Paiement en ligne : ici, on accepte l'e-Carte Bleue
Par le Journal du Net (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/0204/020409ecarte.shtml
Mardi 9 avril 2002

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JDNet Solutions Dossier : Internet payant, nécessités et réalités

Interview Luc André (Groupement Carte Bleue)

Annoncée l'année dernière par le GIE Carte-Bleue pour vaincre les réticences des internautes à payer en ligne (lire l'encadré ci-dessous), "la carte virtuelle dynamique" baptisée e-Carte Bleue vient de voir le jour. Depuis hier, elle est proposée en ligne aux clients de la Société Générale. A partir de demain, mercredi, elle sera également accessible dans les agences du réseau bancaire. La Caisse d'Epargne devrait rapidement suivre le mouvement et proposer ce service d'ici la fin du mois. Puis ce sera au tour de la Poste, en juin, du Crédit Lyonnais, en septembre, et de la Banque Populaire avant décembre. "D'ici la fin 2002, nous devrions couvrir 70 % des porteurs de cartes Visa en France", estime Frédéric Toumelin, directeur des nouveaux produits du GIE Carte-Bleue. Le GIE compte sur cet effet de volume pour convaincre les établissements encore récalcitrants (BNP-Paribas, le Crédit du Nord et le Crédit Agricole).

Pour construire son succès, que l'Internet marchand espère rapide, le GIE Carte-Bleue table sur deux arguments chocs. Tout d'abord la sécurité de la transaction. Avec l'e-Carte Bleue, le véritable physique numéro de carte de l'internaute ne circule plus sur le réseau. Pour chaque achat en ligne, un numéro de carte de 16 chiffres, une date d'expiration et les trois chiffres du cryptogramme visuel habituellement situé derrière la carte de paiement sont générés par la banque. Ces données, associées à la carte bancaire de l'internaute, permettent d'identifier l'acheteur. Pour permettre les paiements en plusieurs fois, ou pour effectuer des débits réguliers, une formule d'abonnement est parallèlement possible. Le numéro est alors valable pour plusieurs achats chez un même marchand et dans la limite d'un montant maximum.

Les sites

Le deuxième argument mis en avant par le GIE est la simplicité du dispositif. Contrairement à Cyber-Comm (société dont Carte Bleue et Visa sont actionnaires), le marchand n'a aucune adaptation à faire sur son site et l'internaute n'a pas à acheter d'équipement spécifique comme un boîtier (lire l'article JDNet Solutions du 03/10/01). Il lui suffit de se connecter sur le site de sa banque, de demander un login et un password et de télécharger le logiciel qui lui permettra de générer son numéro de carte et de faire la relation entre sa banque et le marchand. "Pour les e-commerçants, l'opération est totalement transparente", insiste Frédéric Toumelin. Autre intérêt du système : l'internaute peut passer sa commande depuis n'importe quel ordinateur. Il lui suffit dans ce cas de se connecter directement sur le site de sa banque et de s'identifier.

Pour développer ce nouveau service, le GIE Carte-Bleue a fait appel à la société FTO (pour France Télécom Orbiscom). Comme son nom l'indique, ce prestataire est un joint venture entre France Télécom, qui héberge la solution, et la société irlandaise Orbiscom, qui a mis en place en Irlande, depuis un an, un logiciel permettant de gérer un service similaire. Mais si ce service a été initié par le GIE, sa commercialisation revient aux banques. Ces dernières sont totalement libres d'en fixer les tarifs et les services associés. Pour accéder à l'e-Carte Bleue proposée par la Société Générale, l'internaute devra payer une souscription de 6 euros prélevée en une fois pour toute la durée de vie du service et des commissions de 0,5 euro à chaque transaction. La génération d'un nouveau mot de passe est facturé en supplément 4 euros

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Du côté des professionnels de l'Internet, l'arrivée de cette nouvelle solution est plutôt saluée. "e-Carte Bleue est un service simple, qui apporte aux internautes la confiance qu'ils ont toujours demandée pour franchir le cap de l'achat en ligne et donc aborder le commerce electronique avec sérenité", estime Nicolas Dufourcq, le PDG de Wanadoo, dont la maison-mère, il est vrai, est associée à l'initiative. "Les activités e-commerce de Wanadoo en seront sans aucun doute dynamisées. C'est à coup sûr un tournant dans le monde de l'Internet". Reste à présent à voir comment sera négocié ce virage par les internautes.

Paiement en ligne : des internautes encore frileux
Les assurances de remboursement associées à une carte bancaire sont encore loin de rassurer les e-consommateurs. D'après une enquête réalisée en janvier 2002 par l'observatoire Carte-Bleue du commerce électronique, 54 % des internautes (contre 40 % un an plus tôt) déclarent avoir déjà acheté en ligne et 30 % avoir acheté une à deux fois par mois (contre 23 % l'annnée dernière). Malgré ces progressions, ils sont plus nombreux (95 % contre 78 %) à estimer que la sécurité des transactions est un frein important à l'achat sur Internet. Parallèlement, ils sont moins nombreux (59 % au lieu de 76 %) à avoir utilisé leur carte bancaire pour payer un achat en ligne. Un chiffre à minorer en raison de l'élargissement des moyens de paiement proposés depuis un an par les marchands.

 

 

 

 

 

 

[Anne-Laure Béranger, JDNet]

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