Six mois après...

--- Mercredi 22 novembre 2000 ---

Alatele.com de Michel Field :
le haut-débit, vite!


Que deviennent les "annonces" des acteurs de l'Internet? Le JDNet revient sur un événement que nous avons traité il y a six mois. Aujourd'hui, retour sur le site de TV web "interactive" lancé par Michel Field le 15 mai 2000.
(Lire l'article du 6 avril 2000).

"Le chat, c'est un peu la tarte à la crème du Net", lance d'entrée Michel Field, en réponse à la question que l'on est en droit de lui poser après six mois de fonctionnement de son site. Au printemps dernier, le fondateur d'Alatele.com affirmait viser l'interactivité maximale avec ses "téléspectateurs" internautes et promettait un chat. "Mais où est donc le Chat ?", s'interroge-t-on aujourd'hui... Et Michel Field d'exprimer pragmatiquement sa "déception" vis-à-vis de la réalité "inactive" (et non interactive, comme on pourrait le croire) des chats sur le Net. "Sur les chats, le foisonnement apparent peut souvent se résumer à deux personnes qui échangent des messages creux pendant des heures. En réalité, le chat risquait de polluer les programmes", avoue-t-il finalement. Pourtant, l'idée n'a pas été complètement abandonnée puisque des séances de chat plus ponctuelles sont organisées, comme par exemple "une séance astro avec Françoise Hardy". Dans ce cas, les internautes inscrits à la liste de diffusion du site reçoivent un email d'invitation.

Avec 150.000 connexions le premier mois, malgré de nombreux problèmes techniques notamment liés à l'intégration et à l'utilisation de streaming (Real Player est nécessaire), le site démarrait relativement fort. Par la suite, l'été a vu fondre l'audience et le niveau actuel de fréquentation tend à se stabiliser progressivement au-delà de 100.000 connexions par mois. Côté finances, la société est toujours en fonds propres (ceux de Serge Kraïf et Michel Field, en l'occurrence). Pour décrire la situation, l'homme de télévision parle "d'économie de survie", précisant encore : "On pense que le haut-débit va révolutionner tout ça. Il s'agit donc de tenir."

Tenir bon. Voilà ce qui semble motiver Michel Field, dont le ton reste étonnamment optimiste en ces temps d'insécurité pour les sociétés du web. "On arrive à glaner un peu de fric par le biais d'échanges de contenus, notamment avec la presse écrite", dit-il simplement. La piste des partenariats semble être la priorité de cette éclectique Web-TV, car Michel Field se targue, à demi-mots, d'intéresser déjà un assez fameux groupe de presse français...

L'effectif de la société n'a pas vraiment augmenté. "Nous sommes toujours une dizaine", explique le patron qui insiste pourtant sur le fait qu'Alatele.com dispose d'un "réseau de quasi-bénévoles ou de bénévoles". Comme chez Canalweb, par exemple, ceux que Michel Field appelle "collaborateurs chroniqueurs" produisent le contenu diffusé à l'antenne. Mais, à la différence de Canalweb, selon lui, il s'agit ici de personnes "motivées parce qu'ils font tous autre chose à côté ; par exemple nos chroniqueurs mode travaillent par ailleurs dans la mode", explique-t-il, tout en admettant sans gêne payer très peu son personnel.

Les perspectives d'Alatele.com ? "Survivre", donc, jusqu'à la diffusion réellement grand public des accès ADSL et, plus généralement, du haut-débit. Michel Field conclut de ces six premiers mois d'expérience du web en qualité de patron que "c'est passionnant, difficile et qu'il faut tenir".
[Pascal Bories, JDNet]

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