Piratage : la RIAA noircit le tableau
Par le JDNet (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/0208/020828riaa.shtml
Mercredi 28 août 2002

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"Parmi tous les internautes qui déclarent avoir téléchargé davantage de musiques illégales qu'il y a six mois, 41% ont acheté moins de disques sur les six derniers mois, contre 19% qui en auraient acquis davantage. Un rapport de 'deux pour un' (25% contre 13%) également constatable auprès de ceux qui auraient téléchargé autant." C'est ce qu'affirme la Record Industry Association of America (RIAA) après la publication du rapport commandé au cabinet Peter D. Hart Research Associates. Le lobby des majors de la musique entend ainsi contredire les résultats publiés par l'institut Forrester Research au début du mois d'août.

Se servant d'un panel de 860 consommateurs de musique âgés de 12 à 54 ans disposant d'un accès Internet, l'étude révèle
que le nombre de CD piratés a doublé en un an. Par ailleurs, 20% des sondés préfèreraient télécharger gratuitement toute chanson d'artistes méconnus ou inconnus, alors que 14% se disent prêt à l'acheter. Un écart qui se creuse dans la tranche d'internautes mélomanes âgés de 12 à 18 ans, avec 35% de pro-téléchargement gratuit contre 10% de consommateurs payeurs.

Les sites

La RIAA relie volontiers ces données aux chiffres de PricewaterhouseCoopers LLP. Le cabinet d'audit a mesuré une baisse de 7% des ventes de disques au premier semestre 2002 en même temps qu'une hausse de 70% des saisies de CD contrefaits. Du coup, le président de la RIAA, Cary Sherman, affirme que "si le piratage musical n'est pas entièrement responsable de la baisse des ventes, il en est la cause majeure." Il estime également que les internautes ne prêteraient aucune attention aux offres alternatives au téléchargement gratuit.

La Digital Media Association (DiMA), par la voix de son directeur Jonathan Potter, conteste cette conclusion. Ce lobby regroupe plusieurs sites - dont Launch Media, MTVi, MusicMatch Inc. et Listen.com - oeuvrant pour la promotion et la vente de musique en ligne. Tous insistent sur le fait que seule une "excellente" qualité du service pourra disuader les consommateurs d'aller chercher les morceaux de musique sur les réseaux illégaux d'échanges de fichiers. Une évidence, selon eux, aussi facile à comprendre que la logique des "vases communicants".

[Thuan Huynh, JDNet]