La crèche d'entreprise, comment ça marche ?

La crèche d'entreprise, comment ça marche ? De plus en plus d'employeurs mettent la main à la poche pour permettre aux collaborateurs de faire garder leurs enfants. Explications.

Pour les jeunes parents, concilier garde d'enfant et activité professionnelle relève trop souvent du parcours du combattant. Conscients de ces difficultés, certains employeurs proposent leur propre système de garde à leurs collaborateurs. Plébiscitée par les parents, adoptée par les sociétés, la crèche d'entreprise se développe.

 

Qu'est qu'une crèche d'entreprise ?

A l'instar de leurs homologues publiques, les crèches d'entreprises accueillent des enfants jusqu'à leurs 3 ans. Mais à la différence des structures municipales ou associatives, c'est généralement une entreprise privée qui la gère. Nées à partir de 2004, ces sociétés se sont rapidement développées. "Début 2011, les crèches privées géraient environ 500 crèches en France, affirme Sylvain Forestier, le président de la Fédération française des entreprises de crèches. Cela ne représente que 5,5% des structures, mais le rythme s'accélère : la moitié des nouvelles crèches sont construites par ces sociétés spécialisées." Certaines de ces 500 crèches sont gérées par le secteur privé pour le compte de communes, d'autres pour des entreprises et les dernières sont mixtes. "Au total, environ 300 crèches sont entièrement ou en partie réservées par des entreprises", précise Sylvain Forestier, par ailleurs directeur général de La Maison Bleue qui compte une petite cinquantaine d'établissements.

Quel intérêt pour les parents ?

"Environ 300 crèches privées sont entièrement ou en partie réservées par des entreprises en France"

Pour les salariés, l'avantage d'une telle formule est évident. "Dans les crèches municipales, vous avez entre une chance sur deux et une chance sur dix d'avoir une place, rappelle Sylvain Forestier. Dans les crèches d'entreprises, l'employeur a la garantie d'avoir un certain nombre de places." L'accès à la crèche, tant convoité, se trouve donc facilité, en particulier pour les cadres à qui l'on peut refuser une place dans le public pour cause de rémunération trop élevée. Par ailleurs, certains apprécient de déposer leurs enfants au pied de leur bureau même si, organisées en réseaux, les crèches proposent désormais des places près des lieux de résidence. Enfin, l'amplitude horaire des crèches d'entreprises est généralement plus large que celle des crèches municipales.

Quel intérêt pour l'employeur ?

Grandes ou petites, de plus en plus d'entreprises ont recours à ce système. Au-delà de la bonne image que retire un employeur qui prend soin de l'équilibre vie perso/vie pro, la crèche d'entreprise a un effet positif sur le moral de ses salariés, moins préoccupés par les complications de la garde d'enfant. Les hôpitaux et les cliniques, par exemple, sont sensibles aux possibilités de garde tardives quand d'autres y voient un argument pour attirer les talents. Ce système convainc aussi des entreprises au turn-over élevé. "Les parents qui mettent leur bébé en crèche d'entreprise ne vont probablement pas changer d'employeur pendant les trois prochaines années", sourit Sylvain Forestier. Dernier argument : la baisse de l'absentéisme. Certaines crèches proposent des services d'urgence qui accepte les enfants qui, par exemple, se retrouvent du jour au lendemain sans nounou.

Combien ça coûte ?

Evidemment, ce qui est pris en charge par la collectivité dans le cadre de crèche municipale doit être financé par l'employeur. L'Etat encourage ce système : des subventions participent à l'édification de nouvelles structures et des mesures fiscales allègent les entreprises. "Selon les lieux, une place en crèche coûte entre 10 et 17 000 euros par an, estime Sylvain Forestier. Compte tenu du crédit d'impôt de 50%, cela revient environ à 6 000 euros pour l'entreprise." Quant aux parents, grâce aux aides de la Caf, ils paient le même tarif que s'ils mettaient leurs enfants à la crèche municipale.