Web-Agri, un petit poucet dans la cour des grands portails agricoles
Par le Journal du Net (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/0108/010802webagri.shtml
Jeudi 2 août 2001

Le site d'information à destination des agriculteurs Web-Agri.fr présente la particularité d'être né de la volonté de la PME bretonne Hyltel et d'avoir évité, pour le moment, la tutelle d'un grand groupe industriel ou financier. Une caractéristique qui devient rare sur un segment où le Crédit Agricole (lire l'article JDNet du 25/07/01) ou encore Isagri (Terre-net.fr), via leurs portails respectifs, entendent jouer les premiers rôles. Si le fonds régional de capital-risque Bretagne Participation est entré à hauteur de 34 % du capital courant 2000, Christian Gentilleau, directeur de Web-agri.com, souligne la particularité d'un site qui offre "des services entièrement gratuits aux agriculteurs". Hyltel, qui avait l'origine une activité de gestion de base de données, a lancé Web-agri en septembre 2000 : une manière à peine voilée d'alimenter son activité initiale.

En matière de contenu, les services classiques d'un portail dédié sont présents avec, entres autres, les informations sectorielles, une revue de presse réalisée en interne, ainsi que de l'information météo locale. Parmi les services payants, Web-agri.fr propose une offre d'envoi d'information météo par fax et SMS (les tarifs appliqués sont de 8 euros par mois pour recevoir des alertes météo) et le suivi des cours porcin ou bovin pour 5 à 6 euros par mois. Chez Web-agri, on souligne également l'investissement important consenti pour développer le moteur de recherche en partenariat avec la société rennaise Sénèque. "Nous avons développé un crawler agricole, précise Christian Gentilleau. Celui-ci référence 600.000 pages Web agricoles mondiales et renvoie l'utilisateur vers celles-ci." La société n'envisage cependant pas de commercialiser pour le moment cette technologie.

Hyltel a décidé de ne pas compter uniquement sur la publicité ou les partenariats avec des sites agricoles B to C pour générer des profits et a choisi la voie plus prudente de la diversification en conseillant des entreprises agricoles désireuses de créer leur site Internet. Une conséquence, selon Christian Gentilleau de "l'impossibilité pour un site tel que le nôtre de tout miser sur les revenus publicitaires". Une illustration également de l'attitude d'éditeurs qui cherchent encore la solution pour faire passer une facturation indolore à l'Internaute. L'expérience d' Agrionline qui s'était lancé dans des services d'information payants et s'est depuis rétracté a fait école.

Web-agri profite donc de cette situation pour tirer son épingle du jeu et revendiquer la deuxième place parmi les portails agricoles en terme de fréquentation, avec une moyenne mensuelle de 60.000 visites et 500.000 pages vues, ce qui le placerait derrière le leader Terre-net.fr. Malgré tout, Christian Gentilleau estime que le marché est trop étroit pour l'offre existante : "Il n'y a sans doute pas la place pour cinq portails comme le nôtre, mais plutôt pour trois, à l'image de la presse papier spécialisée ou trois groupes se détachent". Un tiercé dont Web-agri entend bien être l'un des acteurs incontournables. La société est attentive à une éventuelle alliance. "Tout est ouvert en ce domaine", indique Christian Gentilleau.

Sur le plan technique, la conception du site a été confiée à la Web-agency Neobox et l'hébergement à Artful. Contrairement à un Pleinchamp.com qui se lance dans des applications de vente en ligne, Web-agri.fr n'envisage pas de suivre cet exemple et s'en tient à de la diffusion d'information surtaxée. Il prévoit simplement d'atteindre le point d'équilibre début 2002 en misant sur un trafic en augmentation constante et quelques innovations de contenu sur lesquelles les responsables du site restent discrets.

[Franck Bourdon, JDNet]

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