30 % d'infractions chez les e-commerçants
Par le Journal du Net (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/0307/030716csce.shtml
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Mercredi 16 juillet 2003

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Le rapport

Le Centre de Surveillance du Commerce Electronique (CSCE), émanation de la DGCCRF, a publié début juillet son deuxième rapport sur le respect des codes de la consommation et du commerce, par les sites de commerce électronique français. Sur 8 000 sites recensés (3 500 en 2001), 1 351 (988 en 2001) ont fait l'objet d'un contrôle particulier par les enquêteurs du centre de surveillance et les 37 enquêteurs des directions départementales réparties sur le territoire français (lire l'encadré).

Selon ce rapport, le taux d'infraction a légèrement diminué en 2002, passant de 31,4 % à 29,7 %. Mais le nombre d'infractions présumées en valeur absolue a, lui, augmenté, passant de 311 à 402 en un an. Une évolution due en grande partie, selon le CSCE, au dynamisme de ce secteur et à l'apparition de nouveaux acteurs, parfois peu au courant des réglementations.

Ventilation des infractions par secteurs d'activité
Secteur
Nombre
de sites observés
Nombre d'infractions présumées
Taux d'infraction (en %)
Décoration bricolage
58
28
48
Finances
68
30
44
Biens culturels
35
15
43
Jeux-Jouets
23
9
39
Concours Loteries
19
7
37
Habillement
61
21
34
Vins-spiritueux
87
29
33
Voyages
64
16
26
Santé hygiène
130
38
29
Généralistes
151
44
29
Autres secteurs
347
101
29
Informatiques
159
37
23
Immobilier
102
21
21
TV-Vidéo
47
6
13
Total
1 351
402
30
 Source : CSCE

Les secteurs le plus touchés en terme d'infraction sont, selon ce rapport, la décoration-bricolage (48 %), les services financiers ( 44 %) et les produits culturels (43 %). L'immobilier (21 %), la santé-hygiène (29 %) et l'informatique (23 %) sont, en revanche, en nette amélioration par rapport à 2001.

Par ailleurs, si dans l'ensemble, le nombre d'infractions augmente, la plupart ne sont pas graves, estime le CSCE. En effet, 38 % des anomalies concernent le non-respect des dispositions relatives à la vente à distance. 17 % concernent toutefois le non-respect des règles de publicités sur les prix et 16 %, des publicités trompeuses. D'autres anomalies ont également été signalées mais en nombre plus restreint comme les tromperies, les falsifications, des infractions à la réglementation sur les soldes et des loteries illicites. Des chiffres qui, selon les auteurs du rapport, sont toutefois à interpréter avec précaution, puisque les recherches du CSCE portent sur des secteurs et des sites plus exposés ou connaissant des problèmes.

Comme en 2001, la plupart des anomalies relevées ont fait l'objet d'avertissements, 237 en tout, contre 147 procès-verbaux intermédiaires transmis aux directions départementales du siège des entreprises et 18 procès-verbaux transmis aux parquets. Ces derniers concernaient essentiellement des affaires de publicité trompeuse.

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Enfin, le CSCE annonce avoir enregistré 6.619 e-mails de plainte en 2002 soit directement, soit par l'intermédiaire du site minefi.gouv.fr, contre 5.634 en 2001. Sur ce total, 1.528 e-mails font état d'anomalies concernant la vente par correspondance sur Internet, dont la plupart (1.095 ) concernent les pratiques de "deux entreprises qui font l'objet de poursuites judiciaires", 505 évoquent des problèmes avec des fournisseurs d'accès et 386 avec des opérateurs de téléphonie mobile.

Les missions du CSCE

Le Centre de Surveillance du Commerce Electronique a été créé fin 2000 à l'initiative du gouvernement Jospin et s'est implanté à Morlaix (ville dont Marylise Lebranchu, ex-Garde des Sceaux de Lionel Jospin, a été le maire et dont elle est toujours conseiller muncipal).
Cette cellule délocalisée de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a pour vocation la surveillance du commerce électronique, mais aussi l'orientation et la gestion en ligne des demandes d'information et des réclamations émanant tant des consommateurs que des entreprises.
Le CSCE travaille en collaboration avec un réseau de veille et de contrôle composés de 37 enquêteurs
des directions départementales réparties sur le territoire français.
Outre les produits et services traditionnels fortement présents sur le Web, comme le voyage, la vente de matériel informatique, les produits culturels ou l'alimentaire, le CSCE surveille également de près la banque en ligne, les loteries ou les casinos.

[Anne-Laure Béranger, JDNet]