Un an et demi après son lancement,
la fin de Divento.com semble inéluctable. Les activités
du portail culturel rattaché à Vivendi Universal Net
devraient cesser fin septembre. L'équipe du service en ligne,
une trentaine de personnes, a été informée
lundi matin que le service en ligne, qui mêlait éditorial
et services autour des événements culturels, allait
faire l'objet d'une cessation d'activité ou être cédé
à un éventuel repreneur.
Contacté par le JDNet, un porte-parole de VU Net confirme
effectivement qu'une "période de consultation a été
ouverte avec les salariés de Divento.com." Ce qui signifie
que les discussions sur les modalités de licenciements ou
de reclassement groupe vont débuter.
Voulu
et soutenu par Jean-Marie Messier, Divento.com constitue l'un des
derniers projets lancés par VU Net. Dans un premier temps,
il a été exploité dans le cadre d'une co-entreprise
: 75% à VU Net et 25% à la société Stéphane
Lissner Art, du nom du directeur du Festival international d'art
lyrique d'Aix-en-Provence et du Théâtre des Bouffes du Nord. Récemment,
Stéphane Lissner a cédé son siège de
PDG de Divento.com à Agnès Audier, directrice générale
de VU Net. A cette occasion, la filiale Internet du groupe de communication
a repris 100% du capital de la société.
Mais à l'heure où sa maison-mère
reconsidère son propre périmètre d'activités
pour assainir ses comptes, VU Net ne peut s'encombrer de ce service
en ligne déficitaire. La filiale Internet de Vivendi Universal
a donc exploré des pistes pour tenter de sauver le portail
culturel. Le service britannique homologue WhatsOnWhen.com aurait
été approché pour favoriser son éventuelle
implantation en France. Mais les discussions n'auraient pas abouti.
Il est vrai que, outre ses pertes, Divento
présente plusieurs handicaps, à commencer par l'absence
de notoriété de sa marque et le manque de concision
du modèle économique. A l'origine, le service devait
reposer sur un tryptique publicité/commerce électronique/exploitation
d'une billetterie en ligne. Trois sources de revenus qui se sont
avérées décevantes, même en élargissant
la cible visée au monde des entreprises. Finalement, Divento.com
est devenu une agence de contenu et de créations de sites
pour le compte d'acteurs culturels ou de manifestations événementielles.
Un marché difficile compte tenu des moyens financiers restreints
dont disposent les acteurs culturels en général.
Du côté des dirigeants, la
situation a également été instable : Laurence
Herszberg, directrice générale et à l'origine du projet,
a quitté ses fonctions fin 2001. Depuis, elle a aussi quitté
le groupe Vivendi Universal pour prendre les commandes du Forum
des Images à Paris en avril dernier. Chez Divento, elle a
été remplacée par Jean-François Grollemund,
qui aurait rejoint récemment la direction financière
de VU Net.
[Philippe Guerrier, JDNet]