JDNet. Sabre est un
GDS qui a beaucoup diversifié ses activités. Pouvez-vous
nous rappeler les différents secteurs d'intervention de la
société ?
Floyd M Widener.
La stratégie de Sabre est depuis quelques années de
multiplier les canaux de distribution et les secteurs d'intervention.
Aujourd'hui, l'activité de Sabre Holding Corporation est
répartie en quatre secteurs d'activité. Le premier
comprend les activités B to C avec le site Travelocity.com.
Le deuxième est organisé autour de nos activités
B to B, c'est-à-dire principalement, GetThere qui permet
de gérer directement sa politique voyage. A cela, vient s'ajouter
la partie Business de Travelocity. Notre troisième pôle
d'activité, Airline Solutions, est plus méconnu. Il
concerne la vente de logiciels et de systèmes d'information
aux compagnies aériennes. Pour résumer, c'est la propriété
intellectuelle, au niveau software, de notre activité. A
ne pas confondre avec l'infrastructure dure, les machines, les réseaux,
qui, elle, a été vendue à EDS il y a un peu
plus d'un an. Notre quatrième pôle d'activité,
Travel Marketing and Distribution, est, en revanche le plus connu.
C'est l'équipement que nous plaçons dans les agences
de voyage, les tours operators, la commercialisation de site Internet...
Au total, nous distribuons près de 80 milliards de produits
"voyages" dans le monde.
Quel
est le bilan économique de Sabre en général
et en France sur ces différentes activités ?
Nous ne pouvons pas encore annoncer les
résultats de la société pour le deuxième
trimestre 2002. Les seuls commentaires que je peux faire concernent
l'activité de la société en général,
depuis le 11 septembre jusqu'au premier trimestre 2002. Depuis septembre,
il faut bien convenir que la situation a été difficile.
Mais aujourd'hui, les premiers chiffres 2002 montrent que notre
activité aux Etats-Unis se porte mieux que prévu.
Quant à la situation en Europe, même si je ne peux
pas la détailler, elle est encore meilleure, car ce marché
a été moins touché. Les derniers chiffres que
nous avons communiqués sont ceux du premier trimestre. Notre
chiffre d'affaires a atteint 539 millions de dollars, soit 5,9 %
de moins qu'il y a un an sur la même période, principalement
en raison de la baisse de 13,8 % des réservations de voyage.
C'est d'ailleurs surtout vrai aux Etats-Unis, où elles ont
baissé de 17,8 % alors que dans le monde, elles n'ont chuté
que de 8,1 %. En 2001, la plus grosse part de notre chiffre d'affaires
est venue logiquement du pôle Travel Marketing and Distribution
avec 1,7 milliard de dollars. Travelocity arrive en deuxième
avec 300 millions de chiffre d'affaires, Airline Solutions en troisième
avec 200 millions de dollars et enfin GetThere, avec 42 millions
de dollars. Ces deux dernières activités ont d'ailleurs
connu une nette croissance sur le premier trimestre 2002.
Quelles sont vos perspectives
pour l'année 2002 ?
En ce qui concerne le pôle
Travel Marketing and Distribution, nous pensons que nos revenus
vont osciller entre - 2 % et + 1 % de croissance en fonction de
la situation sur le marché du voyage. Selon nos prévisions,
Travelocity devrait croître de 20 à 30 %. GetThere
de 40 à 45 % et Airline Solutions de 0 à 2 %. Ce qui
fait que notre revenu global devrait augmenter de 1 à 5 %
en 2002.
La
répartition de votre chiffre d'affaires entre vos différentes
activités est-elle la même en France ?
En France également, la plus grosse
part de notre chiffre d'affaires est générée
par le pôle Travel Marketing and Distribution, étant
donné que nous sommes sur place depuis plus de 11 ans. Travelocity,
par contre n'est pas installé en France, ce qui ne saurait
toutefois tarder. Quant à Airline Solutions, nous avons quelques
contrats avec la SNCF qui utilise une partition de Sabre et avec
Air France.
Quelle est la part
du système de réservation Sabre dans l'ensemble des
réservations de voyages effectuées dans le monde ?
Près de 40 %, soit 400 millions de
réservations.
Que représente
Sabre aux Etats-Unis et en Europe dans l'ensemble des réservations
de voyage effectuées ?
En Amérique du Nord,
Sabre représente 48 % des réservations,
en Amérique Latine 50 %, en Asie Pacifique 57 % et en Europe
14 %. Aujourd'hui, l'Europe représente notre plus forte croissance
et nous comptons beaucoup sur ce marché pour nous développer.
C'est là qu'existe les plus fortes parts de marché
à prendre.
Que représente
la France dans les activités du groupe Sabre et quels sont
vos principaux partenaires en ligne dans l'hexagone ?
La France représente une implantation
stratégique et en pleine croissance pour nous. Depuis les
5 premiers mois de 2002, nous représentons plus de 1 % du
marché au niveau des réservations de voyages. Aujourd'hui,
la France représente, pour nous, au niveau du volume, le
troisième plus grand marché européen derrière
la Grande Bretagne, où nous atteignons 23 et 25 % des réservations
de voyages, et l'Allemagne. Quant à nos partenaires en France,
ils sont très diversifiés. Il y a d'abord les agences
en ligne comme Karavel.com, Promovacances, Directour ou Anyway.com.
Nous avons également parmi nos clients le réseau de
26 agences de voyage, JanCarthier, pour lequel nous sommes intervenu
sur son service BtoB. Même chose pour le réseau d'agences
Boomerang pour lequel nous avons créé le moteur de
réservation dédié à la distribution
électronique professionnelle de ses produits. Mais également
des compagnies aériennes comme KLM, Austrian ou Swissair.
Comment percevez-vous
les initiatives comme celles d'Orbitz aux Etats-Unis et d'Opodo
en Europe ?
Ces initiatives ne nous dérangent
pas dans la mesure où nous nous trouvons sur un terrain de
jeu équitable. Car nous arrivons toujours avec nos produits
et nos services à accroître nos parts de marché.
En Europe, la communauté européenne effectue un très
bon travail de surveillance sur le dossier Opodo pour s'assurer
qu'il n'y a pas situation de monopole et que le contenu du site
ne privilégie pas un acteur par rapport aux autres. Tant
que la communauté européenne travaille de cette manière,
Opodo est un canal de distribution parmi d'autres. En revanche,
dans le cas d'Orbitz, les choses sont plus discutables car le consortium
à l'origine du site (NDLR, : les grands compagnies aériennes
américaines), contrôle de A à Z la chaîne
de distribution y compris certains tarifs et contenus qui ne sont
pas disponibles ailleurs. C'est comme si Dell, Compaq, HP, Microsoft
et IBM étaient tombés d'accord pour créer un
site pour vendre de manière exclusive leur matériel.
Quel est selon vous
l'avenir des agences de voyages réelle dans ce nouveau paysage
du tourisme ?
Pour moi, le futur est très prometteur.
C'est un peu provocateur. Mais il faut prendre du recul et se demander
quelles sont les agences de voyage qui vont continuer de vivre demain.
En gros, ce sont celles qui vont chercher à fournir des services
et à distribuer via de multiples canaux. Aujourd'hui, l'agence
de voyages qui prend une réservation, qui émet un
billet et le donne au client, et qui ne fait que cela, est vouée
à disparaître. En revanche, celle qui se diversifie,
qui va mettre en place du CRM, qui va sur Internet pour capter une
certaine part de marché, qui va créer des services
à valeur ajoutée pour ces clients, elle, va bien vivre.
Regardons le marché américain où les commissions
sont quasi inexistantes ! Les agences de voyage ont su gérer
cette transition en poussant le coût de la transaction vers
le consommateur, en vendant des services supplémentaires.
Justement, quelle est
votre stratégie à l'égard des grands réseaux
d'agences de voyages ?
Nous continuons de travailler activement
ce marché avec notre suite de moteur de réservation,
intitulé .Res, nos sites Internet pré-packagés
jusqu'à notre site internet, Virtually There, qui permet
de se renseigner sur son voyage et de télécharger
des informations sur un PDA. D'ici fin 2002- début 2003,
nous allons lancer une gamme de produits CRM à destination
des 460 agences de voyages avec lesquelles nous travaillons.En 2002,
nous avons intégré deux nouveaux grands partenaires,
le réseau JanCarthier et les agences Boomerang, Usit connect
et Travel Club.
Qu'est-ce que vous
préférez le plus dans Internet ?
L'accès à l'information.
Il y a une dizaine d'années, si on voulait une information,
il fallait consulter un bouquin dans une bibliothèque. On
perdait énormément de temps et d'énergie. Aujourd'hui,
c'est nettement plus rapide avec certains sites.
Qu'est-ce qui vous
agace le plus dans Internet ?
C'est un détail, car j'adore Internet,
mais je déteste les pop up.
Quels sont vos sites
préférés ?
J'adore Google car le moteur de recherche
est vraiment incroyable. Chez les marchands, je suis un grand client
d'Amazon. Sinon j'aime bien les sites qui fournissent les derniers
taux de change. Et enfin, j'aime beaucoup les pagesjaunes.fr.