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ENTREPRISE
 
04/01/2006

Nucléaire : au coeur de l'EPR d'Areva

Le site de Flamanville dans le Cotentin sera équipé en 2012 du réacteur nucléaire de troisième génération, l'EPR. Présentation vidéo par Areva des caractéristiques de ce nouveau dispositif.
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Source : vidéo Areva


Qu'est-ce que l'EPR ?
L'EPR (European Pressurized Reactor) est un réacteur de nouvelle génération destiné à prendre la relève des centrales actuellement en exploitation. Il est construit par Areva.

A quand le premier réacteur de ce type et où ?
Le premier EPR est en cours de construction en Finlande. Sa mise en service est prévue pour 2009.

Quel est programme de déploiement ?
EDF a déjà décidé de se doter d'un EPR tête de série qui devrait entrer en service au début de la prochaine décennie. Il sera implanté à Flamanville (Cotentin) et sa construction débutera en 2007, pour s'achever cinq ans plus tard. Areva espère également voir des EPR fonctionner aux Etats-Unis à l'horizon 2015. D'autres marchés s'ouvrent au nouveau réacteur : ceux des pays en rapide développement comme la Chine, mais également des pays européens qui devront remplacer leurs centrales nucléaires quand elles arriveront en fin de vie, entre 2010 et 2030.

Qu'apporte-t-il de nouveau par rapport aux précédents réacteurs ?
L'EPR permettra de produire une énergie encore moins chère : 10 % de moins par rapport au prix actuel du kwh nucléaire et 20 % de moins par rapport au gaz. Ce gain provient d'une puissance accrue (1.600 Megawatt electric contre 1450 Mwe actuellement), d'une durée de vie portée à 60 ans au lieu de 40, d'un délai de construction ramené à moins de 5 ans, d'une diminution de 15 % de l'uranium nécessaire pour produire l'électricité, ainsi que d'une diminution des temps d'arrêt pour maintenance.

Par ailleurs, selon Areva, l'EPR est conçu pour pouvoir supporter un accident grave de fusion du cœur sans que la radioactivité n'affecte l'extérieur. Même dans le cas très improbable d'un événement au cours duquel le cœur fondrait, puis percerait la cuve en acier dans lequel il est enfermé, la partie du cœur fondu qui pourrait s'échapper de la cuve serait alors confinée dans un cendrier, compartiment dédié et refroidie. Les parois de ce réservoir sont protégées par un revêtement qui résiste à de très hautes températures de façon à garantir l'étanchéité. Selon Areva, la probabilité que se produise un tel accident, déjà infime avec les réacteurs en exploitation, est encore dix fois plus faible avec un EPR.

Quels sont les arguments des détracteurs ?
L'EPR ne fait pas l'unanimité. "Loin d'être une nouveauté, l'EPR est un projet qui date déjà de plus de dix ans et qui n'amène aucune avancée technique significative par rapport aux derniers réacteurs construits en France, souligne Hélène Gassin, chargée de campagne Energie pour Greenpeace France. De plus, Areva annonce que le coût de la production d'énergie sera réduit mais comme le calcul de cette donnée ne peut être détaillé pour des raisons de secret commercial, nous sommes contraints de croire Areva sur parole. De toute manière, le problème n'est pas le coût de production mais le fait que cet EPR consomme encore et toujours de l'uranium et continue à produire des déchets nucléaires dont on ne sait que faire."

Greenpeace note par ailleurs que l'accroissement des taux de combustion de l'uranium, qui permettrait de réduire la consommation de ce combustible, n'a pas encore été accordé par l'Etat. Selon l'association, la diminution de 15 % annoncée par Areva n'existe donc que sur le papier. Parmi les autres arguments avancés par les détracteurs, il est aussi question de la construction de ces nouveaux réacteurs. L'EPR en cours de réalisation en Finlande voit sa construction sous-traitée en partie. C'est une société japonaise qui se charge de la fabrication de la cuve et du générateur vapeur et non des entreprises françaises. Enfin, en cas de fusion du coeur, l'option choisie pour l'EPR, inonder la cuve, pourrait entraîner une explosion d'hydrogène. Un choix discutable car d'autres existent, moins risqués, mais nettement plus coûteux.


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