Avec l'e-tourisme et l'international en ligne de mire, Webedia compte réaliser 125 millions d'euros de CA cette année

Avec l'e-tourisme et l'international en ligne de mire, Webedia compte réaliser 125 millions d'euros de CA cette année Fort du rachat d'Easyvoyage et du lancement de Lebonguide.com, Webedia entre dans une cinquième verticale par la grande porte. Le pure-player français compte réaliser 20% de ses revenus à l'international cette année.

Où s'arrêtera donc Webedia ? Difficile aujourd'hui de reconnaître le groupe qui cumulait "à peine" 19 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2012. Il faut dire que Fimalac et les 240 millions d'euros que le groupe a déboursés en l'espace d'un an pour faire de Webedia l'un des poids lourds de l'Internet français sont passés par là. Et c'est aujourd'hui un groupe de 700 collaborateurs dans l'Hexagone (et 300 à l'international) qui s'est installé dans ses locaux flambants neufs de Levallois. Un groupe qui prévoit de réaliser 125 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année et qui veut aujourd'hui devenir un acteur majeur de l'e-tourisme. Car avec le lancement du site Lebonguide.com  et le rachat d'Easyvoyage, le pure-player français est entré par la grande porte dans ce marché de près de 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France. 

"Nous pensons qu'il y a de la place pour un site média de qualité au milieu des géants américains, qu'ils soient spécialistes de la réservation, comme Booking ou à dimension communautaire, comme Tripadvisor", explique Cédric Siré. Avec près d'un an de développement pour faire naître Lebonguide.com et le recours à une équipe de 50 experts, le groupe s'est donné les moyens de ses ambitions pour donner naissance à ce bébé, croisement entre un webzine et un guide pratique. Il espère que les recettes appliquées sur les autres verticales (cinéma, jeux-vidéos, cuisine et people) à base de contenus viraux, de papiers SEO friendly et de vidéos, lui permettront d'atteindre rapidement une audience conséquente et de mettre en place un écosystème à même de donner un nouveau souffle à sa dernière acquisition, Easyvoyage

Relancer l'activité et la rentabilité d'Easyvoyage en s'appuyant sur les ressources de Webedia

En 2013, le groupe cofondé par Jean-Pierre Nadir avait terminé l'année dans le négatif avec une perte de 1 million d'euros, pour un chiffre d'affaires de 19,6 millions, contre un résultat net de 2,2 millions d'euros l'année précédente. "Nous sommes bien sûr lucides quant au contexte difficile qui entoure les comparateurs de prix, étranglés entre les services mises en avant par Google et l'hégémonie d'un Booking, admet Cédric Siré. Mais les synergies avec nos audiences et nos ressources techniques vont nous permettre de le faire croître à nouveau." "La croissance d'Easyvoyage doit se conjuguer avec celle de Lebonguide.com", confirme Véronique Morali, la présidente du directoire de Webedia, qui annonce espérer faire passer le site du "top 5 des comparateurs de prix en Europe au top 3".  Sa technologie sera ainsi pluggée à celle de Lebonguide.com... qui lui-même sera bientôt décliné dans des versions anglaise, espagnole et allemande. Des traductions qui permettront au site de se lancer à l'international rapidement et à moindre frais. Le business model sera celui expérimenté sur les autres verticales : de la publicité (native et programmatique), du brand publishing (déjà 30% de son CA publicitaire et des partenaires comme l'Oréal ou la Villa Schweppes) et du service/e-commerce. 

70% de l'audience à l'international... mais seulement 20% du CA

De quoi permettre au groupe de booster considérablement le chiffre d'affaires réalisé à l'international ? Avec près de 70% de son audience réalisé en dehors de l'Hexagone pour un ratio d'à peine 20% de son chiffre d'affaires total (une véritable amélioration néanmoins par rapport aux 12% de 2014), le groupe a une belle marge de progression devant lui. S'il délaisse pour l'instant l'Asie, "une région qui, Japon, Inde, Chine et Indonésie mis à part est trop fragmentée", il mise beaucoup sur le Moyen-Orient. "Notre filiale Diwanee va y réaliser 7 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année", explique Cédric Siré. 80% de cette somme provient à ce jour des pays du Golfe arabique mais d'autres pays, comme l'Iran, connaissent des forts taux de croissance. Autre envie, à peine avouée, les Etats-Unis. "Mais le marché est vaste et compliqué. Il n'est pas question d'y aller avant d'avoir trouvé la bonne configuration de lancement", confesse Véronique Morali.