Derrière
l'offre ADSL commercialement agressive lancée par Free, se
cachent en réalité deux services totalement différents.
Free est en effet l'un des premiers FAI du marché à
proposer une véritable offre ADSL dégroupée qui
ne repose donc pas sur la fameuse "plaque" de France Télécom.
Le FAI dispose en effet de son propre réseau Télécom
dans plusieurs villes de France dont Paris et plusieurs villes des
Hauts-de-Seine. Les abonnés
Free ADSL situés dans ces villes vont se voir confier un terminal
baptisé Freebox, très différent du modem ADSL
traditionnel.
Pour les autres villes, l'abonné
Free ADSL aura accès à une offre classique reposant
sur la plaque France Télécom et utilisera un modem
USB Sagem Fast 800 prêté par Free.
Free ne communique pas actuellement sur
sa Freebox. Il faut dire que l'enjeu est d'importance car ce boîtier
est bien plus qu'un simple modem ADSL : il s'agit en fait d'un authentique
terminal multimédia propriétaire permettant l'accès
à Internet mais aussi à un service de téléphonie
et de télévision. L'appareil est donc plus proche
d'un terminal de télévision par câble que d'un
modem. La Freebox est d'ailleurs définie dans les conditions
générales de l'abonnement comme "un appareil
électronique servant d'interface entre l'équipement
informatique et ou audiovisuel de l'usager et le réseau de
Free Telecom".
Conçu et développé
par les équipes techniques de Free, ce terminal dont Free
livre une photo sur son site, est d'une taille comparable à
celle d'un terminal satellite numérique, bien plus important
qu'un modem.
Du côté de la connectique,
cet étonnant boîtier dispose à la fois d'un
port Ethernet, d'un port USB, d'une sortie Péritel, de deux
connecteurs téléphoniques, de sorties audio et d'un
port d'extension. Le site Hifocus qui a pu accéder à
l'étrange machine indique qu'elle repose sur un processeur
de communication intégré 32 bits, (le RC32355) qui
tourne sur Linux.
Le
contrat d'accès au service ADSL de Free précise que
l'abonnement à l'offre Freebox comprend également
la mise à disposition de 2 lignes téléphoniques
pour lesquelles Free fournit 2 numéros de téléphones
distincts. Free, propriétaire de l'opérateur alternatif
Onetel, dispose déjà d'une offre de téléphonie
grand-public.
Bien que la date d'ouverture du service
téléphonique n'ait pas encore été précisée,
les abonnés Freebox pourront téléphoner via
leurs téléphones connectés à la Freebox
sans utiliser le réseau de France Télécom.
Il s'agit donc là d'une authentique offre téléphonique
dégroupée même si Free n'a pas encore communiqué
sa grille tarifaire. Prudent, le FAI n'entend pas proposer une alternative
totale à l'abonnement France Télécom car la
souscription de l'offre Free nécessite de disposer d'une
ligne téléphonique France Télécom. Le
contrat prévoit même une pénalité mensuelle
de 10 euros pour l'abonné Freebox qui aurait résilié
son abonnement France Télécom. Mais Free n'évoque
pas de résiliation anticipée du contrat. Ce qui n'est
évidemment pas le cas pour l'abonné ADSL via la plaque
France Télécom.
Pour les services de télévision
auxquels permettra d'accéder la Freebox, rien ne semble encore
établi, ni les programmes accessibles, ni même les
modes de facturation. Mais le contrat prévoit la possibilité
pour Free de facturer à l'abonné ADSL "toute
somme correspondant à un achat effectué par le client auprès des
prestataires partenaires de Free Telecom et/ou de Free." Cette
stipulation pourrait notamment permettre le lancement d'offres pay
per view opérées par Free ou ses partenaires via sa
Freebox.
Ces futurs services accessibles depuis la Freebox n'ont rien d'accessoires
pour Free. Le contrat précise même qu'il s'agit-là
de la prestation principale de l'offre Freebox, la fourniture d'accès
Internet étant affichée comme secondaire.
Une question importante demeure la
zone sur laquelle sera déployée le service Freebox.
Pour l'heure, Free précise que Freebox concernera d'abord
les abonnés de Paris, Puteaux, Colombes, La Garenne Colombe
et Courbevoie. Levallois-Perret devrait être raccordé
entre novembre et décembre et Neuilly-sur-Seine au début
de décembre.
[Rédaction, JDNet]