Pourquoi rédiger un testament ?

La journée internationale du testament a lieu chaque année le 13 septembre. Cette journée a été initiée par une association suisse du nom amusant de MyHappyEnd il y a tout juste 5 ans, en 2011. L'idée est d'encourager à réfléchir à la fin de vie et aux questions que celle-ci pose.

Quelques chiffres : en Suisse, seules 25% des personnes qui décèdent ont rédigé un testament... En France, le chiffre est encore plus alarmant : seules 10% des successions se règlent avec un testament.

Prendre du recul, penser aux autres et léguer à des fondations et associations

Penser au testament... Parce que c'est nécessaire, tout simplement. Prendre un peu de recul sur son patrimoine au sens large est indispensable de temps en temps, notamment à des moments clés de la vie, comme l’arrivée d’un enfant, un mariage, un PACS, le décès d’un proche ou un achat immobilier.

Nos modes de vie ont évolué, notre composition familiale et notre patrimoine aussi. Ainsi, beaucoup ignorent que les couples pacsés ne sont pas héritiers l'un de l'autre en cas de décès, qu'un couple marié sans enfant ni contrat de mariage verra les parents du défunt intervenir dans la succession en cas de décès de l'un d'eux. Grâce à un testament, il est possible de privilégier la ou les personnes de son choix, dans la limite de sa quotité disponible, c’est-à-dire la part de son patrimoine que l’on peut librement léguer.

De même, il est possible de faire un legs à une association ou fondation reconnue d’utilité publique, dans son testament, soit en numéraire soit avec des biens, le tout sans droits de succession. Il est difficile de connaître les chiffres exacts des montants collectés par les fondations et associations via des legs. Mais il est clair que celles-ci ont intérêt à les promouvoir. Les legs, selon un rapport publié par Ernst & Young en 2009, leur permettent de générer environ 20% de leur collecte, soit à peu près 500 millions d’euros par an. Chacun a une cause qui le touche plus particulièrement : la condition des enfants, la préservation de l’environnement, les animaux, l'entrepreneuriat... Il est possible de penser à ces associations au moment où l’on prépare son testament !

Le digital au service du testament nouvelle génération

Aujourd'hui, le testament n'est plus réservé aux personnes âgées ou aux gros patrimoines. Internet permet de s'informer, et depuis quelques années, de préparer facilement son testament en ligne, et de le rendre beaucoup plus dynamique qu’il ne l’était auparavant. C'est une mini-révolution : tout un chacun peut accéder à un service, qui nécessitait souvent de rencontrer un juriste spécialisé.

Dans son testament, on peut également faire référence à un inventaire, qui pourra évoluer plus régulièrement que le testament en lui-même, et permettra de ne pas omettre de biens, physiques ou numériques.

Parallèlement à un testament, il est possible de consigner ses dernières volontés, en matière d’acharnement thérapeutique, de dons d’organes et de volontés d’obsèques. Attention toutefois, elles ne doivent pas s’inscrire dans un testament, dans la mesure où celui-ci est généralement ouvert une dizaine de jours après un décès.

Oui, la journée du testament n’est pas forcément la plus joyeuse. Mais aujourd'hui, prenons 10 minutes pour y réfléchir quelques instants, sans être pris de sueurs froides. Demandons-nous si nous avons fait quelque chose pour protéger ceux qu’on aime et les causes auxquelles on croit, juste au cas où.