Au
temps des dotcoms et de la bulle Internet, en même temps que
fleurissaient les start-ups, associations et lieux de rencontres
pour cyber-entrepreneurs se sont multipliés. Objectif : permettre
à ces dirigeants, souvent jeunes, de se faire connaître
ou de s'enrichir... des expériences de leurs homologues.
Le soufflé aujourd'hui retombé, bon nombre de ces
groupements plus ou moins formels ont disparu.
Témoin
de cette évolution, Silicon
Sentier, créée officiellement en mai 2002
pour catalyser les forces vives de l'Internet installées
dans le Sentier parisien, n'a plus d'activité. L'association,
présidée par Jean Ferré, ancien patron fondateur
de la start-up Arisem reconverti dans le conseil, n'a pas encore
été dissoute mais n'a plus d'activité réelle
faute d'enjeu et de disponibilité des fondateurs. Parmi ses
membres autrefois actifs les plus connus, Jeremi
Berrebi, le PDG-fondateur de Net2one, préfère
aujourd'hui consacrer ses efforts à l'avenir de son entreprise
en rentabilisant son activité de revue de presse en ligne.
Ancien vice-président de l'association,
Laurent
Sorbier, affirme avoir essayé de trouver des volontaires
pour renouveler le bureau de l'association, mais faute de candidats,
il a dû renoncer. Mais
après être passé par Spray France puis eAuction
Rooms, Laurent Sorbier, qui vient de rejoindre le cabinet de Jean-Pierre
Raffarin, en charge du dossier de la société de l'information,
reste engagé dans le mouvement associatif de l'Internet,
puisqu'il a créé - "en partant du réseau
Silicon Sentier", précise-t-il -, le RIC (Réseau
de l'Internet Culturel), destiné à permettre aux acteurs
Internet du secteur de la culture de s'organiser sur le modèle
des start-up.
Autre témoin de l'ère
de gloire des dotcoms, le club de la Dream Team, créée
par neuf jeunes PDG Internet, a aujourd'hui sombré corps
et biens, en panne de dream et faute de team. Parmi ces neuf créateurs
figuraient Xavier
Schallebaum, ancien webmaster de l'Elysée devenu
investisseur chez Apollo Invest puis chef d'entreprise (il a lancé
Contentis, une société de production de contenu Web),
aujourd'hui engagé dans d'autres combats.
"Si beaucoup de ces associations ont disparu, les liens demeurent
car les gens se connaissent, explique Xavier Schallebaum. Mais les
priorités ont changé. Pour ma part, je m'engage aujourd'hui
davantage dans des associations permettant de déboucher sur
des avancées concrètes."
La caractéristique
principale de ces initiatives était il est vrai la volonté
des participants de constituer et entretenir des réseaux
personnels. Fin connaisseur des "networks" du Web français,
Gilles
Babinet, fondateur de Musiwave, résume à sa
façon le tournant intervenu depuis : "L'intérêt
premier des anciennes associations de start-up, c'était de
retrouver des copains. Mais lorsqu'il s'agit de parler finance ou
business, c'est le dernier endroit où il faut aller aujourd'hui."
A lire également
:
(2)
Le nouvel esprit club
(3) les inclassables
[Fabien Claire, JDNet]