04/10/2001
Yannick Singer, Aubay: "Les services
ASP s'adressent aux grosses PME"
Société
de services spécialisée dans l'intégration
d'architecture e-business, Aubay travaille actuellement
sur des projets d'ASP (Application Service Providing, fourniture
de services applicatifs en ligne). Yannick Singer, consultant
en charge de la maîtrise d'oeuvre du projet ASP d'un
opérateur (qui préfère rester discret
pour l'heure), répond à nos questions.
JDNet
Solutions : Qui sont à vos yeux les acteurs de l'offre
ASP ?
Yannick singer : Au moins trois types d'acteurs
participent à l'élaboration de l'offre ASP
qui consiste à fournir des services applicatifs à
travers le réseau : les éditeurs, les opérateurs
et les intégrateurs qui assemblent la plate-forme
et s'occupent aussi du travail d'intégration parfois
nécessaire chez les clients. Ce marché étant
encore flou, une incertitude subsiste dans ce panorama des
acteurs: qui, in fine, va commercialiser ses services ?
Les intégrateurs, les opérateurs, d'autres
types de prescripteurs ? La question est encore en suspens.
Quelle est la cible idéale
d'une telle offre ?
Clairement il s'agit d'une grande PME et
non d'un grand compte qui, pour des raisons d'existant informatique
et de volumétrie des données, peut difficilement
externaliser certains services applicatifs. Les grosses
PME, elles, ont des besoins applicatifs sans avoir forcément
les ressources nécessaires pour les gérer
en interne. Notons d'ailleurs que ce n'est pas seulement
une question de budget ; pour ces entreprises, il est actuellement
très difficile de recruter pour constituer un service
informatique.
Quelles sont les applications
qui se prêtent le mieux au mode ASP ?
J'en vois au moins trois : la gestion de
la paye et de la comptabilité, le pilotage de forces
commerciales nomades et ce que l'on pourrait régrouper
sous l'intitulé "messagerie à valeur
ajoutée", c'est-à-dire, l'agenda partagé,
le workflow de documents, etc. Pour ces applications, la
notion de service ASP semble pertinente. Même, si
pour la gestion de la paye et de la comptabilité,
les entreprises vont y regarder à deux fois avant
d'externaliser ce type de données. Nous nous heurtons
là à des réticences bien compréhensibles...
Outre les obstacles psychologiques,
le déploiement de l'ASP se heurte aussi à
des limites techniques...
Oui, et elles sont de deux ordres. Tout d'abord,
de nombreuses applications doivent être ré-écrites,
par exemple pour offrir deux interfaces d'administration
distinctes, l'une pour la supervision technique, l'autre
pour le paramétrage fonctionnel. Un gros chantier
en perspective pour les éditeurs. Et puis, il faut
aussi examiner comment gérer les flux entre ces services
applicatifs et le système d'information interne à
l'entreprise.
Voulez-vous dire que le déploiement
de l'ASP va devoir en passer par la mise en oeuvre de solutions
d'EAI (Enterprise Application Integration, intégration
des applications d'entrerprise) ?
Je crois que l'échange de fichiers
plats devrait déjà permettre de régler
de nombreux cas de figure, surtout pour les services applicatifs
que nous avons évoqué. L'EAI, pour le moment,
concerne des entreprises en quête d'une forte synchronisation
entre des applications critiques. Ce qui n'est pas vraiment
le cas des PME qui opteront pour des offres ASP.
Avant de rejoindre le groupe Aubay, Yannick Singer a
travaillé sur des projets d'intégration de
progiciels au sein d'Ernst&Young.
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