Christian
Philibert (Ouest-France Multimédia) : "
Chaque univers de PA a sa propre clientèle, son propre marché publicitaire"
Par le JDNet
Solutions (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/itws/it_philibert.shtml
Ouest-France Multimédia, ex-TC Multimédia,
prend en charge l'ensemble des activités Internet du premier
groupe de presse régional hexagonal : Ouest-France (42 éditions,
12 départements couverts, 773 179 exemplaires en diffusion
payée en 2001). Depuis 1996, année de l'ouverture du
portail Ouest-France.fr, la filiale du groupe de presse défriche
les modèles économiques sur Internet. Après les
petites annonces (PA) ou encore l'information de proximité
avec Maville.com, Ouest-France Multimédia s'est lancé
dans le premium à la rentrée 2001. Christian Philibert,
le PDG de la filiale, revient sur les initiatives, passées
ou à venir.
Propos recueillis par Philippe Guerrier le 29/04/2002
Vous
avez lancé votre service en ligne de veille économique
OuestFrance-enligne.com en septembre 2001. Quel premier bilan en
tirez-vous ?
Christian Philibert.
Tout d'abord, nos clients sont plutôt satisfaits de cette
prestation. Avec le service OuestFrance-enligne.com, nous voulons
développer une nouvelle approche car les entreprises ont
plutôt une culture revue de presse "papier", parfois
à la limite de la légalité. En revanche, sur
le front commercial, nous sommes un peu déçus.
Le démarrage est plus lent que prévu. Actuellement,
nous avons une cinquantaine de clients professionnels. Il est difficile
de tirer un profil de ces abonnés, mais il y a peut-être
davantage de grandes entreprises et de collectivités locales.
Nous recensons 500 connexions par jour sur la page d'accueil de
ce service. Aujourd'hui, ces visiteurs ne peuvent pas aller plus
loin. Nous sommes en train de préparer un accès payant
sans abonnement pour répondre aux besoins ponctuels. Un service
premier niveau en quelque sorte.
Les
internautes font-ils clairement la distinction entre Ouest-France.fr
et OuestFrance-enligne.com ?
En terme de destination sur l'URL, nous n'avons
pas de remarque. En terme de contenu, la différence est flagrante.
Sur le réseau des sites du groupe, seulement 5 % du
contenu est en accès gratuit. Pour accéder à
la plus grande richesse de notre contenu, qui comprend 2 500
articles par jour, il faut passer par OuestFrance-enligne.com. Mais
cela n'empêche pas le site gratuit du quotidien d'enregistrer
350 000 visites par mois.
Comment
commercialisez-vous vos espaces publicitaires en ligne ?
Nous avons été précurseurs
dans la PQR en ayant une équipe dédiée au sein
de Ouest-France Multimédia. Elle vient de la régie
du journal, Precom.
Quels
sont vos priorités pour cette année ?
Nous développons huit projets en parallèle.
Tout d'abord dans le domaine de la PA, nous avons quatre sites thématiques
sur lesquels nous voulons accélérer : Ouest France
Immo et ses déclinaisons Auto, Emploi et Bonnes Affaires.
Presque trois d'entre eux ont passé le point mort. Avec
le service immobilier, celui dédié à l'emploi
est l'un des plus rentables. Nous
lançons également un portail Cliquez-Vacances.fr,
un service d'offres de locations saisonnières en ligne pour
l'ensemble de la France [NDLR : en 1999, Ouest-France avait
déjà développé un service similaire
sous l'URL ABCVacances.com]. En terme de contenu, nous suivons
attentivement le réseau Maville.com et les développements
du quotidien en ligne. Enfin, nous développons l'activité
Web TV en ouvrant Nantes.
Sur les
projets de PA en ligne, quel modèle économique avez-vous
adopté ?
Nous partons du principe que chaque univers de
PA a sa propre clientèle et son propre marché publicitaire.
D'où la création de quatres sites thématiques.
Sur le site
Ouest-France Immo, qui est l'un des services les plus élaborés
chez nous, nous avons 20 000 PA disponibles. Nous proposons
aux agences immobilières des espaces en ligne via des produits
packagés. 200 agences immobilières sont clientes de
Ouest-France et le service en ligne a réalisé en mars
plus de 120 000 visites (NDLR : source WebTrends). Côté
grand public, depuis l'été dernier, nous avons instauré
un tarif supplémentaire pour déposer une PA à
la fois en "papier" et sur Internet. Le
montant du supplément dépend des thématiques
: 2,5 euros pour l'Immobilier, 1,5 euro pour les Bonnes Affaires.
