19/04/01
Comment
Fashionlive.fr diffuse les défilés de mode en
streaming vidéo
Les technologies de streaming vidéo tardent à
se répandre au-delà des cercles de la communication
publicitaire, B to B ou événementielle.
Bertrand Pecquerie, fondateur du site Fashionlive.fr,
a pourtant réussi à investir un créneau
plus ambitieux : la diffusion sur le web d'extraits
des plus grands défilés de mode de la planète
ainsi que d'interviews et autres scènes "backstage".
Dans le sillage de son grand frère anglais Fashionlive.com,
le site français - filiale des Trois Suisses -
emploie aujourd'hui 15 personnes. Autant que les relations
publiques, la maîrise d'un savoir-faire technologique
propre au web offrent aujourd'hui à Fashionlive une
place de pionnier dans la diffusion de contenu en vidéo
streaming.
Prestataire
et format : des choix déterminants
Concernant
le choix de ses prestataires, Bertrand Pecquerie répond
immédiatement, sans surprise : Akamaï. "Lorsque
je travaillais sur le site du festival de Cannes pour WorldMedia,
une filiale de Vivendi, nous faisions déjà appel
à Akamaï, rappelle-t-il pour justifier ce choix.
J'en suis particulièrement content parce que nous disposons
d'un trafic illimité et de très bonnes conditions
tarifaires", poursuit-il. Les garanties de sécurité
des diffusions reposant sur le réseau Akamaï semblent
également compter pour une large part dans la confiance
dont il bénéficie. Résultat : "un
visiteur de notre site sur sept regarde les vidéo",
annonce fièrement Bertrand Pecquerie.
En matière de format, Fashionlive a choisi Real et
écarté les autres sans regrets. Explication :
"Nous avons opté pour ce dernier après
analyse de tous les formats, indique Bertrand Pecquerie. Après
calcul, ce choix ne nous fait pratiquement pas perdre un seul
internaute, seuls 8% des utilisateurs ne disposant pas du
plug-in". La démarche est implacable, l'économie
évidente : "Chaque format supplémentaire
coûterait 15% de temps homme et machine supplémentaire
pour l'encodage et le reste", illustre simplement Bertrand
Pecquerie. Dès lors, la plate-forme technique consiste
pour "deux personnes à temps plein" en une
série de tâches allant de l'acquisition à
la livraison et aux tests (10% du temps) sur les plates-formes
Akamaï en passant par le montage et l'encodage. Le coût
du matériel ? "Moins de 200 000 francs
pour une qualité webcast, caméra comprise",
affirme le fondateur.
De grandes ambitions à moyen
terme
Avec d'importants pics au moment des grands défilés
(en janvier, mars, juillet et octobre), le site revendique
pas moins de "56 000 vidéos visionnées
en janvier pour une moyenne de 25 000 par mois en temps
normal", rapporte Bertrand Pecquerie, convaincu dès
lors de la disponibilité technique irréprochable
de son contenu. Les revenus de la marque devaient, selon le
business plan, provenir "pour deux-tiers du licensing
et pour un tiers de la publicité" mais le fondateur
indique n'avoir "pas d'annonceurs pour de la publicité
en vidéo"... Pour l'heure, les recettes de Fashionlive
proviennent donc "intégralement" de la revente
du contenu vidéo, composé à 95% d'extraits
de défilés. Parmi les clients, la société
compte d'ores et déjà un FAI (Infonie) et, en
marque blanche, les sites d'un quotidien, d'un grand magasion
et d'un portail féminin. Egalement composées
d'un fonds photographique enrichi en permanence, les images
de Fashionlive sont disponibles "dans un délai
de 24 à 48 heures, précise Bertrand Pecquerie.
Notre valeur ajoutée réside dans nos temps de
production".
Pour seuls concurrents, Fashionlive.fr ne compte encore que
les sites de Vogue et de Elle. "Notre objectif est de
vendre dans cinq pays au minimum", indique le fondateur
pour signifier son intention de prendre rapidement une dimension
plus imposante. "D'ici 2003 et avec l'arrivée
du haut-débit, il faudra être en mesure de vendre
du contenu en qualité broadcast", poursuit-il.
Pour l'heure, Bertrand Pecquerie affirme avoir entamé
une prospection en Italie et s'attendre à passer le
seuil de rentabilité en juin 2002. La période
actuelle ne semble pour lui représenter qu'un préliminaire
à l'exploision du secteur : "nos petits marchés
de 100 ou 200 000 francs aujourd'hui, tout cela est ridicule
par rapport à notre vrai marché, la finalité
de négocier d'ici quelques années des marchés
en millions de francs, prophétise-t-il. Nous serons
alors beaucoup plus compétitifs que les acteurs venus
du broadband". Rendez-vous en 2003 pour les choses sérieuses,
donc.
[Pascal
Bories, JDNet]
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