Le courtier en ligne Fimatex, filiale de
la Société Générale, a publié
des résultats semestriels qui dévoilent une réduction
de près de 90 % de ses pertes par rapport au second
semestre 2001 (de 27,4 à 2,9 millions d'euros) mais
aussi une baisse de son produit d'exploitation de plus de 30% par
rapport au premier semestre 2001 (-15,7 % par rapport au second
semestre 2001). Celui-ci s'établit à 24,2 millions
d'euros, contre 34,8 millions l'année précédente.
La réduction drastique des coûts est passée
par une baisse des frais de traitement des ordres et des frais généraux.
Le budget marketing a également diminué de 81,1%,
ce qui n'a pas empêché Fimatex de voir sa part de marché
progresser de trois points, à 23 %, sur les mois de
juillet-août. En Allemagne, le courtier représente
6% du secteur.
Fimatex
en chiffres
|
|
1er
semestre 2002
|
1er
semestre 2001
|
Variation
|
Rappel
2e semestre 2001
|
Produit d'exploitation
|
24,2
|
34,8
|
-30,5 %
|
28,7
|
Frais de
traitement des ordres
|
-6,6
|
-9,2
|
-28,3 %
|
-8,6
|
Produit net
total
|
17,6
|
25,6
|
-31,3 %
|
20,1
|
Résultat
net part du groupe
|
-2,9
|
-24,3
|
+88 %
|
-27,4
|
Source :
Fimatex.
NB : Boursorama est consolidé dans les comptes depuis
le 01/04/02
Fimatex
répertoriait 104.320 comptes fin juin 2002, dont près
de 72.000 en France. Ses clients ont passé en moyenne 8.500
ordres par jour sur le premier semestre. Mais cette période
a surtout été marquée par la reprise du site
d'informations financières Boursorama. Ce dernier revendique
200 millions de pages vues en juillet (source Cybermétrie)
et 1,4 million de visiteurs uniques. Il se targue aussi d'une véritable
fidélisation de ses membres : "Nous avons identifié
500.000 membres actifs par an et 110.000 qui visitent le site tous
les jours, affirme Vincent Taupin, le PDG de Fimatex. Parmi ces
membres actifs, 80 % d'entre eux ont un compte Bourse et 37
% sont clients d'un courtier en ligne."
C'est sur cette manne que Fimatex compte
capitaliser, en faisant à terme disparaître sa propre
marque. Le courtier intègre dès à présent
le site Boursorama, avant de fusionner totalement les sites et les
marques d'ici le 31 décembre. Dès ce week-end, il
sera possible d'accéder à son compte Fimatex sur le
site Boursorama. "Nous voulons proposer un modèle unique
et intégré pour permettre aux investisseurs privés
d'avoir accès, dans un environnement unique, à un
espace d'information, de recommandation, de cotation et de transaction",
résume Vincent Taupin.
Cette fusion des activités a
pour objectif d'orienter les membres de Boursorama vers Fimatex.
Selon le courtier, il existerait un potentiel de 13.000 comptes
supplémentaires provenant du site d'information par an pendant
deux ans. Afin de favoriser les ouvertures de comptes, le courtier
lance une nouvelle offre commerciale, baptisée "Pack
Trader" et destinée aux investisseur particulièrement
actifs. De plus, les clients de l'activité courtage bénéficieront
gratuitement des fonctionnalités de l'accès premium
de Boursorama tandis que les abonnés à cette offre
se verront proposer de nouvelles solutions. "Nous avons actuellement
500 membres premium, pour moitié privés et pour moitié
corporate, précise Vincent Taupin. Nous allons enjoindre
nos clients privés à devenir clients de Fimatex tandis
que nous proposerons à nos clients corporate une offre premium
enrichie avec des informations sur les taux d'intérêts
et les devises."
Consolidé dans les comptes de
Fimatex depuis le 1er avril, Boursorama a participé à
hauteur de 1,5 million d'euros (en trois mois) au produit d'exploitation
du courtier. Son résultat net est de 0,2 million d'euros
uniquement pour le deuxième trimestre. Bien que diversifiant
ses activités (notamment avec l'accès premium), Boursorama
reste largement dépendant de ses revenus publicitaires, qui
se sont élevés à 1 million d'euros d'avril
à juin (67 % du produit d'exploitation). L'intégration
de Fimatex dans ses pages devrait entrainer la disparition des revenus
publicitaires issus des campagnes des autres courtiers. Boursorama
a tenté d'anticiper ce risque en se tournant vers d'autres
types d'annonceurs : marchands (voyages-sncf.com, Lastminute.fr...)
et traditionnels (AGF, IBM, Mercedes...). Autre source de revenu :
la communication financière, qui a généré
250.000 euros au premier semestre (17,7 % de l'activité
média).
Avec une situation saine (120 millions
d'euros de trésorerie au 30 juin et un endettement nul),
Fimatex reste sur ses prévisions initiales : "proche
de l'équilibre pour 2002 et retour à la rentabilité financière dès
2003." D'ores et déjà, Fimatex affirme enregistrer
un cash flow opérationnel positif depuis le mois de juillet.
Le marché a bien accueilli
ces résultats semestriels. Le titre Fimatex a gagné
36,36 % lors de la séance de mardi (à 1,5 euro).
Fimatex cède un peu moins de 50 % de sa valeur depuis
le 1er janvier, ce qui en fait l'une des valeurs Internet les moins
touchées.
[Florence Santrot, JDNet]