Les nouvelles plateformes de diffusion SVOD vont-elles profiter aux séries françaises ?

L’arrivée de Netflix en France aura eu au moins le mérite de dynamiser le marché audiovisuel français en matière de vidéo à la demande par abonnement.

Les principaux acteurs ont ainsi adapté leur offre SVOD : Canal+ a renforcé son Canal Play, Numericable travaille sur le lancement de SerieFlix, uniquement consacré aux séries, tandis qu’Orange à mis à jour son service Orange Cines Series.
Sans compter les offres VideoFutur, Jookvideo ou le Pass M6, déjà sur le marché mais disposant d’un budget moins important. L’essor de ces nouvelles plateformes offrent de nouveau canaux de diffusions au séries françaises qui leurs permettent d’élargir leur audience, en France donc mais aussi à l’étranger. Une diffusion élargie qui devraient contribuer à renforcer le lancement de productions françaises ambitieuses et de promouvoir la french touch à l’international.

Les séries françaises s’exportent de mieux en mieux à l’étranger

La montée en gamme des séries françaises, notamment celles produites par Canal+, a permis depuis 2 ans aux fictions françaises de redorer son image à l'international. La diffusion de la série Les Revenants sur Sundance Channel, la chaîne lancée par Robert Redford, aux États-Unis ou encore le rachat de Taxi Brooklyn, produit par Europacorp, par des diffuseurs américains sont de bons exemple du nouvel attrait de la french touch dans les pays anglo-saxons. L'an dernier les exportations françaises vers l’Amérique du Nord ont ainsi augmenté de 40 %. D'autres séries comme Engrenages, Tunnel ou encore Le Transporteur ont aussi réussi à s'exporter avec succès à l'étranger.

Favoriser les coproductions

Pour réussir à percer à l'international, les co-productions sont devenues la norme. En privilégiant des co-productions avec des pays américains comme la série Tunnel, coproduit par Canal+ et Sky Atlantique, ou encore la série XIII coproduite avec le producteur canadien Prodigy Pictures.
Les partenariats avec des producteurs anglo-saxons permettent d'accéder plus facilement aux marchés anglais et américains mais ils sont difficile à mettre en place. Stéphane Eveillard, directeur des opérations fiction à TF1 explique que « pour la série "Jo", Atlantique est allé chercher environ 60 % de financements internationaux, sans lesquels elle n'aurait pas vu le jour. A l'inverse, pour une série française dont le financement est déjà couvert par le diffuseur, si elle est vendue à des chaînes étrangères, c'est du bonus ».

Les plateformes SVOD : nouveau moteur des productions de fictions françaises ?

Si les nouvelles plateformes comme Netflix ou Canalplay représentent de nouveaux canaux de diffusion pour les fictions françaises, elles représentent aussi une nouvelle manne financière en matière de production. Netflix a ainsi annoncé qu'il allait produire un « House of Cards » à la française basé à Marseille. La plateforme américaine de vidéo à la demande par abonnement diffuse aussi des séries françaises, sur son offre française bien sûr, mais aussi aux États-Unis. Elle a ainsi diffusé les quatre premières saisons de la série Engrenage. Même logique pour Canal Play qui a le projet de lancer son offre à l'étranger et permettre aux spectateurs sensible à la french touch de profiter de contenu français. Un contenu français de plus en plus plébiscité à l'étranger : des séries comme Les Revenants ou Hard ont ainsi reçu un excellent accueil critique et publique.
A la recherche de contenus orignaux, les plateformes SVOD proposent à leurs abonnés un contenu plus spécialisé que les canaux de distribution classique : le système de vidéo à la demande permet de proposer des films et séries qui seront moins rattaché aux scores d'audience mais qui permet d'attirer des spectateurs adeptes de fictions originales. Les fictions françaises apparaissent donc comme un contenu idéal pour ces plateformes : attirant de plus en plus de spectateurs, leurs réalisations et scénario différents des fictions américaines classiques.