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22/05/01

Exodus : visite des quartiers de haute sécurité

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Vendredi 18 mai au matin, rendez-vous est fixé en pleine zone industrielle de Bezons dans la banlieue ouest de Paris. Objectif : visiter le datacenter français tout neuf d'Exodus, le géant américain du marché de l'hébergement. Depuis l'entrée jusqu'au bâtiment, aux allures d'entrepôt anonyme, trois barrages de sécurité humains tentent de s'assurer qu'aucun intrus n'arrive jusqu'au centre. Prévenus à l'avance, les cerbères ont pour mission d'orienter le visiteur muni de sa carte d'identité. Une fois arrivé à l'accueil, celui-ci doit à nouveau décliner son identité avec son badge aux ultimes gardiens situés derrière des vitres pare-balles. Puis, s'enclenche la dernière procédure avant de pénétrer dans les locaux de l'hébergeur. Pour cela, il faut littéralement montrer patte blanche. Outre un procédé de vérification du poids de la personne, le sas de sécurité ne peut-être franchi que par une identification biométrique de la main entière, profondeur des empreintes inclue. Ainsi, il n'est pas possible de rentrer en ayant pris l'un des responsables en otage. Et derrière, l'on accède seulement aux bureaux des employés d'Exodus. Car pour atteindre les fameuses salles blanches, le périple sécurisé n'a pas encore touché à sa fin.

Dr Bill Hancock tente de galvaniser les DSI et RSSI
Mais avant de fouler les faux planchers qui bordent les allées de serveurs, nous sommes conviés à une conférence du maître américain es-sécurité informatique et cyber-criminalité. Senior vice-président sécurité et CSO (Chief security officer) d'Exodus, Dr. Bill Hancock en impose, et pas seulement par sa taille et son allure massive. Avant qu'il ne s'exprime, ses références parlent pour lui : il a participé activement à l'arrestation de 600 hackers principalement situés outre-Atlantique. Parmi ces derniers, les Phillippins auteurs du virus ILoveYou, et le célèbre MaffiaBoy auteur des attaques de déni de service contre Yahoo, MSN et CNN il y a un an. Cette annecdote, il la reprend notamment dans une interview que nous publierons très prochainement.

"Beaucoup de personnes n'ont rien d'autre à faire de leur vie que de hacker des systèmes", affirme dans son exposé le monsieur sécurité d'Exodus, sur le ton de l'évangéliste américain. "Et nous devons nous demander que peut faire une structure d'affaires face à des fous [...], et des gamins de 15 à 18 ans qui n'ont pas de copine, sont situés hors du temps et viennent perpétuer leurs exploits entre quatre et neuf heure du matin ou le week-end. Or, la plupart des entreprises sont fermées le week-end." Le décor est ainsi planté, expliquant pourquoi de nombreux responsables de la sécurité des systèmes d'information se disent "paranos". "Notre métier est de nous inquiéter en même temps de la sécurité physique et informatique, à la fois en interne et en externe", confirme-t-il. Cette sécurité globale, il l'a notamment travaillée pour l'appliquer à chaque datacenter d'Exodus. Et celui de Bezons n'échappe pas à la règle.

Chaussons anti-poussière, électricité redondante...
Après environ une heure d'exemples à faire froid dans le dos, Bill Hancock se retire pour nous permettre finalement de pénétrer dans la principale salle d'hébergement. Une fois les chaussons anti-poussière enfilés, la dernière porte blindée laisse entrevoir une lumière blanche. Immense, la salle s'avère presque entièrement vide, sauf quelques rangées de cages remplies de serveurs au loin. "Nous sommes en train de démarrer notre activité en France" explique notre guide. A l'entrée de la salle, quatre transformateurs sont reliés à des lignes EDF redondantes. Et si la panne vient du géant français de l'énergie, qu'à cela ne tienne : une pièce remplie de 90 tonnes de batteries dort en sous-sol, pour une autonomie de trois jours. Sur la droite, une autre pièce isolée par des vitres nous permet de voir les techniciens qui surveillent les différents types d'alertes. Les écrans géants ont été mis en berne à cause de la présence des visiteurs. Ici travaillent en permanence des équipes de deux techniciens minimum, qui se relaient pour assurer les heures creuses.

Préparation d'un 2nd centre acquis avec GlobalCenter
Entre autres normes, la température est maintenue entre 22,2 et 22,3 degrés et le taux d'humidité aux alentours de 38 %. Tous les 4 m2, des diffuseurs de brouillard peuvent éteindre localement les éventuels incendies sans provoquer de court-circuit. En quelques secondes, un système s'avère capable d'extraire 66 000 m3 d'air. Dans cette salle dorment les capitaux d'entreprises qui font confiance à Exodus, et l'hébergeur veut tout mettre en oeuvre pour mériter cette confiance. En s'avançant vers les cages, nous voyons des clients s'affairer sur leurs serveurs anonymes. "Si nous hébergions Coca Cola et Pepsi Cola dans un même centre, aucun des deux ne le saurait", précise notre guide. "Pour la grande salle, 180 caméras doivent nous arriver la semaine prochaine, et nous aurons aussi des détecteurs de mouvements." Et la visite se termine ici.

Bref. Si les clients étaient inquiêts, les voici a priori rassurés. En effet, sur la partie correspondant à la sécurité logique, les firewalls ne sont pas en reste, ni les systèmes de détection d'intrusions perfectionnés. D'ailleurs, un autre centre de 35 000 m2 dont 21 000 m2 de salle blanche se prépare dans les Hauts-de-Seine. Il fait partie des actifs de la société GlobalCenter, qu'a rachetée Exodus à la fin septembre 2000. "A partir du moment où nous déciderons de l'ouvrir, il nous faudra un délai de trois mois pour le mettre complètement aux normes", déclare François Samarcq, vice-président des opérations de vente d'Exodus pour la zone couvrant l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique. "Notre objectif en Europe est de devenir le leader du marché de l'hébergement d'ici deux ans." Une ambition difficile à atteindre sur un marché déjà chargé, mais il faut dire que l'Américain ne lésine pas sur les moyens.


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