JDNet. On parle
beaucoup de la fraude à la carte bancaire sur Internet, mais son évaluation
demeure assez peu précise.
Luc André.
On ne connaît pas vraiment les chiffres de la fraude sur Internet. Pour
pouvoir la comptabiliser, il faut d'abord la caractériser. Depuis le premier
semestre 2001, Visa a imposé aux établissements bancaires qui sont ses
partenaires, d'isoler dans une catégorie les réclamations qui concernent
les paiements en ligne. Ce dispositif nous permettra de connaître de manière
exacte le montant de la fraude. On estime toutefois, que la fraude sur
Internet est supérieure à 1 % des paiements en ligne. Chez Carte Bleue,
le taux de fraude oscille entre 1 et 2 %. C'est 20 fois plus que dans
le cadre des paiements effectués en face à face, mais cela reste encore
minime. Surtout, nous avons remarqué qu'une partie importante de la fraude
sur le Net est liée à l'utilisation de numéros de cartes bancaires laissés
sur des sites roses. Ces problèmes et leur médiatisation ont fortement
entamé la confiance des internautes dans le paiement en ligne. C'est pourquoi,
nous avons pensé à mettre en place ce dispositif de carte virtuelle dynamique
(CVD). Le numéro étant utilisable une seule fois, il empêche toute réutilisation
ultérieure sur le Web.
Pouvez-vous nous expliquer
le fonctionnement de cette nouvelle carte de paiement virtuelle ?
L'internaute qui voudra
utiliser ce système, n'aura qu'à se connecter au service en ligne de sa
banque. Après avoir choisi un mot de passe ainsi qu'un login, il téléchargera
un logiciel lui permettant d'établir un lien entre le site marchand et
sa banque. Ce service, lui permet également de générer une adresse web
pour activer sa carte virtuelle quel que soit le lieu où il se trouve.
Ensuite, pour chacune des transactions qu'il effectue, un nouveau numéro
de carte virtuelle est généré. Ce dispositif permet de ne plus stocker
le numéro de carte dans les bases de données du marchand et élimine ainsi
les risques de circulation sur le Net de numéros de carte bancaire. Cette
opération ne dure que quelques secondes. Une fonctionnalité permet toutefois
de générer un numéro pour un e-commerçant spécifique. L'internaute pourra
choisir de limiter sa durée de validité et fixer un plafond de dépense.
Ces précautions permettront de limiter l'usage du numéro sur d'autres
sites.
Le numéro de carte
généré est identique à celui d'une carte bancaire ?
Exactement. Il comprend
les 16 chiffres obligatoires, la date d'expiration de la carte, et les
trois chiffres du crytogramme visuel qui, au lieu d'être au dos de la
carte, sont devant. Toutes ces données, en plus du nom du porteur, sont
nécessaires pour effectuer la transaction et ne doivent pas être erronées.
C'est pourquoi il est possible de remplir automatiquement les champs d'identification
d'un formulaire d'achat avec toutes les coordonnées bancaires nécessaires.
Au delà, l'internaute pourra également consulter l'historique
de ses achats qui sera stocké sur le serveur.
Ce service sera donc
facturé par les banques puisque c'est auprès d'elles que l'internaute
fait sa demande ?
Oui. Et les établissements
bancaires seront libres de le facturer comme ils le souhaitent et d'y
inclure également les services qu'ils jugent utiles, comme le crédit par
exemple. Pour le moment, nous n'avons pas d'information concernant la
facturation de ce service. En Irlande où ce système existe déjà depuis
quelques mois, il est pour le moment totalement gratuit. Pour le marchand,
le logiciel de téléchargement sera gratuit.
Comment les commerçant
sauront-ils qu'ils ont affaire à une carte virtuelle ?
Nous leur communiquerons
régulièrement les identifiants qui permettent de distinguer une carte
virtuelle d'une carte réelle et de savoir si elle est valide ou non.
Puisqu'il s'agit de
carte virtuelle, ces numéros ne pourront-ils pas être généré par des logiciels
de carding ?
Non. D'abord parce
que ces logiciels ne sont pas en mesure de générer des cryptogrammes.
Ensuite, parce que ces numéros correspondent à un commerçant, à un montant
et à un moment. Il est inimaginable qu'un logiciel de carding puisse générer
un numéro qui corresponde à tous ces critères à la fois.
Cette solution a-t-elle
vocation à se substituer aux lecteurs de cartes à puce qui utilisent la
norme SET comme Cyber-Comm ?
Absolument pas. Elle
est plutôt complémentaire. Pour nous, Cyber-Comm est la solution qui,
à l'heure actuelle, offre le maximum de sécurité. Simplement son développement
va prendre un certain temps. Aujourd'hui, il n'y a que quelques milliers
de terminaux installés et le nombre d'opérations qui transitent par ce
biais est encore très restreint. Nous ne prétendons pas que la carte virtuelle
dynamique soit aussi sure que Cyber-Comm et l'utilisation d'une carte
à puce, surtout pour les transactions qui viennent de l'étranger. D'ailleurs,
nous n'avons pas fait de demande de garantie auprès du Goupement des Cartes
Bancaires. Notre objectif est d'apporter une protection à nos clients
et non pas de traiter le problème de la fraude en général. Cette carte
a le mérite de s'inscrire dans une logique de court termes et de répondre
à l'inquiétude des internautes.
Quels sont vos partenaires
dans cette opération ?
Nous avons choisi comme
prestataire de service, France Télécom Intelmatic. Ce sont eux qui ont
conçu l'environnement global et ce sont également eux qui se chargent
de l'hébergement du logiciel qui a servi à mettre en place cette solution.
Qu'est-ce que vous
aimez le plus sur Internet ?
Ce que j'apprécie le
plus, c'est la variété des services que l'on peut trouver et auxquels
on ne pense pas toujours. C'est également, l'instantanéité, la rapidité
avec laquelle on peut communiquer avec des pays situés outre-atlantique.
Qu'est ce qui vous
irrite le plus ?
J'habite en banlieue
parisienne et force est de constater que les connexions s'interrompent
fréquemment en pleine session.
Quels sont vos sites
préférés ?
En fait, j'ai très
peu navigué récemment. Je me sers surtout de ma messagerie.