Liberation.fr amputé de la moitié de ses effectifs
Par le Journal du Net (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/0110/011017liberation.shtml
Mercredi 17 octobre 2001

La direction de Libération a annoncé hier un plan d'économies qui va entraîner la suppression de dix-huit postes, dont onze au sein du service Internet (les autres départements touchés sont le supplément Tentation et les services administratifs). L'activité Web va être amputée de la moitié des effectifs actuels (vingt-deux personnes) et la rédaction électronique sera réduite à six journalistes. Le service Internet retrouve ainsi son niveau de fin 1998, alors qu'il avait atteint une trentaine de personnes en février 2001. "Naturellement, c'est un coup dur pour nous, commente un collaborateur du site. On a l'impression que nous payons un tribut plus fort que les autres services."

On ne sait pas encore quels types d'aménagement, notamment des possibles reclassements, qui vont être mis en place dans le cadre du plan social. Serge July, directeur de la publication, et Jacques Amalric, directeur de la rédaction, sont venus s'entretenir dans la journée de mardi avec l'équipe multimédia. "On nous a clairement indiqué qu'il s'agissait d'un plan de sauvegarde", précise ce collaborateur. Dans cette stratégie de retrait, tous les projets de développement Internet sont gelés et la priorité va être donnée à la réactivité dans le traitement de l'information en ligne, un point sur lequel LeFigaro.fr et LeMonde.fr mettent eux aussi l'accent.

Libération.fr recensait environ 1,8 millions de visites en juillet, selon la dernière mesure Cybermétrie connue, un chiffre probablement dépassé en septembre en raison de l'actualité liée aux attentats aux Etats-Unis. Créé en 1995, Libération.fr fut le premier site d'un quotidien national lancé en France. En l'espace de six ans, trois directeurs Internet se sont succédés à sa tête : Frédéric Fillioux (1995-mai 1999), Michel Colonna d'Istria (juin 1999 - décembre 2000), Laurent Maury (de mars à juillet 2001). Gérard Desportes occupe actuellement les fonctions de rédacteur en chef. Les décisions annoncées par la direction du quotidien interviennent dans un climat économique morose et une baisse des revenus publicitaires qui affectent autant la version papier que sa déclinaison en ligne. En 2000, le site avait généré des revenus publicitaires avoisinant les 9 millions de francs. Et l'équipe multimédia disposait d'un budget d'une dizaine de millions de francs.

Mais Libération.fr a d'autres soucis, techniques ceux-là. Les responsables du site ont retardé d'au moins neuf mois la mise en ligne de la nouvelle version du quotidien en ligne, alors que son architecture et sa charte graphique n'ont quasiment pas changé depuis l'ouverture. Les responsables Internet rencontrent en effet de sérieuses difficultés d'adaptation d'une solution logicielle développée pour le site par Reef. Autant dire que la réflexion sur la définition d'éventuels modules payants, un sujet qui préoccupe tous les éditeurs de sites médias, n'est pas vraiment d'actualité. Un audit externe a été lancé, réalisé par la web-agency Business Interactif.

[Philippe Guerrier, JDNet]

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