Six mois après...

--- Mercredi 28 février 2001 ---

Keljob : et maintenant, direction l'Europe

Que deviennent les "annonces" des acteurs de l'Internet? Aujourd'hui, le JDNet revient sur le moteur de recherche dédié à l'emploi Keljob.com lancé
en juillet dernier.
(lire l'article JDNet du 4 juillet 2000).

L'ambition affichée par les fondateurs du site Keljob.com était de faciliter la recherche d'emploi sur Internet en guidant l'internaute vers vers les annonces proposées sur les principaux sites d'emploi du marché. Six mois après son lancement, Keljob semble avoir réussi son pari en offrant un accès simplifié aux offres de 124 sites, soit plus de 240.000 annonces. Pourtant la naissance du modèle de Keljob ne s'est pas faite sans difficultés. A son lancement, le modèle économique du site imaginé par ses fondateurs (Stéphane Kolodziejczyk, Jacques Birol et Cyril Janin) reposait sur la commercialisation de l'espace publicitaire et par un droit perçu auprès des sites d'annonces recensés. Mais certains grands sites d'emploi, considérant que Keljob présentait une menace pour leur propore modèle économique, se sont opposés à l'indexation de leurs annonces par le moteur. Les sites Cadremploi et Cadres-Online ont ainsi assigné la société pour lui interdire de reprendre et de référencer leurs propres annonces. Keljob ne référence plus aujourd'hui les annonces de ces deux sites.

"Mais cela ne nous pénalise pratiquement pas car les entreprises diffusent presque toujours leurs annonces sur plusieurs supports en simultané, explique Cyril Janin, l'un des trois co-fondateurs. En outre, les entreprises ont l'obligation de transmettre leurs annonces à l'ANPE. Or nous intégrons toutes les annonces de l'ANPE, et celle de l'Apec, dans notre base." Cyril Janin considère ainsi que Keljob recense aujourd'hui de 70% à 80% des annonces disponibles sur le marché.

A l'inverse de Cadremploi et Cadres-Online, une trentaine d'autres sites d'emploi ont donc accepter de jouer le jeu et payent leur contribution pour le recensement de leurs annonces. Parmi ces sites se trouvent notamment Cybersearch, la chaîne Demain, Planetcareer ou encore Jobfinance. Les autres partenaires directs de Keljob sont principalement des grandes entreprises qui choisissent de faire référencer les annonces présentent sur l'espace "ressources humaines" de leur propre site Web (Alcatel, Air Liquide, Canal+, BullSagem, Saint gobain...).

Du côté des utilisateurs, Keljob semble également avoir trouvé son public avec 5,3 millions de pages vues en janvier pour 404.000 visites (source: Cybermétrie) et 1,9 millions de liens générés vers des annonces d'emploi hébergés sur des sites tiers. Néanmoins, pour assurer la croissance de son audience, Keljob communique régulièrement à la fois auprès des professionnels du recrutement et auprès du grand public. On se souvient notamment du parrainage des JO de Sydney sur France Télévision au cours de la rentrée 2000 (lire l'article JDNet du 3/10/00). Dans cette optique, Keljob fournit également son moteur de recherche d'emploi à plusieurs éditeurs de portails sous forme de co-branding (Liberty-Surf, Noos, Infonie...). Cette présence génère aujourd'hui 15 à 30% de l'audience globale du site.

L'objectif de chiffre d'affaires annoncé lors lu lancement du site était de 20 millions de francs pour les douze premiers mois d'activité. Sur les six premiers, le chiffre d'affaires effectivement réalisé est de 5 millions de francs. Du coup, le chiffre d'affaires de 20 millions est devenu l'objectif pour l'exercice 2001. "L'équilibre financier a été atteint depuis janvier et nous disposons encore de 6 à 7 millions de francs de trésorerie", indique Cyril Janin. Pour accélérer la croissance, la prochaine étape sera le développement du site en Europe avec une présence sur deux nouveaux marchés pour la fin de l'année. Une nouvelle levée de fonds pourrait être effectuée dans les prochains mois afin de financer cette expansion.

[Fabien Claire , JDNet]

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