Après avoir essuyé un blocus
de la part de camions de la Fédération des transports routiers de
la Loire pour défaut de paiement (lire l'article
JDNet du 06/05/02), le cybermarchand Père-Noël.fr
est cette fois attaqué en justice par l'association
locale UFC-Que Choisir de Créteil (Val de Marne). Cette dernière
vient de déposer plainte contre Père-Noël.fr
et de se porter partie civile, suivie par de nombreux autres plaignants.
Stella Ohayon, avocate de l'association locale UFC-Que Choisir,
revient sur les motifs de cette plainte et sur les derniers rebondissements
de l'affaire.
JDNet.
Comment avez-vous été amenée à défendre
l'UFC-Que Choisir contre Père-Noël.fr
?
Stella Ohayon.
J'assure régulièrement
la défense des consommateurs de l'UFC-Que Choisir Val
de Marne. Dans un premier temps, j'ai déposé plainte
contre Père-Noël auprès du procureur de la République,
uniquement au nom de l'UFC-Que Choisir Val de Marne. Je me suis
alors constituée partie civile, partant du constat qu'il
existait un certain nombre de plaignants et que, de ce fait, le
préjudice était collectif. L'instruction suit depuis
son cours. Mais entre temps, j'ai reçu un certain nombre
d'appels téléphoniques de personnes qui souhaitaient
que j'assure leur défense. Une dizaine de personnes de la
France entière m'ont déjà contactée
dans ce sens. Plus il y aura de monde, mieux ce sera pour notre
dossier.
Combien
y a-t-il de plaintes contre Père-Noël.fr et sur quoi
portent-elles précisément ?
La dernière fois que j'ai consulté le dossier, il
y avait une cinquantaine de plaintes. Mais aujourd'hui, il semblerait
que nous ayons atteint les 300. Et si j'en juge par le nombre d'appels
téléphoniques de personnes, qui ne se sont jamais
plaintes en raison du faible montant de leur commande, le total
potentiel de plaintes pourrait même être supérieur.
En ce qui concerne la nature des plaintes, l'essentiel du litige
porte sur de l'escroquerie. Ce
sont des personnes qui se plaignent d'avoir été débitées
d'une commande sans jamais avoir été livrées
ou des personnes qui ont été livrées et qui
ont retourné la marchandise, sans jamais être remboursées.
Mais
il appartient au juge d'instruction de qualifier les faits à
la suite de l'enquête qu'il a diligentée. Seul l'acte
que le juge va rendre au terme de l'enquête, c'est-à-dire
l'ordonnance de renvoi devant le Tribunal Correctionnel, s'il décide
que l'affaire relève du pénal, va permettre de qualifier
les faits précisément.
Quel
est le calendrier prévu pour le traitement de ces plaintes ?
Nous n'en savons encore rien.
J'ai reçu de la part du juge d'instruction un avis m'indiquant
que la procédure était terminée et qu'elle
était transmise au procureur de la République. Nous
devions donc éventuellement attendre une date d'ordonnance
de renvoi devant le Tribunal Correctionnel mais il semble, et je
n'en ai pas encore la confirmation, que finalement le procureur
ait demandé un complément d'enquête à
la suite d'une nouvelle série de plaintes parvenues auprès
de ses services. J'attends encore un avis officiel de cette nouvelle
situation pour confirmer ces faits. Si c'est le cas, cela signifie
qu'il va encore y avoir plusieurs mois d'enquête.
[Florence Santrot, JDNet]