19/03/01
Concrètement, ".NET"...
Lancée début
octobre 2000, en plein procès Microsoft, la vaste stratégie
.NET de la firme de Redmond ne correspond pas encore dans
les esprits à quoi que ce soit de vraiment concret.
Avec l'annonce officielle du prochain OS Windows XP et de
différents nouveaux produits et services, il devient
possible d'entrevoir ce que peut bien recouvrir la dernière
"révolution" initiée par Microsoft.
Après l'ère du micro-ordinateur personnel sous
DOS, puis celle de l'interface utilisateur Windows et enfin
celle des réseaux et des services en ligne avec l'avènement
du web, voici l'ère des interconnexions complexes de
services en ligne multi-terminaux.
Difficile de résumer plus clairement une notion aussi
nébuleuse. Et pour cause : l'objectif étant
de mettre enfin la technologie au service de l'utilisateur
en simplifiant son usage, le travail en amont se révèle
d'autant plus complexe. L'objectif : pour que l'utilisateur
n'ait plus plus à le faire, rendre les machines suffisamment
"intelligentes" par elles-mêmes. Or lesdites
machines sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus
diverses (serveurs d'applications, PC, télévisions,
PDA...). D'où la nécessité de leur apprendre
-en plus- à collaborer d'elles-mêmes sans solliciter
l'intervention humaine plus que de raison. Le défi
est énorme. Microsoft parle de "douze ans de travaux"
déjà effectués dans cette perspective
mais ceux-ci sont encore bien loin de s'achever.
Microsoft
mise sur XML et les standards ouverts...
Les
premières applications de la gamme .NET reposent en
grande partie sur le développement actuel du standard
XML qui permettra de dissocier informations et présentations.
Ainsi, tous types de contenus pourront être recherchés,
extraits, traités, agrégés et diffusés
quelles que soient les plate-formes sources d'un côté
et les terminaux finaux de l'autre. Mais avant d'en arriver
là, chronologiquement, c'est d'abord aux développeurs
que Microsoft s'adresse en leur proposant des outils capables
de construire les applications nécessaire à
la mise en place de tels systèmes.
Ainsi l'environnement de développement Visual Studio
(issu du modèle introduit par Visual Basic) ou encore
la suite BizTalk dédiée à l'organisation
des services en entreprises sont-elles désormais aptes
à générer et à traiter du code
XML. De même, des "composants d'assemblage",
éléments de base équivalents à
des "briques" de code, permettent de construire
plus facilement les applications de type : solutions
d'identification, notification et messagerie (intégration
fax, vocal, email et pager), personnalisation, gestion de
calendrier, annuaire et recherche ou encore distribution dynamique
(mises à niveau automatiques, par exemple). Par ailleurs,
la bibliothèque XML couple le langage avec le protocole
SOAP en ce qui concerne la "description" des données
afin de permettre leur traitement et leur transmission par
tout type de plate-forme ou de terminal.
...au point de proposer .NET à
d'autres plates-formes
Dès lors,
on constate que la firme qui a bâti sa fortune sur des
produits propriétaires depuis une vingtaine d'années
choisit à son tour l'ouverture. Microsoft adoptant
la philosophie Linux ? Sans aller jusque-là, des
signes semblent pourtant confirmer que la société
de Bill Gates change de stratégie vis-à-vis
de ses concurrents de l'univers OpenSource. Ce dernier a progressivement
acquis une importance prépondérante depuis l'avènement
des serveurs et de l'informatique en réseaux. Une stratégie
se voulant aussi universelle que .NET ne saurait dès
lors être imaginée sans la volonté de
toucher des acteurs ayant optés pour les solutions
Unix et autres, dont le très fameux Linux...
C'est dans ce cadre que se place l'annonce faite la semaine
dernière par le CEO de Microsoft, Steve Ballmer, du
lancement ce lundi de nouveaux outils logiciels .NET pour
plates-formes non-Microsoft. Interrogé par plusieurs
journalistes américains à ce sujet, le patron
opérationnel de la firme n'a pas caché que certains
de ces outils seraient notamment destinés aux serveurs
sous Linux. Pour ceux qui n'avaient pas bien saisi l'aspect
révolutionnaire de la stratégie .NET, voilà
qui devrait suffire...
[Pascal
Bories, JDNet]
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