A 24 heures du conseil d'administration
de Vivendi Universal (VU), les grandes lignes stratégiques
que devrait exposer demain Jean-René Fourtou se font de plus en
plus discernables. En s'appuyant sur la combinaison cessions-recentrage,
le groupe devrait récolter environ 5 milliards d'euros sur
les actifs vendus à court terme, auxquels s'ajoutent 3 milliards
de ligne de crédit obtenus la semaine dernière. Parmi
les cessions, trois sont à ce jour officialisées :
le groupe L'Express-L'Expansion et Comareg (vendus
à Socpresse pour "au moins" 300 millions d'euros,),
Vizzavi (vendu à Vodafone pour 146 millions d'euros)
et Canal Plus Technologies (vendu à Thomson Multimédia
pour 200 millions d'euros).
Cette
liste pourrait, dès demain, compter deux nouvelles lignes.
La première concerne le pôle Vivendi Universal Publishing
(VUP) dont la vente globale, Hougthon Mifflin compris (mais hors
jeux vidéo), pourrait rapporter entre 3 et 4 milliards d'euros.
Le consortium conduit par PAI (Paribas Affaires Industrielles) serait
le mieux placé pour reprendre VUP. Trois autres acteurs sont
en lice sur ce dossier : Eurazeo (holding du groupe Lazard),
CDC-Ixis (filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations) et Lagardère,
intéressé uniquement par les actifs français de VUP. L'autre
cession opérée par VU pourrait concerner la vente
de Telepiù, la filiale italienne de Canal Plus, au groupe
News Corp pour un montant qui devrait atteindre, au plus, le milliard
d'euros.
Cessions
de Vivendi Universal : les opérations immédiates
|
Entité |
Montant
de la cession
|
Opérations
déjà finalisées
|
L'Express-L'Expansion
et Comareg |
300 m€
|
Vizzavi |
146 m€
|
Canal Plus Technologies |
200 m€
|
Opérations
en cours de finalisation
|
. |
Fourchette
basse
|
Fourchette
haute
|
Vivendi Universal
Publishing |
3 000
m€
|
4 000
m€
|
Telepiù |
800 m€
|
1 000
m€
|
Total |
4 446
m€
|
5 646
m€
|
Côté recentrage, Jean-René
Fourtou devrait privilégier deux axes majeurs. L'expiration
du pacte d'actionnaires sur Cegetel, depuis hier, devrait
permettre à VU de monter dans le capital de l'opérateur.
Aux côtés des 44 % détenus par VU se trouvent
aujourd'hui BT (26 %), SBC (15 %) et Vodafone (15 %),
également candidat à la reprise de Cegetel. La montée
en puissance de VU dans Cegetel pourrait, selon la configuration,
lui coûtait a minima 2 milliards d'euros.
A ce pôle télécoms,
premier axe de recentrage, s'ajoute la branche Vivendi Universal
Entertainement (VUE) qui englobe les actifs américains
du groupe. Ici, VU se verrait dans l'obligation de maintenir ses
positions au risque de le payer cher. Dans son édition du 20 septembre,
le Wall Street Journal a révélé que l'accord signé entre
Jean-Marie Messier et Barry Diller, au moment de l'acquisition
de USA Networks, prévoit que VU ne peut vendre aucun des actifs
rachetés pendant une durée de 15 ans, à moins de verser 2 milliards
de dollars. Le groupe serait également limité sur les possibilités
de revente du pôle Vivendi Universal Entertainment, la moitié du
produit des cessions devant rester logée dans VUE. Enfin, l'accord
stipule que le niveau d'endettement de Vivendi Universal Entertainment
est limité à 800 millions d'euros afin de limiter les transferts
de créances.
Derrière ces mesures à
court terme, devrait être confirmés des objectifs plus
lointains. Parmi eux, se trouvent pêle-même l'introduction
en Bourse du groupe Canal Plus pour 2003 et la cession des
40,8 % détenus dans Vivendi Environnement. Une
opération possible après la période de lock-up
qui arrive à échance fin 2003. Selon JP Morgan, l'ensemble
de ces opérations, associées à la reconduite
de plusieurs autres lignes de crédit, devraient permettre
à VU de freiner sur le rythme de ces cessions.
[Rédaction, JDNet]