement de l'entreprise, équivalent au double de cette
somme. Le versement est réalisé sous forme
de rente viagère lors du départ à la retraite.
Vous obtenez l'une de vos meilleures notes dans la catégorie
responsabilité sociétale. Pouvez-vous parler de vos actions dans ce domaine ?
Sanofi-aventis vient d'intégrer le Dow Jones Sustainability
Index, l'index qui mesure les performances des entreprises ayant adopté une démarche
de développement durable. Nos objectifs principaux sont de minimiser l'impact
de nos activités sur l'environnement ainsi d'assurer la protection des personnes
qui manipulent des matières vivantes.
Au sein des ressources humaines, nous avons instauré une charte
sociale qui scelle les engagements de l'entreprise. Elle comprend 12 articles
qui précisent le cadre de nos actions en terme de politique sociale : la formation,
la mobilité, la non-discrimination, l'information
"Sanofi Pasteur a mis en place un plan de formation
de l'ensemble de son management sur la gestion du stress" |
Plusieurs missions ont également été mises en place : la mission
Handicap - prise en charge par cinq personnes - vise à développer l'accueil et
l'insertion des travailleurs handicapés. La missions VIH-Sida a, elle, pour objectif
de sensibiliser et de former les salariés dans les pays d'Afrique subsaharienne,
où nous sommes bien implantés.
Sanofi-aventis est également pro-actif sur la diversité : nous
avons créé un poste il y a un an en charge de cette problématique. Il ne
s'agit pas uniquement de traiter de la parité ou des minorités visibles mais de
développer tous les talents au mieux, en France et à l'international. Par exemple,
nous sommes l'une des premières entreprises à avoir mis en place le CV anonyme.
Tout en étant conscient que cela ne résout pas tous les problèmes, nous souhaitons
montrer aux candidats potentiels que nous mettons tout en uvre pour garantir
l'objectivité de nos recrutements. Nous avons également un réseau de parrains
pour aider de jeunes diplômés à trouver du travail, dans le cadre de l'initiative
"Nos quartiers ont du talent", par le biais de simulation d'entretiens par exemple.
Plus en amont, nous soutenons également 24 jeunes étudiants boursiers de classes
préparatoires dans les lycées Henri IV et Michelet.
Les conditions de travail, et notamment la gestion du stress,
sont également plébiscitées : quelles sont vos bonnes pratiques sur ce sujet ?
Fondamentalement, nous n'en avons pas
Si ce n'est que nous
sommes tous sensibilisés à ce sujet dans l'entreprise, ce qui doit se ressentir
dans les comportements de chacun. Sanofi Pasteur (5.000 salariés) a mis en place
un plan de formation de l'ensemble de son management sur ce thème afin qu'il reconnaisse
les indicateurs d'un stress important chez un collaborateur et les attitudes génératrices
de stress. Nous réfléchissons à l'idée d'étendre des formules similaires à l'ensemble
du groupe.
Par ailleurs, des groupes de médiation sur le harcèlement moral
avaient été mis en place il y a quelques années sur l'ensemble de nos sites. Ils
étaient composés d'un médecin du travail, d'un représentant de la direction, du
CHSCT, du Comité d'entreprise et d'une cinquième personne nommée par les quatre
autres. Un salarié pouvait s'adresser à la personne de son choix, de façon confidentielle.
Le groupe pouvait également se réunir pour réfléchir à des solutions de régulation
lorsqu'un problème se présentait. Ces groupes existaient chez Sanofi-Synthélabo
et ils ont disparu lors de la fusion avec aventis mais nous pourrions très bien
réutiliser cette pratique si le besoin s'en faisait sentir.
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En chiffres |
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- Effectif : 100.000 salariés dont 29.000
en France
- Présent dans : 100 pays
- Moyenne d'âge : 39 ans
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Quels sont les prochains chantiers pour l'amélioration du
bien-être chez Sanofi-aventis ?
Nous allons continuer à travailler comme nous l'avons toujours
fait, en respectant les gens.
Un des enjeux consiste à élargir la négociation collective
à un périmètre plus large. 54.000 personnes travaillent pour Sanofi-aventis en
Europe et nous souhaitons que les grands principes qui guident notre gestion des
ressources humaines en France soient partagés et mis en uvre de façon adaptée
dans l'ensemble des pays de l'UE.
Un des défis sera également de maintenir la qualité des conditions
de travail et de vie dans un environnement concurrentiel et règlementaire de plus
en plus difficile.