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Sujet illustré

Pourra-t-on un jour vaincre la violence grâce aux progrès de la thérapie génique ? Existe-il un gène de l'agressivité ? Découvert cet été chez la drosophile, on ne l'a pas mis en évidence chez l'homme.

Possède-t-on une prédisposition génétique à la violence, qui ne s'exprime que dans certaines situations ? © 

Longtemps, les comportements violents ont été surtout associés à des phénomènes de société comme une éducation défaillante, une exclusion sociale ou une influence néfaste de la télévision...

Depuis le début des années 1980, on a changé d'avis et nombre de chercheurs tentent d'en découvrir les fondements biologiques : il existe probablement des causes génétiques à l'agressivité. Mais les mécanismes apparaissent de plus en plus complexes.

Des prédispositions chez certains...

D'abord, il n'y a pas un gène unique qui soit en jeu : au moins 20 si ce n'est 100 gènes sont concernés. Or, le séquençage complet du génome humain montre que notre patrimoine ne comprend que 30 000 gènes. Notre organisme possède plus de 30 000 fonctions. Autrement dit, ces gènes sont donc polyvalents. Et même plus : ils interagissent. Donc s'il existe des gènes de la violence, ils sont sans doute aussi utiles dans une autre fonction du corps.

Ensuite, posséder les gènes de la violence, à compter qu'ils existent, n'est qu'une prédisposition à passer à l'acte. Pour Pierre Roubertoux, chercheur au CNRS de Marseille, "Un individu n'est pas agressif en général. Il peut le devenir dans des circonstances particulières : dans certaines situations certains gènes seront activés."

... ou chez tout le monde ?

D'autres, comme Richard Tremblay, chercheur en psychologie à l'Université de Montréal, pensent au contraire que nous possédons tous les fameux gènes de la violence mais que ceux-ci ne s'expriment que dans les premières années de la vie : très vite l'influence de l'environnement prendrait le dessus. Résultat, on apprend à atténuer cette violence. Sauf si l'on apprend pas à freiner ses comportements agressifs, ce qui est le cas chez les enfants maltraités par exemple. A la crèche, il y a de la violence entre les enfants ; dans le métro : personne n'est en train de se mordre ou de se battre !

Alors, la violence vient-elle de gènes défaillants qui prédisposent à l'agressivité ou de l'environnement ? Il est certain que le contexte dans lequel évolue un individu joue un rôle dans la genèse de la violence. Mais comment départager ces facteurs environnementaux et les influences génétiques ?

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