Il y a presque quelque chose de gaulois
dans la stratégie Internet du Coq Sportif. En lançant
à la rentrée 2000 son site, la marque sportive souhaitait
trouver la potion magique : celle du rajeunissement en s'adressant
aux jeunes internautes. Dix-huit plus tard, avec un site décliné
en français et en anglais, et bientôt en espagnol,
l'objectif est atteint grâce à une audience de 10 000
visiteurs uniques par mois. "Avec ce projet, nous sommes en
plein dans une logique de marque et de marketing viral, souligne
Philippe Bogaert, responsable du bureau lyonnais d'Internence.com,
la web-agency en charge du site. Il s'agit de faire fructifier sur
Internet une notoriété et un passé en s'adressant
à la cible des 15-35 ans."
Côté
entreprise, cette stratégie marketing "vintage"
trouve ses origines fin 1998. Ancienne propriété d'Adidas
puis du groupe américain Brown Shoes Compagny, la marque
est alors rachetée par un groupe d'entrepreneurs alsaciens.
Avec une idée : s'appuyer sur le prestige du Coq Sportif
pour repartir à l'assaut du marché français
puis européen. Internence.com, avec un budget initial d'environ
80 000 euros, va travailler sur la déclinaison de cette
approche sur Internet. "Nous avons cherché à
construire une approche communautaire, explique Philippe Bogaert.
Outre l'historique de la marque et la présentation des opérations
de sponsoring, cela passe par l'envoi de-cards, des jeux et une
newsletter. Ces différents outils permettent de qualifier
et surtout de fidéliser une cible." En
parallèle à cette offre, le site propose des espaces
plus classiques dédiés à l'actualité
de marque, aux journalistes et à l'implantation géographique
des distributeurs.
La démarche communautaire du
site, jugée payante par la marque, devrait être renforcée
d'ici la fin de l'année avec l'appui d'un webmaster à
mi-temps en interne. "Nous voulons accélérer
sur le marketing viral en créant de nouvelles e-cards, des
fonds d'écran et des screen savers, détaille Odile
Gasser, du département marketing du Coq Sportif. Cela passe
également par des opérations événementielles,
des animations, des jeux et le lancement d'un club online accompagné
d'une augmentation de la fréquence des newsletter."
Dans un esprit plus corporate, des espaces consacrés au recrutement
et au relation presse devraientt également ouvrir leurs portes.
Une autre nouveauté devrait
s'intégrer dans la boucle : la mise en ligne complète
du catalogue. Il ne s'agit pas ici pour Le Coq Sportif de préparer
le terrain à des activités B to C mais de
renforcer ses liens avec les distributeurs. Fin 2000, Adidas France,
qui avait testé sans succès la vente en ligne grand
public pendant les Jeux Olympiques de Sydney, avait pris ce même
virage en franchissant le cap du e-commerce. La marque avait alors
lancé Adibitoubi, un site transactionnel de réassort
pour les distributeurs. Depuis, plusieurs centaines de clients passent
par ce site B to B. De quoi donner des idées.
[Ludovic Desautez, JDNet]