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GoTo, nouvel acteur majeur
dans le monde des outils de recherche
- 20 avril 2001 -
La tendance actuelle, de la part des outils de recherche, est de faire payer le positionnement payant dans leurs pages de résultats. Elle a consacré la place de GoTo dans le monde de la recherche d'information, notamment aux Etats-Unis. Un "nouveau venu" qui risque de faire bientôt parler de lui en Europe...
| Liens |
Le positionnement payant permet, sur un moteur de recherche, d'obtenir une page web d'un site dans les premières positions proposées par l'outil de recherche pour un mot clé donné. Ce qui était, il y a encore quelques mois, totalement inconcevable (Altavista s'y était cassé les dents en tentant une telle approche l'année dernière) est devenu aujourd'hui chose courante. La plupart des moteurs anglophones ont maintenant recours à ce type de pratiques. Et, dans l'immense majorité des cas, ils sous-traitent quasiment tous cette tâche à la société GoTo, qui permet d'acheter aux enchères des mots clés, donc l'affichages des liens correspondant sur les moteurs.
| Comment acheter un positionnement? |
Si vous êtes responsable d'un site et que vous désirez acheter un positionnement sur un moteur comme Altavista, Lycos ou HotBot, un formulaire, sur le site de GoTo, vous permet, pour chaque mot clé identifié et choisi par vos soins, de saisir un titre et un résumé à votre guise. Puis, vous indiquez la somme que vous êtes prêt à payer pour chaque clic d'un internaute sur le lien qui sera proposé par GoTo dans sa page de résultats pour le mot clé en question. Ensuite, le classement sera effectué selon les enchères en cours. Celui qui a payé le plus sera proposé en premier. La dure loi du business, quoi... Ceci dit, le modèle est intéressant : vous ne payez pas au lien vu, mais au lien cliqué. Pas pareil...
Il n'est malheureusement pas possible d'être prévenu, par e-mail, lorsqu'un autre client a déposé une enchère supérieure à la vôtre et sera donc mieux classé que vous. Le coût de l'enchère en cours est affiché devant chaque résultat, lorsqu'un mot clé est demandé (mention "Cost to advertiser"). Le site BCentral permet également d'effectuer cette vérification. Vous êtes obligé de payer un minimum de 50 dollars au départ, qui ne seront pas remboursés, quoi qu'il arrive. Les sommes que vous déposerez par la suite pourront, cependant, être remboursées si vous décidez d'arrêter la prestation. GoTo indique que le lien classé numéro 1 reçoit 3 fois plus de clics que le cinquième. Chaque demande est traitée individuellement par GoTo pour éviter que certains webmasters achètent des mots clés n'ayant rien à voir avec leur activité.
GoTo propose également une offre à 99 dollars avec contact téléphonique pour 20 mots clés et la rédaction par son personnel des résumés adéquats, si vous ne désirez pas vous occuper de cette tâche. Une offre à 40 mots clés est également disponible pour 50 dollars de plus. Lorsque vous devenez client de la société, vous avez accès en ligne à un compte-rendu en temps réel du trafic généré.
| Bientôt en France? |
La plupart des moteurs de recherche majeurs américains affichent aujourd'hui les résultats de GoTo dans leurs pages. Altavista propose, au début de sa page de résultats, les deux premiers liens ("Featured listings") et à la fin, les trois liens suivants émanant de la base de données de liens payés de GoTo, en vert, sous l'expression "Sponsored listings". Le site anglais de Lycos reprend ces résultats dans la rubrique "FEATURED LISTINGS", au milieu de ses pages de résultats. De même, Hotbot ("Featured Listings"), NBCI ("Search Marketplace"), Netscape search ("Partner Search Results"), AOL Search ("Sponsored Links") et DirectHit utilisent également les liens payants de GoTo, comme beaucoup d'autres portails. Excite, de son côté, est passé par l'intermédiaire de Findwhat, un concurrent de GoTo, pour le même type de prestations.
Pour l'instant, GoTo est également installé en Grande-Bretagne, mais le marché décolle doucement en Europe. Le rapport que l'internaute a envers son outil de recherche, certainement différent sur le vieux continent par rapport à celui qui peut exister chez l'internaute américain, y est peut-être pour quelque chose. Là où, outre-Atlantique, on ne "tiquera" pas obligatoirement sur un résultat acheté grâce à des billets verts, un Français ou un Allemand sera peut-être moins enclin à faire ensuite confiance à son outil de recherche lorsqu'il l'apprendra.
Cependant, on peut penser, sans trop de risques de se tromper, qu'il s'agit d'une affaire de temps et, que d'ici à l'année prochaine, ces offres seront aussi nombreuses en France qu'aux Etats-Unis. Il suffira qu'un moteur majeur propose une telle possibilité pour que tout le monde marche sur ses traces dans les semaines qui suivront. Et la future filiale française de GoTo, qui verra alors le jour, pourra se prévaloir d'un expérience de nombreuses années (au sens Internet du terme, c'est-à-dire plus de deux) dans le domaine. Presqu'un siècle... Pas négligeable !
[Olivier Andrieu, Abondance]
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