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Parmi les nombreux projets d'expérimentation
dédiés à l'éducation et les TIC figurent les
projets de mises à disposition des élèves de portables.
Actuellement, au moins trois départements s'intéressent
à cette piste. Jean-Louis Schaff, consultant formation en ligne
du cabinet de conseils Aska, supervise plusieurs interventions dans ce
sens à l'occasion de l'université d'été de
la communication à Hourtin.
JDN.
En quoi les expérimentations "portables et élèves"
favorisent-elles le développement de la société de
l'information ?
Jean-Louis Schaff. Il faudrait mesurer les
impacts sur le moyen terme. Elles permettent à un élève
de développer ses compétences informatiques dans un cadre
scolaire. Au cours de son parcours scolaires, cela devient un réflexe
pour ses besoins personnels et professionnels. Pour les collectivités
qui expérimentent ce type de projet sur leurs territoires, c'est
un pari de voir une génération d'élèves terminer
leur cycle scolaire en sachant manier un portable dès leur entrée
sur le marché du travail. On pourrait parler de ferment d'un développement
économique du territoire à travers une acculturation du
fonctionnement des réseaux. C'est un projet qui a des implications
globales mais, pour des raisons opérationnelles, on a privilégié
l'école comme point d'entrée.
Comment
ces expérimentations sont-elles menées sur le terrain ?
Aux Etats-Unis (cf
encadré ci-dessous), il est assez fréquent de voir des
projets éducatifs similaires comprenant des plans de cours en ligne
fournis par les enseignants et des services type cahier de textes et de
notes à destination des parents. A minina, les projets côté
français comprennent l'usage d'applications de bureautique et une
connexion Internet pour l'usage du Web dans un cadre documentaire. En
option, on trouve l'usage d'une messagerie électronique. En France,
on recense deux grandes initiatives : pour la rentrée 2003, le
conseil général des Landes approfondit l'expérimentation
"portables et élèves" initiée l'année
dernière avec les classes de troisième du département.
A la rentrée, le conseil général des Bouches du Rhône
va lancer une expérimentation similaire qui concerne également
tous les élèves de troisième. Un troisième
département bouge : l'Isère a lancé une phase de
test au préalable. En l'état actuel, entre 45.000 et 50.000
élèves sont déjà concernés par ces
expérimentations en France.
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En
dehors de ces trois départements pionniers, peut-on prévoir
une extension de ce type d'initiative au niveau national ?
Primo, je suis surpris
de constater que c'est la France qui se montre pionnière sur le
sujet en Europe. On ne voit pas d'éclosion de ce type de projets
en Allemagne, Italie ou Espagne. Secundo, en zoomant sur la France, il
est intéressant de remarquer que l'on se concentre sur les élèves
de troisième. Par conséquent, ce sont plutôt les conseils
généraux, compétents sur les collèges, qui
prennent la main sur le sujet. Pourquoi les conseils régionaux
ne lanceraient-ils pas de projets similaires pour les lycéens ?
Il existe sans doute des raisons budgétaires. Outre l'extension
des projets, on peut également s'interroger sur leur pérennité.
Comment faire pour que ces projets s'inscrivent dans la durée et
ne restent pas qu'un projet ponctuel avec une courte durée de vie
? Pour les élus des collectivités locales, il est difficile
de faire des projections au-delà de leur durée de mandat.
Mais la tendance à long terme est claire : les élèves
auront à manier des outils numériques. Reste à savoir
sous quelles formes : portables, cartables électroniques ou une
future tablette numérique (type Pocket PC) qui reste à inventer.
Etats-Unis : le projet "un élève, un portable"
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Début 2003, le réseau québecquois Thot/Cursus,
dédié à la promotion de l'utilisation de la formation
à distance francophone, a étudié un projet éducatif
TIC dans l'état du Maine aux Etats-Unis. Baptisé Maine
Learning Technology Initiative (MLTI), il consistait à équiper
tous les étudiants de septième et huitième années (début de l'école
secondaire) de l'Etat avec des ordinateurs portables reliés à un réseau
sans fil. Ce qui représentait un total de 33.000 ordinateurs
portables dans 240 établissements scolaires.
Lancé mi-2002 avec un budget de 33 millions de dollars, un
premier retour sur expérience a été dressé
: diminution importante des problèmes de discipline, moindre absentéisme,
sentiment d'égalité en termes d'apprentissage entre
élèves issus de familles aux revenus modestes et ceux
en provenance de foyers plus aisés, travaux plus collaboratifs
et interactifs en classe et... usage de la bibliothèque en
hausse après l'introduction de l'i-book d'Apple. |
[Philippe Guerrier, JDNet]