Au-delà
de toutes les structures formalisées, le meilleur des réseaux
reste celui qui naît et se constitue au fur et à mesure
des rencontres et expériences. Pour les professionnels de
l'Internet soucieux d'entretenir et d'accroître la qualité
de ses relations informelle, plusieurs stratégies coexistent.
Etre
là où l'on trouve régulièrement ceux
que l'on cherche à approcher...
Rien de plus simple : il suffit de connaître les lieux - plus
ou moins branchés - fréquentés par tel banquier
d'affaire, tel responsable politique ou tel entrepreneur du Net
ayant réussi. Ainsi Xavier Niel, très discret fondateur
du groupe Iliad, aurait ses habitudes au Georges, restaurant situé
au dernier étage du Centre Georges Pompidou, tout comme Alain
Minc. Denis Olivennes, l'ancien directeur général
du groupe Canal+, fraîchement nommé à la direction
générale du groupe PPR, serait lui un habitué
du Time Square, situé à deux pas de la maison de la
radio.
L'hôtel
Costes de la rue Saint-Honoré serait connu pour recevoir
régulièrement la visite de Michel
Meyer, le fondateur de l'ex-Multimania, mais aussi de Dominique
Strauss-Kahn et de son ancien conseiller Internet Stéphane
Boujnah, qui vient de quitter son poste de directeur de Crédit suisse
First Boston Technology Group.
Jean-Noêl
Tronc, ex-conseiller NTIC de Lionel Jospin et nouveau directeur
de la stratégie d'Orange, aurait lui aussi ses habitudes
dans le prestigieux établissement. Didier Quillot, le vice-président
exécutif d'Orange, il fréquente quelques fois le VIP
Room, le club situé au sous-sol du Planet Hollywood, où
Orange organise d'ailleurs des soirées parisiennes.
Du côté
des financiers, Jean-Bernard Tellio, ancien conseiller proche de
Bernard Arnault pour l'Internet et jusqu'à janvier dernier
managing director du fonds américain Carlyle, serait plutôt
un habitué du Flore, dont les responsables
d'Intuitu Capital seraient eux aussi assidus.
Quant au restaurant-brasserie La Grande Armée (qui appartient aussi
au groupe Costes), il est réputé pour sa propension
à attirer bon nombre d'investisseurs voisins de la place
de l'Etoile, comme les gens d'ABN-Amro.
Se faire inviter dans les
soirées privées... Rigueur
oblige, les soirées happy few se sont faites plus rares.
Mais quelques participants d'aventures plus ou moins heureuses dans
le secteur, cherchent à entretenir les liens tissés
lors de la période faste. Ainsi, Sébastien
Crozier, ancien président-fondateur du groupe Internet
Telecom, cédé depuis au groupe France Télécom,
réunit chaque mois 30 à 50 personnes dans son vaste
appartement parisien "C'est pour moi l'occasion de revoir des
amis d'Internet Telecom mais aussi des gens que j'ai croisés
et avec lequel j'ai gardé de très bonnes relations."
On peut y croiser des anciens de Lagardère, Cable & Wireless
ou Vizzavi, des ex-patrons d'entreprises Internet et quelques amis
politiques de Sébastien Crozier. "J'aime bien l'idée
de retrouver des gens parfois sortis du circuit de l'Internet, explique
ce dernier, car nous avons en général le sentiment
d'avoir partagé une époque formidable et de garder
une vision commune."
Mais on ne vient plus dans
ces soirées pour faire du business, au moins officiellement.
Et la soirée qui a le plus marqué les habitués
a eu lieu l'automne dernier : il y fut projeté le film réalisé
par Pierre
Paperon, ancien PDG d'Altavista France, lors de l'ascension
de l'Everest (lire l'article
du JDNet du 28/11/01). "Cette soirée fut un moment
particulièrement intense et dure, se rappelle Sébastien
Crozier, et je garde un souvenir ému de la fin du film, où
Pierre doit rebrousser chemin à 180 mètres du sommet
pour ne pas perdre son oeil gelé."
A suivre...
A lire également
:
(1)
La fin du temps des copains
(2)
Le nouvel esprit club
[Fabien Claire, JDNet]