26/04/01
L'ASP
en six questions
Ces
questions-réponses viennent compléter le dossier
que nous consacrons à l'ASP. Une façon d'entrer
en douceur dans le sujet avant de se frotter aux offres des
prestataires et éditeurs. Si vous souhaitez que nous
traitions de la même manière d'autres notions,
n'hésitez pas à nous
le faire savoir.
Question
: Comment traduire l'abréviation "ASP"?
ASP signifie "Application Service Provider", autrement
dit "fournisseur de services applicatifs", ces services
étant délivrés via le réseau.
Attention, l'abréviation ne doit pas être confondue
avec la technologie de Microsoft qui, sous le même sigle
"ASP" désigne les "Active server Pages".
L'ASP qui nous intéresse recouvre à la fois
les prestataires et hébergeurs qui fournissent ces
services et le marché même que ces services représentent.
Par extension désormais, les "services ASP"
désignent les applications que l'on peut utiliser en
ligne, en devenant donc, d'une certaine manière, locataire
de ces logiciels.
Question : Qui
est à son origine ?
L'ASP a clairement été lancé par les
hébergeurs et éditeurs. Les premiers cherchent
à vendre autre chose que de l'espace disque (et si
possible un service mieux valorisé), les seconds tentent,
avec ce nouveau moyen de commercialiser du logiciel, de conquérir
les petites et moyennes entreprise (PME). Pour les éditeurs
de progiciels de gestion intégrés comme SAP
notamment, qui commencent à saturer le marché
des grands comptes, ces PME, encore peu équipées
représentent un nouvel eldorado. L'argumentaire de
l'ASP est censé les convaincre.
Question
: Quels
sont les avantages théoriques de l'ASP ?
L'ASP promet aux entreprises de pouvoir utiliser des logiciels
qu'elles ne peuvent pas installer dans leurs murs, par manque
de temps et d'argent. En effet, les utilisateurs accédant
depuis un navigateur Web à ces applications, l'entreprise
n'a pas à se préoccuper de déployer ces
dernières. De même pour la maintenance qui, dans
ce cas de figure, est à la charge de l'intégrateur-hébergeur
du service. Les PME qui n'ont pas forcément de service
informatique doivent donc y trouver leur compte. Côté
budget, l'ASP présente l'avantage de donner une bonne
visibilité puisque les services sont généralement
commercialisés sous la forme d'un abonnement mensuel
et par utilisateur. De ce fait, l'utilisateur n'a pas à
gérer des coûts de maintenance aléatoires.
Question
: Quelle
différence avec l'infogérance ou l'externalisation
?
C'est franchement une affaire de nuances. Les notions
d'infogérance et d'externalisation sont utilisées
pour des ressources qui dépassent le cadre informatique.
On peut ajouter aussi que dans le cas d'une externalisation
de ressources informatiques, l'utilisateur reste propriétaire
de ses applications, même s'il en confie l'administration
à des tiers. Avec l'ASP, l'utilisateur n'est plus propriétaire
des applications qu'il exploite pour traiter ses données.
Autre différence entre l'infogérance et l'ASP
: le second est né avec Internet.
Question
: Comment
une application peut-elle être diffusée par Internet
?
Deux cas de figure. Soit l'application a été
spécifiquement écrite à cette fin, en
s'appuyant notammant sur une architecture dite à "trois
niveaux" (serveur web/serveur d'applications/bases de
données). Soit il s'agit d'une application existante
sur laquelle est ajouté un serveur comme Metaframe
de Citrix. Ce type de logiciels est capable de déporter
sur un navigateur Web l'affichage d'une application qui s'exécute
sur un un serveur. Les logiciels supportent toutefois plus
ou moins bien ce type d'exploitation et doivent parfois être
modifiés.
Question
: A
quels obstacles pratiques se heurte l'ASP aujourd'hui ?
On en compte au moins trois. Le premier obstacle, et le plus
important, se trouve du côté des télécoms.
S'appuyer sur des services ASP pour assurer le fonctionnement
d'une entreprise, cela suppose généralement
une connexion haut débit permanente. Les coûts
telecoms peuvent effaroucher les clients. Le deuxième
obstacle concerne tout simplement le modèle économique
des fournisseurs : la commercialisation de services ASP (des
services vendus à quelques unités et pour quelques
centaines de francs) demande de s'appuyer sur un réseau
de distribution. On pense bien entendu aux distributeurs informatiques
mais aussi à des interlocuteurs proches des entreprises
comme les experts-comptables. Dans tous les cas, la constitution
d'un tel réseau demande du temps. Enfin, le dernier
obstacle est plutôt d'ordre psychologique : en optant
pour l'ASP, une entreprise confie la disponibilité
de ces données (qui ne sont plus dans ces murs) à
un tiers. Côté sécurité, ce dernier
doit donc donner toutes les garanties possibles. Ici encore,
instaurer la confiance demandera du temps.
[Cyril
Dhénin, JDNet]
|