Interview de Nicole Notat (Vigeo)

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Quelle est votre perception de l'évolution de la RSE en France, sur les questions liées aux ressources humaines ?

Au niveau de la prise en compte et de la valorisation des objectifs RH par l'entreprise, on constate une évolution positive réelle. D'ailleurs, selon le classement sectoriel que nous avons établi fin octobre pour La Tribune, la France est en tête en Europe : plus de la moitié des groupes du CAC 40 sont dans le top 3 européen de ce classement pour ce qui concerne les engagements sociaux dans leur politique de ressources humaines. Mais être en tête ne signifie pas que chacune d'elle affiche une performance totale.

 

Diverses études montrent que les salariés français ont le sentiment que l'entreprise ne sait pas stimuler leur engagement et ne s'occupe pas assez de leur gestion de carrière. Vous qui, chez Vigeo, êtes aux premières loges, vous constatez pourtant une amélioration…

D'abord, les entreprises qui nous commandent un audit font majoritairement partie du CAC 40 / SBF 120. C'est donc sur cette catégorie de sociétés que nous disposons d'une observation fine et tangible. D'autre part, si nous constatons effectivement des investissements plus importants sur le domaine RH, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de progrès à réaliser. Par exemple, la présence d'indicateurs du climat interne et de la perception par les salariés de leur entreprise est loin d'être généralisée.

 

"Les dirigeants qui ne s'intéressent pas à la RSE aujourd'hui ne vont pas tarder à s'y intéresser de près"

Ensuite, je suis toujours frappée par l'écart que montrent les sondages entre la perception qu'ont les salariés de l'entreprise en général et la perception qu'ils ont de la leur. Dans le premier cas, ils doutent fortement de sa capacité à intégrer et de sa volonté à prendre en compte leurs attentes. Mais s'agissant de leur propre entreprise, les salariés en ont une bien meilleure image.

 

Qu'est-ce qui pousse les entreprises à se lancer dans une démarche de RSE ? Les investisseurs, les consommateurs, les salariés, le marché de l'emploi qui se tend ?

Tout à la fois. Beaucoup de dirigeants perçoivent que l'indifférence à ces enjeux peut avoir sur l'entreprise des conséquences loin d'être marginales. Je fais le pari que ceux qui ne s'y intéressent pas aujourd'hui ne vont pas tarder à s'y intéresser de près.

 

Le fait que l'Etat se prenne d'intérêt pour le développement durable peut-il faire bouger les choses ?

Absolument. Parmi les conclusions du Grenelle de l'environnement, certaines concernent les entreprises. D'une part dans le domaine de la recherche et développement, de l'innovation produit, des matériaux, des process de développement… mais aussi dans l'incitation à ce que les conseils d'administration et les assemblées générales se saisissent des enjeux de développement durable. Enjeux qui ne vont plus pouvoir longtemps rester en périphérie des stratégies des entreprises.

 

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