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16/05/01

Chris Phillips, Commerce One: "L'ADN d'un Oracle ou d'un SAP est incompatible avec l'inévitable hétérogénéïté d'une place de marché"

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A l'heure où les acteurs du B to B sont, eux aussi, pris dans la tourmente qui fait douter le secteur high tech, Commerce One semble tenir le cap. Tout en prenant soin de distinguer B to B et e-procurement... Entretien.


Les fournisseurs de technologies de places de marché semblent dans une mauvaise passe. Notamment parce les places de marchés publiques ne se déploient pas aussi vite que prévu. Comment Commerce One vit cette situation ?
Plutôt bien dans la mesure où contrairement à un Ariba notamment, nous n'avons jamais voulu devenir avant tout un acteur de l'e-procurement, marché très concurrentiel. Dès le début, nous sommes plutôt partis avec l'idée de fournir en quelque sorte le système d'exploitation de la collaboration inter-entreprises et des places de marché, qu'elles soient publiques ou privées. Or une place de marché ne se résume pas à la gestion électronique des achats. C'est un concept qui couvre plusieurs volets : l'intégration et le suivi des processus business, l'accès partagé à des catalogues, la gestion de communautés professionnelles, l'interaction avec d'autres places de marché...


Pour couvrir l'ensemble de ces volets, comment se structure l'offre de Commerce One ?
Dans notre catalogue, on peut distinguer trois grandes catégories de technologies : Enterprise Buyer pour gérer les achats au sein de l'entreprise et cela en s'appuyant sur l'existant informatique ; Market Site qui représente une sorte de système d'exploitation pour les places de marché, assurant les services fondamentaux, de la gestion des utilisateurs au référencement des processus en passant par la connexion à des applications tierces ; et, enfin, Market Set, des applications qui s'adossent à Market Site et proposent des services dans des domaines comme la gestion de catalogue, l'automatisation de la chaîne logistique, le sourcing, etc. Très clairement, c'est sur Market Site que nous faisons la différence et c'est grâce à cette offre que nous pouvons prétendre être le premier fournisseur de solutions de places de marché.


Si Ariba rencontre une concurrence vive sur l'e-procurement, c'est aussi votre cas sur les différentes briques de Market Set...
Très clairement, c'est sur Market Site que nous faisons la différence et c'est grâce à cette offre que nous pouvons prétendre être le premier fournisseur de solutions de places de marché. Concernant, les autres briques nous sommes évidemment en concurrence avec d'autres mais nous sommes aussi partenaires. Nous travaillons par exemple avec SAP pour que leurs applications fonctionnent au-dessus de Market Site. Ce partenariat est connu mais ce n'est pas le seul. Avec Microsoft, nous collaborons pour produire une version".net" (nom générique qui désigne les récentes initiatives technologique de l'éditeur) de MarketSite et nous proposerons une passerelle entre nos outils et Biztalk, leur gestionnaire de flux B to B. Ce type de partenariat est inévitable aujourd'hui.


Parmi les grands éditeurs, Oracle semble prêt à vous concurrencer sur l'ensemble de l'infrastructure de ce que vous nommez "place de marché"...
N'oublions pas qu'une place de marché revient par définition à intégrer des plates-formes hétérogènes. Autrement dit, une plate-forme de place de marché doit être conçue à l'origine pour cohabiter avec des solutions tierces. Ce qui est tout simplement incompatible avec l'ADN d'un Oracle ou d'un SAP. Une différence existe toutefois entre Oracle et SAP, ce dernier convient qu'il doit travailler aujourd'hui sur les capacités d'intégration de ses produits.


Justement, en qui concerne l'intégration B to B, quels sont vos partenaires ?
Quand on veut capitaliser sur les applications existantes, on ne peut s'engager à fournir seuls tous les connecteurs nécessaires. Sur ce chapitre, nous travaillons étroitement avec des éditeurs comme Neon (tombé dans l'escarcelle de Sybase, ndlr) et WebMethods.


Que représente l'Europe pour Commerce One et comment se répartissent vos sources de revenus ?
Au total, nos revenus se partagent assez équitablement entre logiciels et services. Il faut ajouter une troisième source de revenus, ceux issus du pourcentage que nous versent les opérateurs de places de marché comme Covisint par exemple. Ces revenus-là représentent pour l'heure 10% de notre chiffre d'affaires mais d'ici à 2005 leur part devrait atteindre 40%. D'un point de vue géographique la moitié de nos revenus issus de la vente de logiciels est générée en dehors des Etats-Unis. En Europe, notre part de marché en tant que vendeur de plate-forme est de 33%. Toujours sur le périmètre EMEA (Europe Middle-East Africa) Nous comptons une cinquantaine de référence de projets d'e-Procurement et une soixantaine de places de marché, ce qui nous place assez loin devant nos concurrents. En France, une place de marché comme Answork nous a choisi.


Quelles sont vos priorités en ce qui concerne le développement de vos produits ?
Plusieurs chantiers sont ouverts mais on peut en citer au moins deux : les outils de développement et les fonctions d'élaboration et de suivi des processus business. Ce workflow là est très différent du workflow "traditionnel". Beaucoup de travail est nécessaire pour unifier à travers une même interface des flux issus d'applications et d'entités différentes. Et c'est pour prendre des longueurs d'avance dans ce domaine que nous avons racheté récemment la société Exterprise qui nous semble avoir réalisé un beau travail sur la question.
[Propos recueillis par Cyril Dhénin, JDNet]


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