JDNet.
De combien est dotée Fimalac Interactive et quelles seront
ses missions ?
Henri Wallard.
Pour ce qui est du montant, nous n'avons pas d'enveloppe prédéfinie
car ce n'est pas notre habitude. Mais avec la surface financière
de notre maison-mère, (Fimalac a réalisé un chiffre
d'affaires consolidé de 1,579 milliards d'euros en 1999 pour un
résultat d'exploitation de 108,9 millions d'euros, Ndlr), vous
pouvez imaginer que nous n'hésiterons pas à investir fortement
si le besoin s'en fait sentir. Pour ce qui est de l'opérationnel,
Fimalac Interactive aura deux missions. La première sera d'être
le pôle de conseil de toutes les filiales de Fimalac, notamment
pour les aider à accélerer le passage au e-business. Cela
consistera par exemple à coordonner les différents prestataires
et partenaires ou à faire de la veille technologique sur Internet.
La deuxième mission consistera à investir dans ces nouvelles
technologies. Nous allons ainsi principalement rechercher deux types de
sociétés. Celles dont le coeur de métier peut aider
au développement d'une entreprise du groupe Fimalac. Et celles
qui évoluent dans un secteur prometteur pour le développement
d'Internet. Nous aurons donc une optique financière et industrielle.
Vous
avez pris 10% de Leclubauto.com et 14% de Cashware. Dans quelles catégories
rangez-vous ces deux investissements ?
Pour Leclubauto.com, nous avons estimé
que cet espace dédié aux professionnels de l'automobile
pourrait renforcer l'activité sur Internet de Facom. Les
pièces proposées à la vente sur le site pourront,
par exemple, disposer d'une étiquette qui pointe vers l'outil Facom
à utiliser pour changer la pièce. Les services de Leclubauto.com
peuvent donc être des apporteurs d'affaires pour Facom. Quant à
Cashware c'est à mi-chemin entre les deux catégories que
je vous décrivais plus haut. Le paiement sécurisé
est à la fois utile pour nos sites Internet et prometteur pour
l'avenir...
Via ses participations,
Fimalac a des activités aussi diverses que la chimie (LBC) ou l'affranchissement
(SECAP). Tous les métiers seront-ils déclinés sur
Internet ?
Evidemment. Malgré ce
que l'on peut dire actuellement, Internet a une incidence dans tous les
domaines. Les prix, les marques, la distribution, la relation-client,
tous les secteurs sont impactés. Pour SECAP, qui fabrique des machines
à affranchir, on peut par exemple mettre en place un système
de facturation géré par Internet. Idem pour LBC. Quand j'entends
dire de la part de patrons d'entreprises : "On a bien fait de ne
pas faire Internet l'an dernier quand on voit l'hécatombe financière",
je pense qu'ils font une erreur. Il y a eu de la casse, c'est certain,
mais c'était nécessaire pour mieux avancer. L'internet industriel
est parti pour durer quelques années malgré le pessimisme
actuel, qui vient juste s'opposer à l'euphorie du début
2000. En revanche, il est clair que la taille des enjeux sur Internet
n'est pas la même si vous êtes un FACOM ou un MSX (Métaux
spéciaux). En résumé, les sociétés
qui ont une marque forte comme notre agence de notation financière
Fitch ou Facom ont plus intérêt que les autres à aller
vers Internet. Facom prévoit d'ailleurs de réaliser 50%
de son chiffre d'affaires en ligne à la fin de l'année.
Mais Fimalac n'a t-il
pas pris un peu de retard en se lançant uniquement en 2001 dans
une vraie stratégie Internet ?
On a pas de retard, on a juste
été pragmatique. Chaque société avait une
stratégie Internet mais cette démarche n'était pas
organisée au niveau du groupe. On pense que désormais, au
moment où certains acteurs hésitent, il faut accélérer
le mouvement en ayant une stratégie globale. Surtout avec la baisse
des valorisations des sociétés de l'Internet qui favorise
les groupes comme le nôtre.
A quelle hauteur comptez-vous
monter dans le capital de vos investissements ?
Cela dépendra
du contexte. L'orientation principale est de prendre le contrôle
des sociétés de façon substantielle. Mais nous entrerons
dans le capital souvent accompagnés comme dans LeClubauto.com,
qui a également comme
investisseurs Valéo et 3M
Fimalac Interactive
a t-il vocation à terme à être cotée en Bourse
?
Sur une possible cotation
de Fimalac Interactive, nous n'excluons pas l'idée mais à
priori cela paraît peu probable...
Comment allez vous
rechercher les sociétés qui viendront rejoindre votre portefeuille ?
Tout d'abord grâce aux différentes
participations de Fimalac qui sont aptes à faire remonter des dossiers
grâce à leurs contacts permanents sur le terrain. Nous n'excluons
pas également une alliance avec un incubateur ou une autre structure
pour mieux détecter les projets en amont. Enfin il ne faut pas
oublier que nous avons souscrit au fonds de Carlyle Group et que donc
nous avons de bons contacts dans le milieu des investisseurs. Quant à
notre zone géographique de recherche, elle sera mondiale.
Qu'est ce que vous
aimez sur Internet?
Tout ce qui est à venir,
comme la vidéo et le streaming. Côté sites, j'aime
beaucoup Boursorama,
LesEchos, et CNN.
Et j'utilise souvent, pour le boulot, les sites de mesure d'audience comme
ceux de Netvalue ou de MMXI.
Et qu'est ce que vous
n'aimez pas ?
Les sites qui ont trop de
contenu et dont le design n'est pas assez pur.