Jacques Veyrat (LDCom Networks) : "Nous
allons conserver les marques Kaptech et Belgacom"
Par le Journal
du Net (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/itws/it_veyrat.shtml
Depuis sa création en 1998, LDCom Networks
est resté discret sur son développement. Une culture qu'il
perpétue un peu dès lors que l'on commence à parler
chiffres et montages financiers. La société, filiale du groupe
Louis Dreyfus, est soutenue par un groupe d'investisseurs qui détiennent
37% de son capital : Donaldson, Lufkin & Jenrette, Crédit Suisse First Boston,
Marine-Wendel, Alpha, Artémis, Goldman Sachs et Paribas Affaires Industrielles.
LDCom Networks s'appuie sur deux pôles d'activité : l'exploitation
et la colocation d'infrastructures réseaux ainsi que la fourniture
de services télécoms (bande passante, connectivité,
hébergement). L'opérateur alternatif vient de se distinguer
en annonçant coup sur coup les rachats de Kaptech et Belgacom France.
Autre dossier sur lequel LDC Networks s'est impliqué : la boucle
locale radio (BLR). Une activité que l'opérateur tente de
développer à travers sa filiale Squadran (ex-Fortel).
Propos recueillis par Philippe Guerrier le 24/01/2002 |
JDNet.
Comment allez-vous intégrer Kaptech et Belgacom France dans les
activités de LDCom ?
Jacques Veyrat.
Ce sont des activités complémentaires. LDCom est d'une unité
de production. Nous avons rajouté à notre société
un réseau de distribution de nos produits. En sachant que Belgacom
et Kaptech étaient déjà deux clients de LDCom avant
l'annonce des rachats. Nous n'avons pas l'intention de lancer une restructuration
des activités au sein de LDCom.
Les
marques Kaptech et Belgacom France vont-elles demeurer ?
Nous
avons fait le choix de continuer la commercialisation des produits et
services sous ces marques. Belgacom, l'opérateur télécom
belge qui est maintenant l'un de nos actionnaires, a accepté ce
principe.
Au
total, combien de clients comptabilisez-vous ?
Le
nombre de clients cumulés de Kaptech et Belgacom est assez significatif
: environ 20 000. C'est l'une des principales raisons de ces rachats
: un portefeuille clientèle riche qui va nous permettre de faciliter
la vente de nos produits.
Quel
est votre plus gros client ?
Je
ne le citerai pas mais sachez qu'il génère moins de 5 %
de notre chiffre d'affaires.
Vous
avez l'intention de procéder à d'autres opérations
externes courant 2002 ?
A
priori non. Maintenant, nous allons structurer l'offre.
Avec
le rachat de Belgacom France, vous avez récupéré
neuf licences régionales de boucle locale radio. Comptez-vous les
exploiter ?
LDCom
a déjà une licence nationale. Par conséquent, nous
n'allons pas cumuler les fréquences. Je pense que nous allons restituer
les licences régionales à l'ART (Autorité de Régulation
des Télécommunications, NDLR).
Comment
expliquez-vous le fait que LDCom soit parvenu à racheter Kapetch,
un opérateur qui avait levé près d'un milliard de
francs il y a un an ?
Je ne fais pas de commentaires à ce
sujet. [NDLR
: l'opération se serait faîte par échange d'actions
sur un montant de 10 millions d'euros, selon ZDNet France]
Toujours avec le rachat de Kaptech, vous avez récupéré
un service d'accès Internet pionnier grand public World Net. Allez-vous
continuer l'exploitation de ce service ?
C'est
un service qui n'entre pas dans notre stratégie globale. Il sera
stoppé ou cédé.
Que
représente le chiffre d'affaires de LDCom par rapport au groupe
Louis Dreyfus ?
Notre
société a réalisé un chiffre d'affaires de
175 millions d'euros en 2001. Tandis que le groupe Louis Dreyfus réalise
en moyenne une vingtaine de milliards d'euros par an. Par conséquent,
c'est une toute petite partie. Je signale
toutefois que nous avons toujours eu un résultat d'exploitation
positif depuis notre création.
Quelle
partie représente Internet dans le chiffre d'affaires de LDCom
?
Difficile
à dire car nos comptes ne sont pas présentés dans
ce sens. Grosso modo, l'Internet représente un gros quart de notre
chiffre d'affaires. Nous travaillons beaucoup avec des FAI pour la collecte
IP, pour l'accès Internet haut débit pour le compte des
entreprises et sur des services et produits liés à des couches
plus basses sur le transport et la bande passante. C'est une composante
essentielle avec nos activités voix et celles liées à
l'hébergement.
Quelles
sont les perspectives de développement de LDCom dans la BLR ?
Nous
avons six ou sept opérateurs qui font appel à nos compétences
pour que l'on raccorde leurs clients à la BLR. Nous nous calons
sur les perspectives de croissance du marché. Nous avons commencé
à générer du chiffre d'affaire dès 2001 avec
ce type d'activité.
Qu'attendez-vous
du dégroupage ?
C'est
une autre grosse source d'investissement. Nous avons pris la décision
d'être un producteur de ligne DSL. Nous sommes installés
actuellement dans une cinquantaine de centres d'abonnés, essentiellement
situés en région parisienne. Kaptech a une couverture de
même ampleur. Nous allons organiser tout cela pour réunir
les forces. Ce qui devrait nous permettre d'avoir une couverture avancée
par rapport à nos concurrents. Nos services sont en cours de test
actuellement. La phase industrielle devrait débuter dans les prochains
jours.
A
titre professionnel ou personnel,
vous utilisez souvent l'Internet ?
J'y
vais quatre à cinq fois par jour. Globalement, je ne suis pas un
grand surfeur.
Quel
est votre site d'information favori ?
Le
site CNN.com aux Etats-Unis. En France, ce serait Boursorama.
Votre
site favori en dehors de vos activités professionnelles ?
Rugbyrama.com,
un site d'information dédié au rugby.
Qu'est-ce
qui vous irrite sur Internet ?
La
lenteur des connexions chez soi.
Jacques Veyrat
est diplômé de l'Ecole Polytechnique et de l'Ecole des Ponts et Chaussées
de Paris. Il a exercé différentes fonctions de direction dans les sociétés
du Groupe Louis Dreyfus depuis 1995, notamment au sein de Louis-Dreyfus
Armateurs SNC.. Avant de rejoindre le Groupe Louis Dreyfus, il a exercé
différentes responsabilités au ministère des Finances de 1989 à 1993, puis
au cabinet du ministre en charge des Travaux Publics de 1993 à 1995.
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