Bernard Le Bras (Suravenir) "Chez Suravenir, les contrats Internet représentent 44% de la collecte nette de l'assurance-vie"

Le président du directoire de la filiale de Crédit Mutuel Arkéa assure plusieurs contrats distribués par des fintech. Il livre ses prédictions pour le marché de l'épargne en ligne.

Bernard Le Bras, président du directoire de Suravenir. © Suravenir

JDN. Les robo-advisors parviendront-ils à s'imposer sur le marché de l'assurance-vie en ligne ?

Bernard Le Bras. Il faut toujours un certain temps pour que perce un nouvel entrant. Et il y a déjà beaucoup de monde sur le marché des contrats Internet. Ces nouveaux acteurs doivent donc déjà communiquer pour se faire connaître. Mais ils connaissent une montée en puissance assez significative. Yomoni, qui a un peu plus d'ancienneté que les autres, est un partenaire très dynamique. Avec WeSave (Suravenir assure les contrats des deux acteurs, ndlr), ils ont des parcours de démarrage en collecte et en ouverture d'affaires nouvelles tout à fait remarquables.

Vous êtes donc plutôt optimiste ?

Ceux qui ont une approche originale ont des chances de percer. Grisbee, par exemple, part d'une approche d'analyse patrimoniale. L'impact de cette démarche est tout à fait remarquable, puisque les contrats sont ouverts avec un versement initial de 2,5 fois les versements initiaux des contrats Internet. Il se positionne naturellement sur une clientèle un peu plus patrimoniale, qui fait le travail de renseigner ses données, qui analyse les conseils que Grisbee lui a fournis et qui est déjà dans un univers de confiance par rapport à la fintech en question. Vis-à-vis de ces nouveaux acteurs, les clients se disent : "Je mets un petit ticket, pour essayer", car les robo-advisors, c'est un peu nouveau. Les ETF (exchange traded funds) aussi… Sur Yomoni, comme sur WeSave, les versements sur les contrats existants ont été très élevés sur le début de l'année. Résultat, le client qui avait mis 5 000 euros juste pour voir est prêt à remettre au pot.

Tout de même, l'assurance-vie en ligne ne représente que 3% de la collecte…

Quand on regarde la collecte brute, en effet, le chiffre est de cet ordre. Mais lorsqu'on regarde la collecte nette de l'ensemble du marché français l'an dernier, je pense que la collecte nette de l'assurance-vie n'était pas loin de représenter le tiers. Chez nous, les contrats Internet représentent même 44% de la collecte nette.