Match.com,
référence absolue des services de rencontres en ligne américains
Par le JDNet
(Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/0208/020827usarencontres.shtml
Mardi 27 août 2002 (réactualisation
: janvier 2003) Le chiffre est étourdissant. Selon une
étude d'Online Publishers Association (OPA) aux Etats-Unis
(l'équivalent du Geste en France), les services de rencontres
en ligne ont généré des revenus d'un montant
de 53,1 millions de dollars pour le seul premier trimestre 2002. On
comprend pourquoi beaucoup d'acteurs s'engouffrent sur ce marché.
En février dernier, Cnet évoquait dans une enquête
plusieurs raisons à cet engouement : tout d'abord, les événements
du 11 septembre ont incité les gens à utiliser davantage
le World Wide Web plutôt que de se déplacer physiquement.
D'autres arguments sont davantage liés à la conjoncture
économique : après l'éclatement de la bulle Internet
et compte tenu des perspectives d'un retour à la croissance,
une partie de la population active serait enclin à privilégier
leurs projets personnels au détriment de l'effervescence professionnelle.
Sur ce marché très éclaté de la rencontre
en ligne, un service pionnier américain sort du lot : Match.com,
dont la date de lancement remontre à avril 1995. En juin
1999, le service est devenu une filiale de Ticketmaster Online-CitySearch,
une entité côtée au Nasdaq rattachée
à la galaxie du groupe USA Interactive qui parie sur le développement
du commerce électronique. Toujours selon l'OPA, Match.com
constitue le troisième service de contenus payants derrière
Real.com et WSJ.com. En 2001, le service de rencontres en ligne
a généré un chiffre d'affaires de 49,2 millions
de dollars et a affiché un Ebitda de 16,5 millions de dollars.
Au quatrième trimestre 2001, Match.com affichait 382 000
abonnés payants. Des résultats insolents qui lui permettent
d'envisager sereinement des opérations de croissance externe.
En mars 2002, Match.com a procédé à l'acquisition
de Soulmates Technology, une société australienne
qui a développé un outil en marque blanche de services
de rencontres. Celui-ci est implémenté par exemple
sur le réseau de portails MSN (Microsoft). Soulmates Technology
revendique 2 millions de clients.
D'autres services en ligne ont emboîté le pas, comme
le service de rencontres Matchmaker.com, qui a intégré
en août 2000 le nouvel ensemble Terra Lycos. Sur le tableau
des services de contenus payants aux Etats-Unis, Matchmaker.com
est placé en neuvième position. Autre grand service
fédérateur : les "Personals" de Yahoo
US, qui servent de point d'entrée pour consulter les
petites annonces "rencontres" sur le portail. Un service
qui est passé en payant en octobre 2001 et qui semble apporter
entière satisfaction à ses propriétaires :
Yahoo Personals est mis en avant dans le centre de la page d'accueil
de Yahoo.com.
En dehors de ces trois services qui émergent du peloton,
un bouquets de services similaires sont apparus avec l'ambition
de développer leur notoriété sur ce créneau
très concurrentiel : parmi les prétendants les
plus sérieux, on peut citer uDate, service coté
sur l'OTC Bulletin Board (l'équivalent du Marché libre
aux Etats-Unis) qui affiche 225 000 membres payants. DreamMates.com,
rattaché au groupe de développement software canadien
Vintacom Media Group, affiche 3,5 millions d'utilisateurs et estime
faire partie du Top 5 des sites de rencontres nord-américains.
Eve Hogan, PDG du service en ligne, a d'ailleurs écrit un
ouvrage à propos des rencontres sur Internet (Virtual
Foreplay: Making Your Online Relationship a Real-Life Success,
édité l'année dernière). Les noms des
services peuvent d'ailleurs prêter à confusion car
DreamMates.com cohabite avec DreamDates.com.
D'autres services sont également
à prendre en compte le réseau FriendFinder.
En juin, Vivendi Universal Net USA a signé un accord avec le site
de rencontre Lavalife.com qui porte sur trois ans. L'ex-Webpersonals.com,
qui a développé ses activités au niveau international
en jouant sur les canaux Internet et téléphone, va
figurer sur les sites de musique du groupe VU (comme MP3.com, RollingStone.com,
MP4.com, GetMusic.com et eMusic.com).
En général, le modèle
économique des services du secteur tourne autour de formules
d'abonnements et de la consultation des petites annonces à
l'acte. A noter que des services Internet gratuits comme Craigslist.com
bénéficient également d'une certaine notoriété.
D'autres acteurs pariant sur l'aspect communautaire comme JDate.com
destiné aux internautes juifs américains.
Traditionnellement, des critiques sont émises toutefois vis-à-vis
de ce type de services. Elles portent sur le manque de rafraîchissement
des PA, les fausses informations dissimulées dans les offres
ou l'opacité sur l'identité réelle de l'entreprise
exploitant le service ainsi que sur la réelle exploitation
des bases de données.
[Philippe Guerrier, JDNet]
|
|