"Le
chat, c'est un peu la tarte à la crème du
Net", lance d'entrée Michel Field, en réponse
à la question que l'on est en droit de lui poser
après six mois de fonctionnement de son site. Au
printemps dernier, le fondateur d'Alatele.com
affirmait viser l'interactivité maximale avec ses
"téléspectateurs" internautes
et promettait un chat. "Mais
où est donc le Chat ?", s'interroge-t-on aujourd'hui...
Et
Michel Field d'exprimer pragmatiquement sa "déception"
vis-à-vis de la réalité "inactive"
(et non interactive, comme on pourrait le croire) des
chats sur le Net. "Sur les chats, le foisonnement
apparent peut souvent se résumer à deux
personnes qui échangent des messages creux pendant
des heures. En réalité, le chat risquait
de polluer les programmes", avoue-t-il finalement.
Pourtant, l'idée n'a pas été complètement
abandonnée puisque des séances de chat plus
ponctuelles sont organisées, comme par exemple
"une séance astro avec Françoise Hardy".
Dans ce cas, les internautes inscrits à la liste
de diffusion du site reçoivent un email d'invitation.
Avec
150.000 connexions le premier mois, malgré de nombreux
problèmes techniques notamment liés à
l'intégration et à l'utilisation de streaming
(Real Player est nécessaire), le site démarrait
relativement fort. Par la suite, l'été a
vu fondre l'audience et le niveau actuel de fréquentation
tend à se stabiliser progressivement au-delà
de 100.000 connexions par mois. Côté
finances, la société est toujours en fonds
propres (ceux de Serge Kraïf et Michel Field, en
l'occurrence). Pour décrire la situation, l'homme
de télévision parle "d'économie
de survie", précisant encore : "On
pense que le haut-débit va révolutionner
tout ça. Il s'agit donc de tenir."
Tenir
bon. Voilà ce qui semble motiver Michel Field,
dont le ton reste étonnamment optimiste en ces
temps d'insécurité pour les sociétés
du web. "On arrive à glaner un peu de fric
par le biais d'échanges de contenus, notamment
avec la presse écrite", dit-il simplement.
La piste des partenariats semble être la priorité
de cette éclectique Web-TV, car Michel Field se
targue, à demi-mots, d'intéresser déjà
un assez fameux groupe de presse français...
L'effectif
de la société n'a pas vraiment augmenté.
"Nous sommes toujours une dizaine", explique
le patron qui insiste pourtant sur le fait qu'Alatele.com
dispose d'un "réseau de quasi-bénévoles
ou de bénévoles". Comme chez Canalweb,
par exemple, ceux que Michel Field appelle "collaborateurs
chroniqueurs" produisent le contenu diffusé
à l'antenne. Mais, à la différence
de Canalweb, selon lui, il s'agit ici de personnes "motivées
parce qu'ils font tous autre chose à côté ;
par exemple nos chroniqueurs mode travaillent par ailleurs
dans la mode", explique-t-il, tout en admettant sans
gêne payer très peu son personnel.
Les
perspectives d'Alatele.com ? "Survivre",
donc, jusqu'à la diffusion réellement grand
public des accès ADSL et, plus généralement,
du haut-débit. Michel Field conclut de ces six
premiers mois d'expérience du web en qualité
de patron que "c'est passionnant, difficile et qu'il
faut tenir".
[Pascal
Bories, JDNet]