Google ouvre sa structure française
Par le JDNet (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/0206/020613google.shtml
Jeudi 13 juin 2002

Spécial Moteurs de recherche

Après le Royaume-Uni, l'Allemagne et el Japon, c'est au tour de la France d'accueillir un bureau local estampillé Google. Deux ans après le lancement de la version française du moteur de recherche, Franck Poisson prend les rènes de cette nouvelle tête de pont et aura la charge de commercialiser les espaces publicitaires présents sur les pages de résultats de Google. L'homme est un habitué du secteur : il a notamment dirigé la régie publicitaire d'AOL France et chapeauté la direction commerciale de BT Looksmart.

L'ouverture de ce bureau français aura été l'occasion pour Sergey Brin, le cofondateur de Google, de faire une visite parisienne lors d'une conférence de presse.
"Il était temps pour nous d'ouvrir en France, a souligné le président de Google. Le marché publicitaire est très prometteur, même s'il est actuellement affecté par la dépression qui touche l'ensemble des secteurs. Mais nous devons répondre à une très forte attente des annonceurs français pour Google."

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Ces mêmes annonceurs français se verront proposer par le bureau français deux supports publicitaires, en format texte exclusivement. Le premier, le "premium sponsorship", est un bandeau pastel positionné en tête des résultats sur toute la largeur de la page. Il est vendu très classiquement au CPM au prix de 60 euros brut.

Le second format est placé à droite des résultats. Il s'agit de petits rectangles baptisés "self-service AdWords". Google limite son offre à trois rectangles maximum sur une même page. Ces espaces sont vendus aux enchères via une interface en ligne. L'annonceur choisit le mot-clé sur lequel il souhaite voir apparaître, via le petit rectangle, l'adresse de son site et deux lignes de présentation. Le prix de base de vente d'un mot-clé est de 0,07 euro. Les annonceurs peuvent enchérir pour faire apparaître leur site en haut de la page ou rester en seconde, voire troisième position.

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Contrairement aux services proposés par eSpotting ou Overture, dont l'arrivée en France est imminente, Google ajoute à ce système d'enchères le critère du taux de clic sur les espaces publicitaires. Dans le but de servir au mieux les utilisateurs du moteur, il est donc possible de voir en première position un annonceur qui aurait payé son espace moins cher mais dont la publicité serait plus plebiscitée par les utilisateurs du moteur.

A ce jour, selon Google, le taux de clic sur le "premium sponsoship" est de 2,7 % en France et de 3 % aux Etats-Unis. Des chiffres très largement supérieurs au taux de clic moyen sur une bannière classique qui évolue entre 0,25 et 0,3 %. Pour le service "self-service AdWords", le taux de clic revendiqué est de 1 % aux Etats-Unis.

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Google n'aura pas attendu l'ouverture officielle de son antenne française pour commercialiser ses offres publicitaires dans l'Hexagone. Il y a un an, la commercialisation des espaces publicitaires sur Google.fr a débuté sous l'égide de DoubleClick. En décembre dernier, face à la tonicité du marché, Google a choisi finalement d'ouvrir une première structure française. "Aujourd'hui, cinq à six personnes travaillent pour la régie internalisée et nous avons déjà quelques grands annonceurs qui utilisent nos solutions : SNCF-Expedia, Lastminute-Degriftour, Leclerc Voyages, Opodo, CPR, Axa, SFR..., affirme Franck Poisson. Je suis plutôt en train d'éteindre le feu que de faire de la prospection."

Si plus de la moitié des 150 millions de requêtes quotidiennes enregistrées sur Google sont effectuées en dehors des Etats-Unis, les revenus du moteur, dont la moitié provient de la publicité, sont encore largement réalisés outre-Atlantique, "à plus de 60%" selon Sergey Brin. Le déploiement de bureaux dans les pays stratégiques devrait permettre de rééquilibrer la balance tout en assurant la croissance. Signe de cette volonté, Google devrait ouvrir un "data-center" pour l'Europe dans les six prochains mois. Basé en Suisse, il permettra de stocker une partie des données européennes qui sont aujourd'hui gérées aux Etats-Unis dans l'un des six data-centers Google qui hébergent 15 000 serveurs.

Spécial Moteurs de recherche

Si avec ses offres publicitaires la société semble avoir le vent en poupe, Google est en revanche davantage dans l'expectative sur son activité moteur de recherche. Son contrat avec Yahoo, en faisant le moteur officiel du portail, se termine à la fin du mois. Rien ne dit qu'il sera reconduit (lire l'article JDNet de ce jour). Même si le moteur de recherche a récemment gagné de nouveaux contrats aux Etats-Unis (avec AOL et EarthLink), la perte de sa principale référence, Yahoo, pourrait le déstabiliser. Sergey Brin reste discret sur les discussions menées avec Yahoo. Mais il est très clair sur l'importance de ce contrat : "C'est notre principal client et un nom très important pour notre image de marque. Nous faisons tout pour que le contrat soit reconduit et une chose est sûre : nous n'aimons pas perdre."

[Florence Santrot, JDNet]