03/01/2001
Sylvain Arquié, Groupe Solutions:
"Les technologies Internet seront partout à la SETI"
A
l'occasion de la Semaine européenne des technologies
de l'information, 12 salons professionnels de l'informatique
et des réseaux organisés par le Groupe
Solutions se tiendront du 6 au 8 mars
inclus à la porte de Versailles à Paris. Parmi
ceux-ci figurent les renommés FIHT-Comdex, Online
- Solutions Internet et MICAD pour la CAO/DAO. Cette
année, l'événement considéré
comme le troisième en taille pour l'Europe et le
quatrième au niveau mondial, compte près de
1 600 exposants directs. Entre 120 000 et
150 000 visiteurs sont attendus. Sylvain Arquié,
PDG du Groupe Solutions, nous dévoile une semaine
avant son ouverture certaines des tendances que les visiteurs
pourront constater par eux-mêmes comme la pénétration
effective d'Internet dans les entreprises, et la sécurité
qui hérite d'un nouveau salon.
JDNet
Solutions : Quelles sont les grandes tendances prévues
pour les salons de la SETI ?
Sylvain Arquié : La tendance majeure
est l'imprégnation d'Internet et du web dans toutes
les composantes du système d'information. Au-delà
des applications évidentes en rapport avec les sites
et le commerce électronique, Internet intègre
l'ensemble de l'entreprise, que ce soit en terme de gestion
de la relation-client avec l'e-CRM, ou dans la CAO avec
l'ingénierie simultanée. Cette tendance lourde
de fond, qui existe depuis deux ans, se confirme très
concrètement cette année. Les technologies
Internet seront partout à la SETI, dans tous les
halls.
Parmi les autres tendances émergentes, l'intérêt
s'accroît envers les applications Linux, comme certains
ont déjà pu le constater il y a quelques semaines
lors de Linux Expo. Cette technologie sort du giron des
développeurs pour intéresser les responsables
de l'entreprise au plus haut niveau. Pour le moment, ce
sont davantage les grands comptes qui s'y intéressent,
mais nous commençons à voir arriver des PME
car de nouvelles applications Linux voient le jour à
leur attention. Sur le salon, 35 entreprises exposent
déjà des offres bâties exclusivement
autour de Linux.
Enfin, une nouveauté très nette apparaît
avec le mode ASP. Une quarantaine d'entreprises seront présentes
avec des offres logicielles à la location en ligne,
dont une quinzaine spécifiquement sur ce modèle
qui seront regroupées dans le Village ASP. L'an dernier,
nous parlions déjà de Linux, mais pas de l'ASP.
La sécurité aussi
aura son salon. Combien de sociétés seront
représentées sur NetSec ?
Entre les exposants directs sur NetSec et
les sociétés qui proposent des offres de sécurité
dans les autres expositions, l'ensemble représente
plus de 80 sociétés. L'an dernier, il
devait y en avoir une trentaine au maximum. A l'époque,
la sécurité préoccupait surtout les
responsables informatiques. Aujourd'hui et les autres responsables
opérationnels de l'entreprise se sentent concernés.
Nous constatons une nette prise de conscience du phénomène.
Je pense que cela provient pour beaucoup de l'impact d'Internet,
qui suppose des problèmes plus importants pour les
entreprises qu'à l'époque où celles-ci
se reposaient surtout sur des réseaux locaux.
Dans quel contexte le salon
démarre-t-il ? Craignez-vous un retour négatif
des mauvais résultats de certains acteurs de la nouvelle
économie ?
Non. Les mauvais résultats de ce qu'on
a appelé la nouvelle économie n'ont un impact
négatif que sur le côté médiatique.
Mais les entreprises continuent de s'équiper et 90 à 95 %
du marché de nos exposants ne concerne pas les start-ups.
Non seulement, cela devrait jouer très peu sur les
salons, mais aussi les indicateurs sont bons pour la plupart
des secteurs. Qu'il s'agisse de l'euphorie d'il y a un an
ou de la débâcle actuelle, le phénomène
des start-ups n'est que l'écume des vagues.
Cette année, le Start-up Village lancé l'année
dernière sera composé de 40 à
50 stands avec un programme spécifique de conférences.
Il est clair que nous ne sentons pas l'effervescence de
l'an dernier, mais nous constatons des projets plus réfléchis,
davantage basés sur l'économie réelle,
et pas seulement des recherches de fonds.
Constatez-vous d'autres changements
en terme de répartition des acteurs, notamment sur
les salons qui progressent le plus ?
Sur FIHT Comdex, nous voyons en particulier
l'arrivée de nouveaux venus sur le marché
des télécommunications, comme par exemple
F1rstMark, et Kaptech sur le dégroupage de la boucle
locale. Sinon, saut sur les points que je vous ai déjà
cités, la répartition est globalement la même.