Nous observons
aujourd'hui un très gros taux de couplage. Mais,
pour le moment, nous ne pouvons pas passer de petites annonces directement
en ligne. La base provient donc entièrement
des journaux papiers.
Quelles
sont les particularités de Cliquez-Vacances.fr ?
C'est un service en ligne de dimension nationale.
Il s'appuie notamment sur une filiale du groupe, TC Tourisme, qui
propose des équipements techniques et des outils de gestion
pour les syndicats d'initiatives et des offices de tourisme.
Comment
évolue le réseau de "city guides" Maville.com ?
Il couvre aujourd'hui 39 villes. Mi-juin, nous
devrions sortir la quatrième version de Maville.com. Nous
testons actuellement de nouveaux produits publicitaires. Notre objectif
est de qualifier de plus en plus l'audience. Nous voudrions atteindre
le plus rapidement possible un équilibre financier du réseau
pour ensuite poursuivre le déploiement. Nous espérons
que le modèle économique, que nous refaçonnons
actuellement, nous permette de devenir bénéficiaires
d'ici la fin de l'année. Nous avons toujours pour objectif
de faire de Maville.com un réseau national avec notre partenaire
Spir Communication.
Quels
sont les résultats financier de Ouest-France Multimédia ?
Le groupe Ouest-France Multimédia, et ses
quatre filiales, a réalisé un chiffre d'affaires de
6,2 millions d'euros en 2001. Globalement, nous sommes à
peu près à l'équilibre. Mais, nous tenons à
être raisonnable sur les coûts inhérents. Par
exemple, pour notre quotidien
en ligne et les 24 villes de Maville.com
que Ouest France Multimédia est chargé de couvrir,
nous nous appuyons sur une petite équipe de trois journalistes.
La plupart de nos concurrents avaient encore récemment entre
trois et cinq journalistes par ville.
Vous
avez encore beaucoup d'activités Minitel ?
Nous croyons beaucoup à l'Internet mais
c'est une course de fond sur laquelle il faut être pragmatique.
Nous avons encore beaucoup d'activités Minitel et de bases
de données. Par exemple, nous gérons les 350 000
résultats d'examens scolaires pour Ouest-France et nous collectons
les données pour le compte de tiers comme le service 3617
Academia.
Qu'attendez-vous
de la Web TV ?
Nous avons débuté une expérimentation
sur Rennes et sur Nantes depuis un an. Nous avons rejoint TV Web
Régions en octobre 2001. Mais les réalisations en
Web TV font encore un peu partie de la R & D : quel contenu
pour quel public ? Quel type de productions peuvent être intéressant
et, si possible, avec des coûts moindres ?
Quel
est votre site d'information favori ?
J'ai une utilisation très professionnelle
du Net. Je cherche uniquement des informations en lien avec nos
activités professionnelles.
Quels
sites consultez-vous pour vos loisirs ?
Encore une fois, je n'utilise que des services
utiles comme les Pages Jaunes en ligne. Je viens d'une culture Minitel.
On ne se refait pas.
Qu'aimez-vous
sur Internet ?
L'abondance d'informations et sa diversité.
Qu'est-ce
qui vous irrite sur Internet ?
Les temps de réponses à mon domicile.
La galaxie des services
en ligne de Ouest-France Multimédia
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Sites
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Activités
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Site vitrine du
quotidien en ligne
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Service de veille
économique en ligne + accès intégral
à la production du groupe
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Sites thématiques
de petites annonces
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Réseau
de "city guides"
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Service en ligne
de locations saisonnières
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Christian
Philibert, 41 ans ,est ingénieur informaticien INSA. En 1985, il est
entré au service informatique de Ouest-France. Deux ans plus
tard, il prend la direction de Télématique et Communication (filiale
télématique). Actuellement, il occupe les fonctions
de Directeur général de Ouest France Multimédia (groupe
comprenant 4 filiales : TC Tourisme, Azimut Communication, Cliquez-vacances.fr,
RésOcéane).
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