Six mois après...

--- Jeudi 18 janvier 2001 ---

Beenz joue serré en France

Que deviennent les "annonces" des acteurs de l'Internet ? Le JDNet revient sur un événement que nous avons traité il y a six mois. Aujourd'hui, le point sur les activités de la monnaie virtuelle Beenz en France.
(Lire l'article JDNet du 26 juin 2000).

Les temps sont durs pour les "pure players" du Net et Beenz.com n'y échappe pas. Cette monnaie virtuelle, lancée fin 98 au
Royaume-Uni et présente dans 15 pays, a revu à la baisse ses nouveaux projets d'implantation. En Allemagne, le projet tombe à l'eau compte tenu de la concurrence avec le programme de fidélisation clientèle multi-enseigne Webmiles (détenu à 70% par le groupe Bertelsmann). La Suède semble également inabordable. Une restructuration interne a entraîné le départ d'une trentaine de collaborateurs aux Etats-Unis et d'une vingtaine au Royaume-Uni.
Le management international est également affecté : en décembre 2000, Philippe Cothier, président Europe de Beenz.com, a présenté sa démission.

En France, la barre est également difficile à tenir. Jacques Guerreau a pour mission de développer les partenariats avec des acteurs français du Net. Ildisposed'une équipe d'une douzaine de personnes [Correction18/01/01: et non un collaborateur comme précédemment écrit]. "La France est le marché le plus porteur mais nous faisons attention. Il manque la maturation", explique le représentant de Beenz.com. La branche française revendique plus de 100.000 utilisateurs de "beenz" (4 millions dans le monde) depuis le début de ses activités. 60% d'entre seraient actifs (ils auraient recours aux "beenz" au moins une fois par mois). Une trentaine de partenariats ont été signés avec des acteurs français du Net, dont TicketClic (billetterie en ligne), LuckyVillage.com (loterie), BeBloom (fleuriste)... 350 sites web auraient conclu des accords avec Beenz.com dans le monde. Un accord cadre aurait été signé avec le groupe Pinault-Printemps-Redoute en juin 2000. Une entente qui peut s'expliquer par le fait qu'Artemis, la holding de tête du groupe, est actionnaire de Beenz.com. Toutefois, les opérations concrètes de promotion ne sont pas ouvertes avec les enseignes PPR comme la Fnac ou La Redoute. Sur la nouvelle version du portail Mageos.com (l'ex-service d'accès Internet de PPR récemment revendu à 9 Telecom) ne figure plus aucune trace de Beenz. Jacques Guerreau évoque des retards d'alllumage dans la coopération. Mais le problème pourrait se montrer plus complexe du côté de Fnac.com, notamment pour des raisons d'intégrations techniques des compteurs Beenz.

Dans cet environnement plutôt difficile, les résultats affichés peuvent surprendre : Jacques Guerreau annonce un chiffre d'affaires de 7 millions de francs pour Beenz France. La rentabilité doit être atteint courant 2001. Et Beenz ferait des heureux parmi ses partenaires. Ainsi, sur le magazine en ligne Technikart.com, les internautes peuvent gagner 10 beenz en consultant la page d'accueil. "Cette promotion nous ramène 1.000 visites par jour. Reste à savoir si ce n'est pas artificiel", commente Thomas Coutheillas, directeur de la publication du magazine.

Le déploiement global du concept Beenz ("acheter des produits en beenz n'importe où sur Internet") est confronté à la législation française. Actuellement, l'internaute peut se constituer un porte-monnaie virtuel de Beenz qu'il accumule en consultant soit un site soit en achetant en ligne. L'adepte de Beenz peut ensuite aller dépenser ses "beenz" dans une galerie marchande prévue à cet effet. Mais pour payer des achats en "beenz" directement sur des sites marchands, la loi prévoit que la société s'adosse à une institution financière susceptible d'apporter des garanties aux consommateurs finaux. C'est là un des grands challenges de Beenz France pour 2001.
[Philippe Guerrier, JDNet]

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