Tous les salons sont en progression, en plus de NetSec qui
est tout nouveau. La partie qui progresse le plus est Online-Solutions
Internet. Concernant la surface et le nombre d'exposants
salon par salon, le taux de croissance est compris entre
10 et 50 %. Même sur Micad, le salon phare
de la CAO au niveau mondial qui est devenu complètement
mature, nous sommes en légère augmentation.
Y a-t-il des événements
particulièrement notables prévus pendant les
trois jours ?
En plus des trois conférences pleinières,
chaque salon dispose d'un programme de conférences
étoffé. Mais aussi, le mardi 6 mars
à 18 heures se tiendra la remise du trophée
des "e-partenariats". Celui-ci est organisé
avec la société Mokaï, qui prend en charge
la sélection et l'organisation du jury, et est soutenu
par la Caisse des Dépôts et l'Anvar. Les "e-partenariats"
visent à récompenser les entreprises qui ont
fait preuve d'une politique active de partenariats, tant
sur le plan technologique que commercial.
Plutôt original. Pourquoi
ce thème précis ?
D'une part, il existe déjà
des trophées pour le commerce électronique.
D'autre part, cela nous a paru une idée intéressante,
car nous parlons beaucoup de ces opérations, en particulier
du côté des start-up. Du coup, nous avons voulu
regarder ce que ces partenariats efficaces pouvaient apporter
de concret, bien au-delà des simples échanges
de logos. Cela nous a semblé aussi bien adapté
à l'esprit du salon, qui propose des choses concrètes
sur le vrai business. Enfin, l'objectif consiste aussi à
donner valeur d'exemple en mettant en lumière les
partenariats qui fonctionnent réellement.
Parlons un peu de vos technologies.
Quels logiciels utilise Groupe Solutions dans le cadre de
l'organisation des salons ?
Tous les postes de l'entreprise sont connectés
à Internet car il s'agit de notre outil quotidien
de communication avec nos clients. De fait, l'e-mail a remplacé
le fax. En gestion interne au niveau opérationnel,
nous avons un progiciel que nous avons développé
nous-même pour tout ce qui est logistique. Il s'agit
d'un développement spécifique que nous avons
fait évoluer. Aussi, nous commençons à
nous avancer également vers les technologies web.
La partie correspondant au catalogue et à la description
des produits est déjà traitée sur Internet.
Et nous sommes en train de finaliser un site global (extranet)
à l'attention des exposants pour que 80 % de
la logistique soit gérée en interne avec nos
partenaires. Le but est que, dès fin septembre lors
de la prochaine expo, l'exposant effectue intégralement
ses demandes en ligne et puisse tout gérer sur Internet.
Mais aujourd'hui, nous proposons simplement le catalogue
des salons géré par le web, avec une information
continue entre nous, les exposants et les imprimeurs.
En conclusion, sous quel signe
sera placée la SETI pour cette année 2001
? Et quels sont ses objectifs ?
Il s'agit du plus gros événement
français jamais réalisé, à peu
près deux fois et demi la taille du Sicob. Côté
quantitatif, nous attendons cette année entre 120 000
et 150 000 visiteurs. Côté qualitatif,
la SETI est un dispositif qui permet à toutes les
entreprises et fonctions en leur sein de découvrir
les solutions qu'elles recherchent. Quand celles-ci ont
une seule problématique verticale à laquelle
elles souhaitent répondre, il leur suffira de visiter
un seul hall. Celles qui ont une problématique plus
horizontale visiterons trois ou quatre salons différents.
La SETI est un ensemble de salons qui se veut très
pragmatique : il ne s'agit pas de réfléchir
sur l'avenir du réseau en 2010.
Né
le 15 avril 1956 à Casablanca, Sylvain Arquié
crée en 1978, année d'obtention de son diplôme de
l'Essec, une chaîne de boutiques d'accessoires de mode implantée
sur la Côte d'Azur et en stations de sports d'hiver. A partir
de 1979, dans le cadre du développement de fabrication,
il cherche à s'informatiser et finit par co-fonder ALC Informatique,
une SSII axée sur les PMI avec l'un des premiers systèmes
micro multipostes. Peu satisfait de ce que les grands salons
généralistes apportaient à une PME comme la sienne, il lance
en 1984, son premier salon professionnel "InfoPro" dédié
à l'informatisation des PME-PMI. En 1987, il se sépare de
ses autres activités afin de se consacrer pleinement au
développement d'Infopromotions, société d'organisation de
salons responsable du lancement de plus de 15 salons
professionnels. Deux ans après le rachat en 1993
du B.I.R.P. (Bureau International de Relations Publiques),
il regroupe les deux sociétés au sein du Groupe
Solutions, dont il est toujours à l'heure actuelle
le président-directeur général.
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