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05/09/2001

Microsoft tient à distinguer "partage" du code source et logiciel libre

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Microsoft est de moins en moins enclin à la frilosité quand il s'agit de dévoiler le code source de son système d'exploitation Windows ou d'autres de ses logiciels. Cette démarche n'était pas vraiment d'actualité dans les années 1980 et 1990, mais, à l'heure de l'explosion d'Internet et de la multiplication des plates-formes inter-entreprise, elle devient nécessaire. Dans ce contexte, les responsables de la firme ont tenu à faire un point sur leur stratégie de licence.
Principal message : la firme compte poursuivre ses initiatives d'ouverture dans ce domaine. Ses porte-parole précisent cependant qu'il ne faut pas confondre cette volonté avec une quelconque stratégie Open Source. "La sauvegarde de la propriété intellectuelle reste un gage de la pérennité de l'innovation et donc du succès", lance en cœur l'état major de Microsoft lors d'une présentation à la Stern School of Business de l'Université de New York le Jeudi 3 mai dernier.

Le "partage du code source"
Certes la firme accepte de "partager" le code source de ses logiciels. "Et c'est dans ce but que nous renforçons nos programmes d'autorisation", précise Craig Mundie responsable de la stratégie de Microsoft. Le tout en passant par une modification des modes de licence. Objectif : permettre un accès au code... mais pas à n'importe qui, ni dans n'importe quelles conditions. "Ce projet a été lancé il y a déjà plusieurs années", précise Guillaume Tourres, Chargé de relation extérieur de Microsoft France. "Il concernait alors le monde universitaire". C'est notamment dans ce cadre que l'université de Cambridge en Angleterre a mis en place un programme de recherche autour de la reconnaissance de forme, s'appuyant sur des produits Microsoft. Reposant sur la Research Source Licence, ces initiatives impliquent actuellement près de 100 établissements dans plus de 23 pays. Autres licences lancées depuis : l'Enterprise Source Licensing Program (ESLP), qui offre un accès gratuit au code source de Windows 2000 (et de ses versions antérieures) à plus de mille entreprises aux Etats-Unis. Et l'OEM Source Licensing, qui concerne le secteur des fabricants d'appareil informatique.

Accompagner le développement des Web Services
"Aujourd'hui, notre objectif est de mieux prendre en compte le mouvement Open Source, et notamment sa volonté de développer les échanges de connaissances", souligne Guillaume Tourres. "De notre côté, nous pensons que ce partage peut contribuer à améliorer nos produits dans un contexte où il devient nécessaire d'adapter au mieux leur développement à un système d'information hétérogène". En d'autres termes : il s'agit pour Microsoft de favoriser l'interopérabilité de ses solutions avec d'autres plates-formes, ainsi que le développement de module qui soient gérés au mieux par ses propres serveurs ou systèmes d'exploitation. "Cette évolution vise en particulier à accompagner la croissance des Web Services, et notamment l'optimisation de leur déploiement sur nos solutions côté client et côté infrastructure", insiste Guillaume Tourres. Plus globalement, une meilleure connaissance des systèmes de Microsoft serait un moyen pour les programmeurs d'optimiser la gestion de leurs applications par les systèmes Windows. Dernier objectif : favoriser les retours client. "Notamment dans le domaine de la sécurité des produits", souligne Guillaume Tourres.

GNU GPL : un droit de propriété inversé
Pour étendre son champ de partenaires, la firme prévoit de lancer sa licence ESLP dans 12 nouveaux pays, dont la France. Elle annonce également l'extension de la licence spécifique au code source de Windows CE (déjà disponible à travers la plate-forme de développement Builder 3.0).
"Attention, il ne s'agit surtout pas de libérer notre code source", précisent Guillaume Tourres. " Chez Microsoft, nous pensons qu'une diffusion massive de l'Internet de troisième génération (qui offre un accès depuis tout type d'appareil) nécessite un modèle rentable économiquement. Pour ce faire, une valeur doit être associée à nos outils. C'est pourquoi nous refusons tout idée de licence GNU GPL, qui est une sorte de droit de propriété inversé ".

[Antoine Crochet-Damais, JDNet]


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