Netflix, Spotify, Fnac Jukebox : la fin des offres gratuites pour le streaming ?
Les plateformes de streaming sur Internet sont-elles amenées à devenir exclusivement payantes ?
En ne proposant aucune offre gratuite à son nouveau service de streaming musical, la Fnac devient le premier acteur du secteur à faire le pari de construire son modèle économique sur des offres uniquement payantes.Les plateformes de streaming sur Internet sont-elles amenées à devenir exclusivement payantes ?
En ne proposant aucune offre gratuite à son nouveau service de streaming musical, la Fnac devient le premier acteur du secteur à faire le pari de construire son modèle économique sur des offres uniquement payantes. Une stratégie qui paraît logique étant donné la difficulté à générer de l'argent pour les offres freemium comme celles proposées par Deezer ou Spotify.Un artiste gagne ainsi en moyenne 0,005 € pour une chanson écoutée sur Spotify et 0,001 €, soit cinq fois moins, si une de ses chansons est visionnée par la chaîne Youtube. Une stratégie d'offres par abonnement mensuel similaire à ce qui se passe sur les plateformes de vidéo en ligne : la plus connu d'entre elle, Netflix, a ainsi réussi à convaincre 40 millions d'abonnés à souscrire à une de ses offres par abonnement mensuel à 6,99 $ minimum.
Fnac Jukebox, Netflix… le streaming à abonnement payant deviendrait il la norme ?
Si les plateformes de streaming gagnent des parts de marché face à la vente sur support physique mais aussi le téléchargement direct elles restent encore relativement méconnues du grand public : « Une grande majorité des Français ne connaissent pas les offres de streaming » explique Frédérique Giavarini, directrice de la stratégie de la FNAC. « Nous avons toujours œuvré pour la démocratisation de l’accès à la culture, nous sommes le premier disquaire en France, nous sommes donc complètement légitimes pour nous positionner sur ce marché ». L'offre Fnac Jukebox a pour vocation de démocratiser le streaming musical vers une clientèle de néophyte en la matière.Contrairement à ses concurrents, Spotify ou Deezer, le site n'autorise pas l'écoute gratuite de morceaux : il faut impérativement s'abonner à une des deux offres proposées. La première offre, un abonnement à 2 euros par mois, permet l'écoute illimitée sur son ordinateur de 200 titres choisis par l’abonné. Le deuxième abonnement, proposé à 4,99 euros, permet d'accéder à l'ensemble du catalogue musical de la Fnac. Une option supplémentaire à 5 euros par mois permet également l'écoute sur smartphones et tablettes y compris hors connexion Internet.
La Fnac fait ainsi le pari de délaisser les offres gratuites et d'attirer un large public vers les offres de streaming via un abonnement mensuel à tarif raisonnable et en misant sur un catalogue de qualité. Une stratégie qui pourrait être adopter à terme par l'ensemble des plateformes culturelles sur Internet : les offres totalement gratuites et basées sur la seule publicité, comme le propose Deezer, Spotify ou iTunes Radio, n'ont pas encore réussi à prouver leur rentabilité. De ce fait ces plateformes s'emploient à convertir un maximum de leurs abonnés vers leurs offres payantes, plus rentables, afin de reverser des revenus plus importants aux artistes.
Un mécanisme qui tend à aller vers des offres par abonnement mensuel que l'on retrouve sur les plateformes audiovisuelles. La plateforme américaine Netflix, qui est sur toutes les langues depuis qu'elle a affiché son intention de se lancer sur le marché français cette année, a réussi à largement s'imposer sur le territoire américain via ses offres SVOD (vidéo à la demande par abonnement) : elle est même devenue l'an dernier la première plateforme de diffusion vidéo aux États-Unis devant iTunes. Avec un total de 40 millions d'abonnés, qui ont déboursé à minima un abonnement à 6,99 $, Netfllix a prouvé que le modèle de l'abonnement mensuel était viable. L'offre SVOD de Canal+, Canal Play Infinity, connaît elle aussi un certains succès puisqu'elle a gagné 170 000 abonnés en 2013 soit près de 400 000 abonnés au total.