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La courbe de Hubbert. Source : Jean Laherrer

Dans un espace fini, toute ressource est limitée. Un jour, elle atteindra un point maximum de production, suivi d'une décroissance.

Cette théorie de bon sens s'applique aussi bien à des ressources renouvelables (stocks de morue en Atlantique) qu'à des ressources fossiles. Le pétrole est un exemple typique.

L'ASPO (Association for the Study of Peak Oil and Gaz) a été créée en 2000 par Colin Campbell, un ancien géologue d'Amaco. Il souhaitait alerter l'opinion publique sur le déclin de la production mondiale de pétrole.

Polémiques sur la date du pic

Au sein même de l'association, les avis divergent sur la date du "peak oil" : 2007 pour Colin Campbell, 2010 à 2020 pour Jean Laherrer (un ancien géologue de chez Total et membre de la branche française). Du côté des organismes officiels, l'AIE ne prévoit pas officiellement de pic "avant 2030", et les grandes compagnies pétrolières ont beaucoup de mal à admettre l'existence même d'un pic de production. BP se refuse par exemple à tout pronostic, estimant sa visibilité maximum à 5 ans. Total a été le premier à avancer une date dans son rapport annuel de 2003 : ce sera "vers 2025".

Mais attention : pic de production ne signifie pas fin du pétrole. La dernière goutte d'or noir ne sera probablement jamais utilisée. Jean Laherrer, l'admet lui-même. "Plutôt qu'un déclin régulier, il y aura probablement un plateau en tôle ondulée (oscillation chaotique des prix et de la demande)".

"Nous pourrions bien franchir le peak oil sans nous en rendre compte"

En fait, les données sont tellement contradictoires, que nous pourrions bien franchir le peak oil sans nous en rendre compte. La date du pic dépend d'abord du prix et de la consommation. Après le choc pétrolier de 1970, on a par exemple observé un ralentissement de l'extraction, du aux efforts de productivité. Les conséquences de la déplétion varient aussi selon sa vitesse : 10% de production en moins, c'est une division par deux en 6 ans, mais si ce taux est de 2%, il faut 40 ans pour arriver à cette même réduction de moitié.

Mais surtout, les estimations sont calculées sur des bases différentes et des hypothèses multiples (réserves prouvées ou ultimes, types de pétroles pris en compte, taux de récupération…) Ce qui est sur, c'est que nous consommons aujourd'hui quatre fois plus de pétrole que nous en découvrons.

En savoir plus Le site de l'ASPO France
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