25/04/01
"Depuis
six mois, les grands comptes se sont lancés dans des
projets e-business globaux"
"Web Intégrateur", Micropole capitalise
aujourd'hui sur un positionnement plus technologique que
celui des web agency. Chrstian Poyau, pdg, nous explique
sa perception de l'évolution des projets e-business.
JDNet
Solutions : Vous vous qualifiez d'intégrateur Web,
quels métiers recouvre cette appellation ?
Christian Poyau : La notion d'intégrateur
Web, que nous utilisons depuis notre création, recouvre
trois métiers: le conseil, en organisation et en
système d'information, le marketing et l'intégration.
Dans les faits, aujourd'hui 75% de notre activité
correspond à de l'intégration. Et la composition
de nos effectifs (360 collborateurs au total) reflète
fidèlement cette proportion.
Comment voyez-vous le marché
des prestataires Web et comment vous placez-vous dans ce
paysage ?
Dans le triangle constitué de trois
pôles - marketing, conseil et intégration -
nous nous situons entre les deux derniers, plus près
de l'intégration évidemment. Les web agency
cherchent, elles, à glisser du pôle marketing
vers le pôle intégration, notamment via des
acquisitions. Comme nous avons cultivé dès
le début une couleur très technologique, nous
n'avons pas à gérer ce type de mouvement.
La nature des projets e-business
a-t-elle évolué récemment ?
Les critères d'élaboration
évoluent sensiblement : les questions de logistique
et la complexité de l'existant sont beaucoup plus
présents dans les discussions. Côté
client, le tour de table lui-même s'avère beaucoup
plus complet. Contrairement à ce que l'on observait
au début, la direction informatique est dorénavant
présente dès les premiers rendez-vous. Le
rapport au temps change également : alors que le
fameux "time-to-market" était un point
important du cahier des charges, nous revenons de plus en
plus à des projets qui sont envisagés sur
2 ou 3 ans. Et les budgets, eux, dépassent les 100
millions de francs. Logique, depuis six mois les grands
comptes engagent des projets e-business beaucoup plus globaux.
Vous n'intervenez pas seul sur
ce types de projets ?
Non, nous ne sommes pas maître d'ouvrage
sur des projets d'une telle ampleur, en revanche, nous intervenons
en assistance de maîtrise d'ouvrage.
Vous vous êtes positionnés
fortement sur l'Internet mobile et sur les opérateurs
télécoms. Dans le contexte actuel, ne risquez-vous
pas d'en payer le prix?
Nous sommes dans un univers où la
visibilité ne dépasse pas les six mois. Pour
l'heure, je ne suis pas inquiet pour les deux trimestres
à venir. Dès la rentrée, les opérateurs
vont lancer leurs offres GPRS qui vont motiver de nombreux
projets : il faut préparer les nouveaux services,
les systèmes d'information capable de les gérer,
etc. Bref, nous verrons, mais, en attendant, je n'ai pas
de raison de participer pas au pessimisme ambiant...
Vous
appuyez-vous sur des partenariats privilégiés
avec certains éditeurs ?
Nous avons pris soin de développer
des compétences pour les principales plates-formes
du marché, qu'il s'agisse des serveurs d'applications,
des logiciels de groupware, de la gestion de la relation
client ou encore des bases de données. Au final,
nous nous sentons assez libres de choisir pour chaque cas
la technologie appropriée. Et il faut qu'il en soit
ainsi puisque nos clients nous demandent autant de les aider
à choisir la bonne solution que de les aider à
l'intégrer.
Consultant chez Deloitte and Touche puis au sein de
Peat Marwick Consultants, Olivier Poyau est l'un des fondateurs
de Micropole.
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