JDNet. Comment La
Poste a-t-elle intégré Internet dans la gestion à
distance des
services financiers ?
Patrick Werner.
Nous étions assez bien préparés à l'avènement
du Net et de la banque à distance en ligne, car nous avons
une longue expérience du multi-canal (minitel, téléphone,
etc). Aujourd'hui, 4,2 millions de nos clients des services financiers
sont abonnés nos services de banque par téléphone.
Ils sont 1,6 million sur le minitel et sur Internet, ils étaient
près de 460.000 fin mai, un chiffre qui progresse assez vite.
Le développement de nos services de banque à distance
s'explique par le fait que nous avons une organisation qui pousse
à la vente à distance : les teneurs de compte
travaillent dans les centres de services financiers et non dans
notre réseau physique. Aujourd'hui, un détenteur de
CCP [compte courant postal, ndlr] sur deux est abonné
à un service de banque à distance.
Quelles
sont vos différentes activités en ligne dans le domaine
des services financiers ?
Lapostefinance.fr est une vitrine de nos
services financiers, dont la version moderne est en ligne depuis
1999. Il présente la gamme et donne l'actualité de
nos services. Les internautes peuvent également y trouver
l'actualité financière et des simulateurs de crédit
et d'épargne. En terme d'actualité financière,
il s'agit d'informations touchant aux marchés, de cours de
Bourse et de fiches sur les Sicav de La Poste. Nous avons aussi
une approche pédagogique de grands sujets financiers. A côté
de cela existe le site Bagoo.com, destiné aux jeunes de 18-25
ans et qui est la version en ligne d'un package bancaire qui leur
est proposé offline [Lire l'article
du JDNet du 01/05/02]. Enfin, nous avons deux sites de banque
à distance généralistes : Videoposte Net
et Videoposte Net Bourse.
Il
s'agit de sites transactionnels ?
Oui, Videoposte Net permet de consulter
et de gérer en ligne ses comptes. Depuis le 1er juillet,
nous prélevons un abonnement de 10 euros par an pour la gestion
en ligne des comptes. Le client peut vérifier le niveau de
son compte courant postal, effectuer des virements, consulter ses
livrets, ses comptes épargne-logement, ses plans épargne-logement,
ses comptes-titres, vérifier ses encours cartes et éditer
des RIB. Dans l'espace Videoposte Net Bourse, ouvert depuis novembre
2001, il est possible d'acheter et de vendre des valeurs mobilières
avec les cours en temps réel au moment du passage d'ordre.
Comment
se développe ce tout dernier service ?
Nous avons un
très bon retour avec déjà plus de 25.000 abonnés
à ce nouveau service. Comme nous l'espérions, il attire
les clients qui passaient leurs ordres au bureau de poste. Aujourd'hui,
la moitié des ordres sont passés par nos services
à distance, c'est-à-dire téléphone et
Internet. Le nombre d'ordres passés par téléphone
reste stable, voire croissant, ce qui prouve qu'Internet attire
des utilisateurs de notre réseau physique et non pas des
autres canaux à distance. Moins de huit mois après
son lancement, Internet représente déjà un
quart des ordres de Bourse, ce qui est un réel succès
selon nous. Les clients qui utilisent le Web pour passer leurs ordres
sont généralement plus actifs que la moyenne. Et nous
espérons que la croissance d'Internet va se poursuivre pour
que, à terme, 500.000 des 2 millions de clients La Poste
qui ont un compte-titres utilisent le Web.
Quels
sont les services les plus utilisés en ligne ?
La consultation
reste quand même l'élément le plus important.
Viennent ensuite les virements et les ordres de Bourse. Les services
transactionnels se développeent de plus en plus. Nous voyons
d'ailleurs évoluer les modes de consultation dans le temps.
L'année 2001 a véritablemement été pour
nous l'année fondatrice de la banque en ligne. Cels se voit
dans les statistiques du site : nous comptions 100.000 abonnés
du service Vidéoposte début 2001 et nous en sommes
désormais à 460.000. En terme de visites, la croissance
est également très rapide.
Vous
développez également de nouvelles fonctionnalités
d'alerte par SMS...
Nous avons déjà
un service d'alerte par téléphone sur le solde du
compte courant, "Poste Appel", qui est également
visible sur minitel et sur Internet. Nous allons l'enrichir d'un
service SMS qui donnera des alertes sur le solde et sur des montants
d'opérations. Le client pourra fixer différents seuils
d'alerte et recevra régulièrement des mini-relevés
de comptes qui inclueront notamment des informations sur les cartes.
Beaucoup de gens sont soucieux de vérifier leur niveau de
dépenses sur carte bancaire, cela sera possible sur nos nouveaux
services SMS. Enfin, nous proposerons aussi des alertes boursières
par SMS pour nos clients les plus actifs en Bourse.
Dernièrement,
vous avez annoncé le lancement d'un nouveau service, e-Carte
Bleue, permettant de sécuriser ses achats sur Internet. De
quoi s'agit-il exactement ?
Depuis le début
du mois de juin, La Poste propose aux clients de ses services financiers
d'utiliser notre service e-Carte Bleue, qui leur permet d'acheter
sur Internet sans jamais communiquer leur véritable numéro
de carte de paiement. De plus, nous y avons joint une assurance
livraison gratuite pour tout achat de plus de 15 euros. Le service
e-Carte Bleue est offert jusqu'à la fin de l'année
puis sera facturé entre 8 et 12 euros par an selon les types
de comptes liés à ce service. Nous sommes le premier
établissement financier à proposer ce système
à la fois sur les cartes Visa et Eurocard Mastercard.
Comment
ce service fonctionne-t-il concrètement ?
Une fois inscrit, l'internaute reçoit
un identifiant et un mot de passe, ainsi que l'adresse de la page
Web où télécharger sa e-Carte bleue. Le logiciel permet de générer
en temps réel et de manière aléatoire un numéro de carte à usage
unique pour chaque achat en ligne. En aucun cas un numéro généré
ne peut être réutilisé pour un autre achat. Lors du paiement
en ligne, il suffit à l'internaute de lancer le logiciel e-carte
bleue qui lui communique alors un e-numéro à " copier-coller " sur
le formulaire du site marchand. La procédure est donc entièrement
sécurisée et l'internaute ne communique jamais les seize chiffres
de sa carte bancaire. Sans avoir communiqué sur le service
jusqu'à présent, nous enregistrons déjà
trente abonnements par jour, ce qui nous laisse confiants quant
à la réussite de ce nouveau service.