Mais que se passe -t-il chez LaNetro France? La filiale française du réseau hispanique de "city guides", qui a débuté ses activités à l'automne 2000 (Lire l'article du JDNet du 13/11/00), semble rencontrer actuellement des difficultés. L'hebdomadaire Charlie Hebdo a publié dans sa dernière édition un article sur l'ambiance déplorable qui y règne et sur la dégradation des conditions de travail. Charlie Hebdo accuse même les dirigeants de la société d'avoir recours au harcèlement et à des démissions forcées afin d'arriver à leurs fins : réduire l'effectif. Ce que nie fermement Constance de Kervenoaël, présidente de LaNetro France, que le JDNet a contactée. Celle-ci argue que la société est en "cours de ré-organisation" et "entre dans une phase plus commerciale". Constance de Kervenoaël n'a pas souhaité commenter l'article de Charlie Hebdo, renvoyant la balle dans la camp de LaNetro à Madrid. "Les éléments de l'article sont faux, explique-t-on du côté de la maison-mère à Madrid. Mais il est vrai que nous réduisons le nombre de collaborateurs dans la société."

Reste l'amertume d'anciens collaborateurs, qui n'apprécient guère les méthodes employées. L'effectif de la filiale française - 30 personnes au départ - serait réduit dorénavant à dix. "Les dirigeants de la société ont cherché à dégraisser en douceur, en évitant un plan social, commente un ancien salarié, sous le couvert de l'anonymat. J'ignore quelles sont les réelles intentions des dirigeants. Depuis novembre, nous n'avions plus de réunion d'informations en interne." L'ex-salarié n'est pas tendre non plus dès lors que l'on évoque la réalisation du projet initial. "Ce qui surprend le plus, c'est le manque de méthode, l'incapacité à mettre le modèle en place."

Six couvertures de villes ont été mises en place (Paris, Lyon, Lille, Strasbourg, Montpellier et Rennes). Six autres attendent toujours dans les cartons. L'objectif initial était d'atteindre une couverture nationale fin 2001. Côté marketing, l'ancien salarié souligne qu'aucun partenariat sérieux n'a été signé avec des acteurs du Net. Par exemple, la fourniture de contenu pour le compte du site de la SNCF semble avoir échappé à LaNetro au profit de CityVox. Enfin, tous les outils techniques qui proviennent d'Espagne n'ont pas été déployés sur le service en ligne français.

Faute d'être parvenu à s'introduire en Bourse en Espagne en juin 2000, LaNetro vit actuellement en
auto-financement. "Nous avons une bonne situation financière et nous n'avons pas l'intention de fermer la filiale en France, assure-t-on du côté de LaNetro Madrid. Nous cherchons à signer des accords avec des partenaires en France mais nous ne ferons pas de commentaires tant qu'ils ne sont pas finalisés."