Un peu de désordre = beaucoup de profit(s)

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Désordre n'est pas nécessairement absence d'ordre

« Souvent, un système semble en désordre parce qu'un certain type d'ordre y manque, tandis que d'autres types y sont présents, et même en grand nombre. Ainsi une pièce peut-elle être débarrassée mais bruyante, avec des gens qui ne cessent d'y pénétrer ou d'en sortir précipitamment. En outre, le désordre s'épanouit souvent à la faveur d'un ordre inopérant plutôt que d'une absence d'ordre. Vous pouvez emplir une pièce avec toutes sortes de bacs de rangement, de classeurs ou de meubles à tiroirs et ne parvenir à rien d'autre qu'à l'encombrer. La plupart des désordres de la vie quotidienne proviennent d'un ordre perverti – un principe de rangement ou d'organisation qui, pour une raison ou pour une autre, ne fonctionne pas ou n'est pas compris.

 

Types de désordre

"Souvent, un système semble en désordre parce qu'un certain type d'ordre y manque, tandis que d'autres types y sont présents, et même en grand nombre"

» Le fouillis : les éléments sont éparpillés, souvent en grand nombre, dans des positions ou des situations contraires à la norme.

» Le disparate : les éléments sont ordonnés de façon aléatoire ou combinés de façon inhabituelle, même s'ils occupent des positions conformes à la norme.

» L'éparpillement et l'étalement dans le temps : les tâches ou les événements ne sont pas programmés, ou très peu, ou encore non discriminées par des priorités – à moins que ces dernières, reconnues, ne soient pourtant ignorées, comme dans le cas de la procrastination.

» L'improvisation : les processus, tâches et événements ne sont pas déterminés à l'avance.

» L'incohérence ou l'irrationalité (l'inconsistance) : les processus et les procédures changent fréquemment. Si les changements sont arbitraires, ils conduisent à de plus hauts niveaux de désordre ; des changements mêmes raisonnés peuvent créer une quantité respectable de désordre.

» Le flou : les projets de catégorisation sont maintenus assez lâches et/ou ignorés. L'imprécision peut contribuer au flou, quel que soit son degré, mais elle peut aussi entrer dans la catégorie de la circonvolution (voir ci-dessous).

» Le bruit : le processus et l'information sont exposés à une influence extérieure qui peut être perturbatrice, mais pas nécessairement aléatoire.

» La dispersion : la mise au point ou l'intérêt passe de façon erratique d'un élément à un autre.

» L'excitation avec rupture de continuité (le saut) : les niveaux d'activité sont plus hauts que ne l'exigent la nécessité et l'habitude ; ils tendent alors à être imprévisibles.

» La circonvolution : les projets organisationnels sont excentriques et opaques, comme lorsqu'ils se fondent sur une intuition ou sont d'une façon ou d'une autre illogiques.

» L'agglomération : lorsqu'il existe relativement peu de filtres pour restreindre le nombre et/ou le type d'entités dans le système ; ou encore lorsque l'absence d'un filtre spécifique permet la présence d'une entité qui devrait être exclue.

» La distorsion : un composant est mal aligné, tordu, faussé, distendu, brisé, délabré, gâté, ou se trouve dans un état qui n'est pas son état ordinaire. »

 

 

Extrait de Un peu de désordre = beaucoup de profit(s), Eric Abrahamson et David H. Freedman, Editions Flammarion, janvier 2008, p.71-72.


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