Confirmant les informations parues dans l'hebdomadaire Livres Hebdo du 6 juillet dernier, Bertelsmann et Vivendi Universal Publishing (VUP) ont annoncé la fermeture de la librairie en ligne Bol.fr, détenue à part égale par les deux groupes. Dans la foulée, le géant allemand des médias a également indiqué avoir racheté au français les 50% que ce dernier détenait dans France Loisirs pour en devenir le seul actionnaire. "Les résultats de Bol.fr, dans un contexte de marché difficile, ne sont pas à la hauteur de l'attente des deux actionnaires", explique-t-on chez DirectGroup Bertelsmann, la filiale du groupe de vente directe aux consommateurs. Pour le mois de décembre 2000, période faste pour les marchands en ligne, Bol aurait ainsi réalisé moins de 3,5 millions de francs de chiffre d'affaires, en grande majorité grâce à la vente de livres.

"Le marché n'est pas encore mature en France, souligne Christine Mouchon, directrice de la communication de France Loisirs. En 2000, seulement 1,4 % du chiffre d'affaires de la vente à distance a été réalisé en ligne. Le Minitel reste très présent en France et le paiement online fait encore peur. Mais nous ne voyons pas la fermeture de Bol.fr comme un échec mais plutôt comme une expérience." Reste que Bol.fr abandonne la course dans un marché français devenu extrêmement concurrentiel. Entre l'arrivée d'Amazon en septembre dernier et les parts acquises historiquement par la Fnac et Alapage, Bol.fr n'aura pas réussi à imposer sa marque dans le trio de tête.

Si le cas de la France est aujourd'hui scellé, les autres sites nationaux de Bol restent en revanche ouverts. Et ce, alors que le libraire en ligne a déjà fermé, ces derniers mois, cinq de ses filiales (Norvège, Danemark, Malaisie, Singapour et Hongkong). Néanmoins, au sein du réseau, quelques sites semblent réussir sortir la tête de l'eau, notamment l'Allemagne, la Hollande, la Grande-Bretagne et l'Italie qui obtiennent de bons résultats.

La fermeture du site Bol.fr sera effective dès le 1er août mais les commandes seront traitées jusqu'au 15 septembre et le service assuré "aussi longtemps que nécessaire". En parallèle, les deux groupes "se sont engagés dans une démarche commune visant au reclassement des 30 salariés de l'entreprise", que ce soit chez Vivendi-Universal ou chez Bertelsmann. Cette fermeture intervient dans un contexte où le marché du livre peine à décoller. Selon Livres Hebdo, cette année, la vente de livres par Internet en France ne représentera pas plus que 0,5% du marché, soit dix fois moins qu'en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis.