En
ce moment, Arthur Lepage, le PDG de Union
Dream fait de nombreux allers-retours entre Paris
et Londres. Il faut dire que la version britannique du
site ouvre ses portes d'ici la fin du mois. Et ce n'est
qu'un début, puisque l'Italie et l'Espagne devraient
suivre courant août. D'autres pays d'Europe, l'Allemagne
notamment, sont au programme de la fin de l'année.
Entre temps, le site d'achat groupé se sera déjà
implanté en Asie (ouverture prévue à
l'automne). Le créneau choisi (un positionnement
produit moyen-haut de gamme) par Arthur Lepage et Sébastien
Wolff, les deux fondateurs du site, s'avère plutôt
payant. "Le bilan des six premiers mois est positif,
commente Arthur Lepage. Nous réalisons aujourd'hui
plus de 1 million de francs de chiffre d'affaires par
mois". L'objectif annoncé de 40 millions pour
la fin de l'année est maintenu. Le site enregistre
chaque mois 700 000 pages vues et compte déjà
15 000 membres. Le montant du panier moyen s'élève,
quant à lui, à 1 300 francs.
Pourtant, trouver une place sur la Toile ne fut pas forcément
facile : Union Dream n'était pas le premier arrivé,
le concept d'achat groupé n'était pas encore
clair dans l'esprit des internautes, et surtout, Clust.com
accaparait toute l'attention. Aujourd'hui, Koobuy.com
a annoncé son intention d'arrêter l'achat
groupé et "Clust.com tend davantage à
devenir une communauté qu'un site marchand",
ajoute Arthur Lepage. Ce qui a aidé Union Dream
: son positionnement produit, justement ! "Nous avons
une gamme de produits de plus en plus large, qui va de
l'électroménager au design, du multimédia
aux voyages, mais toujours avec une touche de "qualité"
ou d'"exceptionnel". Notre public est très
averti. Il s'agit de consommateurs qui comparent, qui
font le tour des magasins avant d'acheter. Ils savent
que cela vaut le coup d'attendre le temps d'une session
(elles sont d'ailleurs de plus en plus courtes) pour obtenir
un meilleur prix (les réductions sont de l'ordre
de 20 % à 35 %) sur un bon produit".
Le
site qui annonçait vouloir entrer en Bourse d'ici
fin 2000 ou début 2001 n'est plus si pressé.
"Nous venons de lever une quarantaine de millions
il y a un mois et demi, précise Arthur Lepage.
Nous avons suffisamment d'argent pour tenir encore un
an". Le site, il est vrai, s'est toujours montré
économe : l'équipe est passée de
12 à 20 personnes en France et seules 7 personnes
ont été recrutées pour les versions
étrangères (car tout reste largement centralisé
en France). Idem pour la communication : "Nous avons
dépensé 2,5 millions de francs en publicité.
Nous jouons davantage sur le marketing direct, l'affiliation..."
L'enjeu,
aujourd'hui, c'est bien sûr l'implantation européenne.
Il y a une vraie place à prendre, car peu d'acteurs
se trouvent sur ce créneau paneuropéen (Union
Dream se retrouve directement face à Letsbuyit).
Le site, dont l'ouverture n'avait pas ébranlé
grand monde, pourrait bien imposer sa différence.
[Laurence
Matuchet, JDNet]