L'ambition
affichée par les fondateurs du site Keljob.com
était de faciliter la recherche d'emploi sur Internet
en guidant l'internaute vers vers les annonces proposées
sur les principaux sites d'emploi du marché. Six
mois après son lancement, Keljob semble avoir réussi
son pari en offrant un accès simplifié aux
offres de 124 sites, soit plus de 240.000 annonces. Pourtant
la naissance du modèle de Keljob ne s'est pas faite
sans difficultés. A son lancement, le modèle
économique du site imaginé par ses fondateurs
(Stéphane Kolodziejczyk, Jacques Birol et Cyril Janin)
reposait sur la commercialisation de l'espace publicitaire
et par un droit perçu auprès des sites d'annonces
recensés. Mais
certains grands sites d'emploi, considérant que
Keljob présentait une menace pour leur propore
modèle économique, se sont opposés
à l'indexation de leurs annonces par le moteur.
Les sites Cadremploi
et Cadres-Online
ont ainsi assigné la société pour
lui interdire de reprendre et de référencer
leurs propres annonces. Keljob ne référence
plus aujourd'hui les annonces de ces deux sites.
"Mais cela ne nous pénalise
pratiquement pas car les entreprises diffusent presque
toujours leurs annonces sur plusieurs supports en simultané,
explique Cyril Janin, l'un des trois co-fondateurs. En
outre, les entreprises ont l'obligation de transmettre
leurs annonces à l'ANPE. Or nous intégrons
toutes les annonces de l'ANPE, et celle de l'Apec, dans
notre base." Cyril
Janin considère ainsi que Keljob recense aujourd'hui
de 70% à 80% des annonces disponibles sur le marché.
A l'inverse de Cadremploi
et Cadres-Online, une trentaine d'autres sites d'emploi
ont donc accepter de jouer le jeu et payent leur contribution
pour le recensement de leurs annonces. Parmi ces sites
se trouvent notamment Cybersearch, la chaîne Demain,
Planetcareer ou encore Jobfinance. Les autres partenaires
directs de Keljob sont principalement des grandes entreprises
qui choisissent de faire référencer les
annonces présentent sur l'espace "ressources
humaines" de leur propre site Web (Alcatel, Air Liquide,
Canal+, BullSagem, Saint gobain...).
Du côté des
utilisateurs, Keljob semble également avoir trouvé
son public avec 5,3 millions de pages vues en janvier
pour 404.000 visites (source: Cybermétrie) et 1,9
millions de liens générés vers des
annonces d'emploi hébergés sur des sites
tiers. Néanmoins, pour assurer la croissance de
son audience, Keljob communique régulièrement
à la fois auprès des professionnels du recrutement
et auprès du grand public. On se souvient notamment
du parrainage des JO de Sydney sur France Télévision
au cours de la rentrée 2000 (lire l'article
JDNet du 3/10/00). Dans cette optique, Keljob fournit
également son moteur de recherche d'emploi à
plusieurs éditeurs de portails sous forme de co-branding
(Liberty-Surf, Noos, Infonie...). Cette présence
génère aujourd'hui 15 à 30% de l'audience
globale du site.
L'objectif de chiffre d'affaires
annoncé lors lu lancement du site était
de 20 millions de francs pour les douze premiers mois
d'activité. Sur les six premiers, le chiffre d'affaires
effectivement réalisé est de 5 millions
de francs. Du coup, le chiffre d'affaires de 20 millions
est devenu l'objectif pour l'exercice 2001. "L'équilibre
financier a été atteint depuis janvier et
nous disposons encore de 6 à 7 millions de francs
de trésorerie", indique Cyril Janin. Pour
accélérer la croissance, la
prochaine étape sera le développement du
site en Europe avec une présence sur deux nouveaux
marchés pour la fin de l'année. Une nouvelle
levée de fonds pourrait être effectuée
dans les prochains mois afin de financer cette expansion.
[Fabien
Claire ,
JDNet]